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Adresse principale : Place du Chapitre, MONS (Mons)

Notice

Collég. Ste-Waudru (PI. IV). Vers le mil. du VIIe s, Waudru, épouse de Vincent Madelgaire, résolut de se retirer à Castrilocus, où elle fonda sur le versant S. de la colline un petit monastère en l'honneur de st Pierre. Décédée en 688, elle fut très vite honorée comme sainte dans l'église proche, dédiée à Notre-Dame, qui se nomma bientôt Ste-Waudru. Aucun vestige apparent n'a subsisté de cette église, ni de celles qui l'ont précédée. Le Chapitre noble issu de la fondation décida en 1449 de rebâtir une nouvelle collégiale.
Inspiré par l'égl. St-Pierre de Louvain, l'édifice actuel, de style gothique brabançon, fut construit de 1450 à 1691 (fig. XV). Il présente cependant une grande homogénéité due à la poursuite rigoureuse du plan de Matthieu de Layens. Il comporte une tour occidentale inachevée, une triple nef de sept travées délimitées par des piliers moulurés sans chapiteaux sur bases prismatiques et bordées de chapelles à pignon entre les arcs-boutants, un transept saillant accosté de tourelles d'angle à escaliers en vis, un vaste chœur de quatre travées avec chevet à sept pans, entouré d'un déambulatoire ourlé de chapelles. Les sacristies et anc. bâtiments capitulaires constituent de longues annexes en terrasse de part et d'autre du transept S. La chapelle paroissiale avec son chevet à trois pans s'articule perpend. à l'avant-dernière travée du bas-côté S. Les matériaux utilisés sont le grès de Bray pour les parements et les refends, la p. d'Ecaussinnes pour les piliers, nervures, clés, meneaux, remplages... et la brique pour les voûtes et les murs du triforium. La p. de Soignies sèchement taillée fut employée abusivement dans la restauration de 1894.
Précédée d'un escalier monumental construit par J. Hubert en 1897, la tour conçue par Jean de Thuin en 1548 à l'instar de celle de St-Rombaut à Malines, mais qui devait atteindre 169 m, ne dépasse pas la toiture de la nef. Bâtie en trois campagnes, elle fut seulement voûtée en 1690. De puissants contreforts ornés de niches à dais encadrent le portail à tribune, profondément ébrasé d'archivoltes. Le tympan est aveugle, les portes jumelées sous arcs déprimés sont datées de 1576 sur les vantaux et séparées par un trumeau portant une statue néo-gothique de ste Waudru, sculptée par De Beule en 1928. Une grande fenêtre à cinq meneaux et remplage flamboyant sous larmier s'ouvre au sommet de la façade. La nef (fig. 123), construite de 1519 à 1589 comme le rappellent les dates sur les clés de voûtes, est éclairée par quatorze fenêtres hautes à cinq meneaux, fermées par des vitraux du XVIIe s. Le triforium à balustrade ajourée adopte le rythme des meneaux. Il se prolonge dans le transept daté aux clés de 1525-1527 où il devient coursière aux pignons, et se poursuit dans le chœur au-dessus des arcs plus aigus du chevet. Des verrières des XVIe et XVIIe s. garnissent les fenêtres du transept et du chœur. Les collatéraux et le déambulatoire du chœur sont éclairés par les vitraux des chapelles placés au XIXe s.
Les transepts N. et S. sont percés de portails à archivoltes et piédroits moulurés dont le tympan aveugle décoré de remplages porte une niche à dais avec statue de la Vierge au S. Des traces d'arrachements indiquent de part et d'autre la disparition de porches en p.
Le chœur édifié de 1450 à 1506, est la partie la plus ancienne. Le chevet développé est épaulé de contreforts décorés de niches à dais avec culs-de-lampe historiés.
L'ensemble est voûté sur croisées d'ogives avec liernes et tiercerons à
la croisée et dans les annexes. Toitures en bâtières d'ardoises. Le campanile du transept date de 1691.
Mobilier
Tableaux sur bois et sur toile de maitres des anciens Pays-Bas (du XVIe au XVIIIe s.); Couvercle en granit de sarcophage roman (1169);
Stèles funéraires en petit granit (XVe s.); Statues en p. blanche de st Michel (début du XVe s.), de ste Waudru (XVIe s.) et de la Vierge à l'Enfant, en p. argentée (XVIe s.); Statues et bas-reliefs en albâtre provenant du jubé de J. Du Broeucq (XVIe s.); Annonciation;
Statue de st Barthélemy (1572);
Retable de ste Marie-Madeleine (1549); Quatre colonnes en marbre blanc (XVIe s.) surmontées d'anges baroques (XVIIe s.); Retable en p. blanche des féeries de Notre-Dame (XVI, s.);
Sept tapisseries d'Enghien : scènes de la vie du Christ (début du XVIIe s.);
Stalles de 1708, chaire de vérité Louis XIV, confessionnaux (XVIIIe s.);
Car d'or, en style Louis XVI, en bois peint 0780);
Châsse et reliquaire du chef de ste Waudru, cuivre doré et argent (XIX. s.);
Trésor de somptueuses orfèvreries dans l'ancienne salle capitulaire.
S. BRIGODE, L'architecture dans le Sud-Ouest de la Belgique, dans B.C.R.M.S., t. 1, 1949, p. 319-333.
L. DEVILLERS, Mémoire sur l'église de Ste-Waudru à Mons, Mons, 1857.
E. POUMON, Une visite guidée de la collégiale Ste-Waudru à Mons, Mons, 1947.
L. TONDREAU, La collégiale Ste-Waudru à Mons, Mons, 1972.