Le Grognon, berceau d’une capitale

Les riverains et les touristes de passage sur Namur ne manquent pas de remarquer le développement du futur parking de la Confluence sur la pointe du Grognon.

À première vue, du béton, un ballet de grues et de pelles mécaniques. Pas d’archéologues en vue … Et pourtant ! Une petite équipe d’archéologues, de techniciens, d’opérateurs et de géologues travaillent sous la dalle en béton de l’étage -1 depuis une semaine maintenant. Opérant à la lumière de projecteurs sur une banquette d’une trentaine de m2, faite de limon et de dépôts fluviatiles, les archéologues sont confrontés aux conditions d’une fouille en grotte, c’est à dire avec très peu de lumière naturelle, sur un terrain glissant et escarpé, sous un plafond bas, le tout dans une humidité ambiante. C’est lors de ce suivi que les archéologues ont fait une découverte archéologique exceptionnelle : de l’outillage en silex, des ossements animaux portant des traces de découpe, des débris végétaux bien préservés grâce à un long séjour dans l’eau, ainsi qu’un ossement humain ! Il s’agirait probablement d’une halte de chasseurs-cueilleurs du Mésolithique (9000 ans avant notre ère), une découverte rare pour la Belgique.

Le parking en construction, le « bureau » des archéologues.
Dominique Bosquet © SPW-AWaP

Loin d’être découragée par les difficultés de la fouille et des températures hivernales, l’équipe se donne les moyens pour enregistrer et sortir de terre le moindre artefact (#noisette), au tamis et à la truelle, afin de mieux cerner l’occupation de la confluence entre Sambre et Meuse à cette période reculée.

Aperçu du chantier archéologique au niveau -1 du parking en construction.
Dominique Bosquet © SPW-AWaP

Conscients de l’énorme potentiel de cette trouvaille, située en dehors de la partie active du chantier pour au moins un mois, le Concessionnaire et l’entrepreneur principal, en accord avec la Ville de Namur, ont autorisé l’équipe de l’AWaP à fouiller le site et, mieux encore, ont accepté de financer les terrassements nécessaires pour atteindre la couche riche en vestiges.

Le site, qui sera investigué durant le mois de février, est donc loin d’avoir livré tous ses secrets !

L'équipe archéologique fait appel à un géologue (ici Stephane Pirson), pour comprendre la formation de la confluence entre Sambre et Meuse aux temps préhistoriques.
Dominique Bosquet © SPW-AWaP

Photos des découvertes sur « l’Espace presse » de ce site.

Liens :

Tous les articles
Toutes les brèves
Tous les contenus multimédias