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Localisation

Adresse principale : Rue Labory 51 à 57, 12 à 28, 13, 17 à 29, 31,33, 41-43, AISEAU-PRESLES (Aiseau)

Notice

Ancien prieuré (de Saint-Nicolas) d'Oignies (fig. I). Dans un vallon du bord de Sambre, Gilles de Walcourt fonde le prieuré en 1187 avec ses frères Henri, Jean et Hugues. Il est doté dès 1192 par le seigneur d'Aiseau, Baudouin de Loupoigne, et les chanoines, ayant adopté la règle de saint Augustin, le consacrent à saint Nicolas (*).
Par l'intermédiaire du chapitre de Fosses, il dépend de l'évêque de Liège puis, à partir de 1559, du nouvel évêché de Namur. On ne sait rien actuellement des plans et de l'élévation de l'église, consacrée en 1204, pas plus que de ceux des bâtiments conventuels d'alors. Quelquefois endommagé par les seigneurs des alentours, il est incendié en 1554 par les troupes d'Henri II, roi de France. Son apogée se situe au début du XVIIe s., lorsque les restes de sainte Marie d'Oignies, conservés dans une châsse, y attirent de nombreux pèlerins. Les bâtiments médiévaux sont remplacés par d'autres dès cette époque et aménagés tout au long des XVIIe et XVIIIe s. Supprimé en 1796 par la Révolution française, il est vendu à Philippe-Joseph de Néverlée de Baulet. Le cloître et l'église, du XVIIe s., sont démolis de 1809 à 1838. En 1837, une manufacture de glaces s'installe dans les bâtiments conservés et en construit de nouveaux. Les dépendances conventuelles sont alors soit détruites, soit transformées en logements ouvriers. La grange est démolie en 1912.
En 1956, les bâtiments de l'ancienne usine sont démantelés, la Société des Charbonnages du Roton rachète ce qui en subsiste. La même année, une a.s.b.l. «Les amis de l'abbaye (sic) d'Oignies, est créée. Les habitations ouvrières sont vendues comme logements privés. En 1969, le prieuré est loué à une association de protection de la jeunesse jusqu'à l'incendie de 1973 qui l'endommage gravement, spécialement l'aile E. Il tombe alors peu à peu dans un triste état d'abandon, malgré son classement comme monument et site intervenu en 1975. Racheté il y a quelques années par des particuliers, il est très progressivement remis en état depuis lors.
Après la destruction de l'église au XIXe s., le riche mobilier de celle-ci a été dispersé à Charleroi (égl. St-Christophe), à Ragnies (égl. St-Martin), en Angleterre (Bedfordshire) et aux États-Unis.
A noter aussi que dès la création du prieuré au Xlle s., un béguinage s'installe dans son voisinage. Fondé par Marie, la mère de Gilles de Walcourt, il est très peu et mal connu. Il disparaît au XlVe s., semble-t-il. C'est là qu'au XIIIe s., Marie de Nivelles, devenue après sa mort sainte Marie d'Oignies, vient finir ses jours. Son sarcophage est conservé au musée des Arts anciens à Namur. Les églises de Falisolle, Aiseau et Oignies en possèdent un reliquaire. Quant au célèbre trésor, dû essentiellement au frère Hugues (ou Hugo - 1re moit. du XIIIe s.), il est conservé depuis 1818 chez les Soeurs de Notre-Dame à Namur.
(*) Le prieuré de Saint-Nicolas d'Oignies est donc bien sa seule appellation correcte, même s'il fut parfois dénommé abusivement prieuré de Sainte-Marie d'Oignies, voire «abbaye».

N°s 51 à 57. Prieuré. Édifiés essentiellement durant les 2e et 3e quarts du XVIIIe s., bâtiments en briques, pierre de taille et moellons couverts d'ardoises. Disposés autour d'une ancienne cour d'honneur clôturée et accessible par deux porches latéraux datés respectivement de 1742 à l'E. et de 1770 à l'O. Ce dernier flanqué de remises à rue et ouvert par un portail en plein cintre en matériaux alternés que coiffe une toiture à croupe, perpendiculaire à la bâtière. De part et d'autre, portes des remises en arc brisé sur soubassement appareillé, à encadrement de même alternance. Côté cour, portail de pierre en ressaut; arc à bossages en plein cintre inscrit dans un panneau rectangulaire écorné débordant dans la toiture, les bossages des montants se prolongeant en bandeaux.
Dispositif semblable au porche E. de 1742, ouvrant sur le parc et fort dégradé. Sur la g., linteau cintré à clé passante d'une fenêtre tardivement refaçonnée en porte.
Aile principale (1) du prieuré séparée de la cour par un fossé sec qu'enjambait un pont de pierre à trois arches, remplacé aujourd'hui par une passerelle métallique (fig. 14). Dans le fossé, solides arcades de soutènement en plein cintre composées d'une succession d'arcs en moellons de grès renforcés de chaînes d'angle harpées. Double niveau de caves, le premier en moellons, éclairé de petites fenêtres à linteau droit et montants harpés, le second en briques, percé d'ouvertures semblables à celles des niveaux supérieurs. Sur ces caves, corps central en briques et pierre de neuf travées étagées en deux niveaux et flanqué d'ailes en saillie comptant deux travées latérales et trois dans la face méridionale. Travée axiale en avant-corps simulé par deux pilastres soutenant un petit fronton triangulaire en pierre engagé dans la toiture et percé d'un oculus. Datée de 1728, porte à bossages sous fronton courbe. Travées de fenêtres à montants harpés sous linteau cintré à clé passante, au rythme rapide tempéré par des bandeaux horizontaux aux allèges et d'autres qui relient appuis, linteaux et clés. Corniche de pierre en cavet. Toiture à la Mansart refaite avec raideur après l'incendie de 1973, sauf sur l'aile latérale g., originelle, ayant conservé ses lucarnes à fronton triangulaire dans un brisis aux coyaux très accusés.De part et d'autre de ce corps central, ailes perpendiculaires rejoignant les portails. Aile O. (2) déroulant sur deux niveaux en façade sept travées au rythme plus lâche que dans l'aile principale, sur un court soubassement de moellons limité d'un bandeau. Trois autres bandeaux dans l'allège supérieure et aux clés des linteaux. Fenêtres identiques à celles du corps précédent. Sur un soubassement appareillé ici, large travée centrale en saillie sous fronton courbe soutenu par de doubles pilastres colossaux en matériaux alternés. Encadrement de la porte à bossages, avec linteau chantourné à clé portant un entablement sous une dalle de pierre écornée gravée du millésime AN-NO 1767. Trois fenêtres murées à dr. du r.d.ch. et celle de l'extrême g. transformée en deux plus petites. Corniche de pierre moulurée et trous de boulin, se poursuivant dans le mur pignon S., renforcé de pilastres d'angle en matériaux alternés et qui compte deux travées de baies semblables partiellement camouflées par la remise. Quatre hautes lucarnes à croupe dans la toiture d'époque (fig. 11).
Én face, aile E. (3) identique, datée de 1740, très endommagée par l'incendie de 1973. Soubassement partout appareillé. Petite fenêtre très postérieure malencontreusement percée dans un pilastre de la travée axiale, à dr. au r.d.ch. Mur pignon très dégradé. Toiture récente dont ne subsiste que la structure métallique, fort sèche, un tiers seulement couvert d'ardoises. Sur un mode identique, façade sur jardin de cette aile comptant neuf travées sur un niveau de caves en moellons. Les trois travées centrales en décrochement barrées de pilastres colossaux en matériaux alternés. Travée axiale accessible par un perron menant à la porte datée de 1740. Montants en pilastres à bossages soutenant une fenêtre d'imposte au linteau au cintre surhaussé porté par des montants incurvés. Belle traverse chantournée (fig. 15).
Trois niveaux de deux travées dans la face N., le premier en moellons percé de deux ouvertures en plein cintre sans doute du XIXe s. Côté rue, face arrière de l'aile O. sur trois niveaux, le premier en moellons de grès et légèrement saillant, les autres en briques. Onze travées de baies, celles du r.d.ch. au linteau échancré à clé sur des montants harpés, celles des étages aux montants monolithes sur bases sous un linteau cintré à clé passante; çà et là, quelques fenêtres ultérieurement retouchées. Bandeau plat reliant les appuis au troisième niveau, en glacis au deuxième. Les trois travées centrales en très léger ressaut sous un fronton triangulaire qu'éclaire une petite fenêtre et que soutiennent des pilastres en matériaux alternés, harpés dans le soubassement.
Disposition semblable dans la face N. de cette aile, qui développe trois travées sur trois niveaux reposant sur un étage de caves, le tout en briques. Fenêtres plus courtes aux niveaux inférieurs et toutes semblables: linteau cintré à clé, montants monolithes à une harpe. Double bandeau au sommet en guise d'entablement. Corniche en cavet sur bandeau, quatre lucarnes à croupe dans le brisis du toit. Enfin, façade arrière de l'aile centrale s'élevant devant un vaste espace plan où se dressaient naguère l'église et le cloître du prieuré (4). Cette aile a perdu la forme de double T qu'elle affectait jadis, les bâtiments collatéraux démolis en 1838 et refermés à cette époque par un ordinaire mur de briques enserrant une façade en moellons plus ancienne de six travées sur trois niveaux, peut-être encore de la fin du XVIIe s. Trois retraites successives dans cette façade, marquées respectivement par des consoles de pierre, un cordon larmier adouci et un chanfrein. Étroites fenêtres aux montants chaînés ou harpés sous linteau cintré à clé passante. Au r.d.ch., une porte en plein cintre d'époque et quelques baies percées ultérieurement (l'une d'elles datée de 1760); deux colonnes engagées aussi, récupération peut-être du cloître ou de l'église. Sur un bandeau, corbeaux en talon soutenant la corniche en cavet. Face latérale O. édifiée en brique et pierre au départ d'un soubassement en moellons. Sur trois niveaux, cinq travées de baies à encadrement harpé et linteau cintré. Bandeaux reliant appuis et linteaux. Dans la travée g., fenêtres beaucoup plus larges et plus grandes, actuellement remaniées. Deux lucarnes au fronton triangulaire dans le brisis soutenu par une corniche moulurée sur bandeau.Décor et conception très différents dans la face E. en briques, inspirée des châteaux français du XVIIe s. (*). Cinq travées aujourd'hui, six peut-être à l'origine, sur trois niveaux, l'inférieur en moellons sur un soubassement chanfreiné, percé d'ouvertures à encadrement de pierre en plein cintre creusé d'une gorge sur montants chaînés, vraisemblablement matériaux de remploi aménagés au XIXe s. Aux niveaux supérieurs, alternance de fenêtres aux montants harpés sous linteau cintré à clé passante, de larges panneaux entre elles et d'allèges, quadrillés par des bandeaux continus et les montants harpés. Aux allèges, succession de disques et de dalles de pierre. Corniche en cavet sur bandeau (fig. 16).
Ceignant l'ancienne cour d'honneur en fer de cheval, mur de clôture en briques ponctué à l'opposé des bâtiments par une haute niche (5) du XVIIIe s. en plein cintre et en matériaux alternés, doublée de pilastres et couronnée d'une corniche moulurée.
(*) Selon H. LACOSTE, Le prieuré augustinien d'Oignies et l'orfèvrerie du frère Hugues dans Bulletin de la Classe des Beaux-Arts, Académie royale de Belgique, t. XLVI, Bruxelles, 1964, 1-3, p. 50. Il constate cette influence française dans le plan en double T, dans le décor Louis XIII (panneaux de briques encadrés de bossages en pierre, allèges des fenêtres décorées de disques en pierre, cordons épais, profil brisé du comble) et dans l'existence de douves sèches et du pont. Le présent décor n'existant pas ailleurs, c'est également pour Lacoste la preuve que le prieuré n'a été élevé que lentement. [10]

N°s 12 à 28 (pairs). Ancienne dépendance (6) du prieuré en briques (écuries?), remontant aux environs de 1770. Alignement actuel de maisonnettes aménagées au XIXe s. par l'exhaussement d'un étage, rapidement suivi d'un second exhaussement de la toiture (*). Toutes les ouvertures du XIXe ou du XXe s.
N° 28 conservant du XVIIIe s. deux travées de baies à traverse au linteau cintré à clé passante en façade arrière ainsi qu'une traveé semblable dans le mur pignon, à côté d'une plus petite fenêtre, sur un soubassement en moellons. A l'avant, sous la corniche de pierre en cavet du XVIIIe s. (remploi?), une fenêtre au linteau échancré (XIXe s.) sous une autre au linteau cintré à clé sur montants à une harpe, du XVIIIe s. peut-être.
Onze petites lucarnes rampantes éclairant la bâtière d'ardoises à croupette.
(*) Deux trous de boulin en pierre subsistant à hauteur des linteaux du r.d.ch. peuvent en effet laisser croire que le bâtiment comptait initialement un seul niveau.
F. TOUSSAINT, Histoire du monastère d'Oignies de l'ordre des chanoines réguliers de Saint-Augustin, Namur, 1880, p. 103.[11]

N° 13. Autre dépendance vraisemblable, maison en briques, pierre calcaire et moellons de grès remontant au XVIIe s. Soubassement chanfreiné en façade conservant au r.d.ch. quelques traces de baies aux montants chaînés et mur pignon jadis plus aigu raidi de chaînes d'angle coiffées d'oreilles et percé d'une petite fenêtre à jour unique. Exhaussement tardif et percements modernes. Bâtière de tuiles. [12]

N°s 17 à 29 (impairs). Fermant l'ancienne basse-cour du prieuré, longue aile (7) d'habitations à étage en moellons de grès remontant sans doute à la fin du XVIIe s., incluant le porche d'entrée (entre les n°s 17 et 19); celui-ci ouvert sur la rue par une porte à encadrement en plein cintre en calcaire appareillé aux montants chaînés sur congés. Au-dessus, petite fenêtre à jour unique, tardive (?). Passage voûté de deux croisées d'ogives en briques séparées par un arc doubleau. Même encadrement de la porte au revers, surmonté d'une fenêtre aux montants chaînés sous linteau droit.
N° 17 bien conservé : sur la cour, façade de deux travées d'étroites fenêtres à encadrement calcaire aux montants chaînés sous linteau droit; entre les travées, deux portes semblables à épais linteau droit, dont une murée. Mur pignon raidi de chaînes d'angle harpées, éclairé à l'étage d'une fenêtre aux montants chaînés sous linteau droit. Pignon en briques sur frise dentée.
A g. du porche, ouvertures des maisons plus disparates : succession de quatre fenêtres identiques à celles du n° 17 à l'étage, trois seulement conservées au r.d.ch. Au n° 23, une travée de baies du XVIIIe s. aux montants entre deux harpes sous linteau droit ou cintré à clé passante. Mêmes travées aux n°s 25 et 27, encore blanchis. Tous les autres percements transformés, murés ou tardifs.
Six lucarnes à croupe dans la bâtière d'ardoises à coyaux soulignée d'une frise de briques dentée.
Côté rue, façade percée d'ouvertures du XIXe s. à simple linteau droit, de trois oeils-de-boeuf à l'étage et d'une fente d'aération (d'origine?) au r.d.ch. [13]

N° 31. Dans un angle de l'ancienne basse-cour, haute maison en L (8) en moellons blanchis du XVIIe s. ou de l'extrême début du XVIIIe s. (*), peut-être ancien logis de ferme (fig. 17).
Sur deux niveaux, façade principale de trois travées de baies à croisée maintenues à l'étage, transformées au r.d.ch. Deux arguettes de briques conservées au-dessus de la porte centrale tout à fait modifiée. Dans la face latérale, une porte moderne et une travée de fenêtres anciennement à croisée, sur une petite ouverture de cave à meneau. Soubassement cimenté.
Façade arrière sur rue comptant quatre travées sur deux niveaux de percements du XIXe s.
Enfin, côté jardin, dans l'aile en saillie, une fenêtre jadis à croisée à l'étage, ainsi qu'une autre semblable dans la façade en retrait, sur un appentis moderne, à côté d'une ouverture à encadrement rect. (XIXe s.?).
Chaînes d'angle partout; frise de briques dentée. Bâtières d'ardoises à croupes et coyaux, parsemées de lucarnes à croupe.
(*) Au-dessus de la porte principale se trouvait il y a peu de temps encore une pierre datée de 1708, replacée aujourd'hui par l'actuel propriétaire dans le parement d'un proche abri de jardin. [14]

N° 33. Dans le retour vers le prieuré, petite construction en moellons contemporaine du n° 31 dont elle était peut-être une dépendance. Maison basse à l'origine sous haute bâtière d'ardoises à croupes. Percements récents.

N°s 41-43. Même type de construction (9) qu'aux n°s 12 à 28 en face, en briques sur un soubassement de moellons de grès, plus courte, aménagée en habitations aux XIXe et XXe s. A signaler, la clé d'un linteau désormais isolée datée de 1770; porte charretière au linteau surbaissé sur montants monolithes du XIXe s. sans doute. Autres percements récents. Bâtière d'ardoises à croupette et coyaux sur corniche de pierre en cavet, éclairée par sept lucarnes rampantes. Arrière quasi aveugle encombré d'annexes
tardives. [15]E.G.

F. TOUSSAINT, op. cit.; L. DARRAS, op. cit., p. 71-123; F. COURTOY, Le trésor du prieuré d'Oignies aux Soeurs de Notre-Dame à Namur et l'oeuvre du Frère Hugo dans B.C.R.M.S., t. 3, 1951-1952, p. 119-256; H. LACOSTE, op. cit., p. 42-57; J. FICHEFET et J. HANS, Histoire du prieuré de l'église Saint-Nicolas (Chanoines réguliers de Saint-Augustin) et du béguinage d'Oignies, Farciennes, 1977; J. TASIAUX, Histoire du prieuré, du béguinage et du trésor d'Oignies dans H.T., n° 244, 1987, p. 173-178.

Prospection

Prospection effectuée en 1994

Publication papier 

Tome : IPM - 20 (1994)

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Code de la fiche

52074-INV-0011-01

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