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Localisation

Adresse principale : Rue A. De Borre 11, SERAING (Jemeppe)

Notice

No 11. Château Antoine. Sis entre les rues Milville et E. Bougnet, complexe de bâtiments composés d'un donjon du XIIIe s. et d'un château-ferme disposé en U autour d'une cour ouverte, des XVIIe et XVIIIe s.
Jadis entouré de douves alimentées par le ru d'Hollogne, et, aujourd'hui situé dans un parc planté d'arbres, ensemble dominé par une haute tour médiévale, dite «Tour Antoine», érigée par le chevalier Antoine à l'extrême fin du XIIIe s. L'historien Jacques de Hemricourt rapporte qu'en 1298 « monseigneur Antoine de Jemeppe s'apprêtait à hisser le toit sur sa «fortrece» qui, estoit encors toutes novelles car elle n'estoit vint parfaite». La construction de la tour débuta ainsi vers 1295 environ. Sa masse verticale presque entièrement aveugle, de quelque 10,10 m sur 8,50 m pour 17,20 m de hauteur, sans le toit, étage quatre niveaux en moellons de grès houiller et calcaire de Meuse.
Façade S.E. limitée par des chaînes d'angle en calcaire, ajourée de baies du XIXe s. à l'exception de petites à linteau droit déchargé de pierres calcaires posées de chant, au dern. niveau. Trace de rehaussement. Bouts d'entraits de la bâtière d'ardoises, à grandes croupes et coyaux. Façade N.O. masquée en grande partie par une aile du château, limitée également par des chaînes d'angle et ouverte d'une petite baie carrée, murée, au dern. niveau. Donjon avec tourelles semi-cylindriques au S.O. et N.E. différemment implantées. Tourelle S.O. d'origine, sans accès extérieur, en moellons assisés de grès houiller et calcaire mélangés ou alternés en zones à la partie supérieure. Ouvertures réduites, au r.d.ch., à une archère et baie carrée récente et aux étages, à deux fenêtres à encadrement de calcaire, en retrait par rapport à l'appareillage, au linteau droit, jadis en bâtière, déchargé de pierre calcaire et aux jours d'aération. Poivrière à coyaux, ardoisée, récente.
La porte d'entrée primitive s'ouvrait au premier étage (niveau + 1) de la face N.E., camouflée au XVIe s. par la construction de la seconde tourelle hémisphérique presque entièrement en moellons de grès houiller. Fentes d'éclairage, baies récentes et cinq rangées de trous de boulin. Au N. de cette tourelle, trace de corbeaux supportant jadis une latrine.
L'intérieur de cette bâtisse a gardé plusieurs témoins de son dispositif ancien : cave voûtée en berceau aplati, cuisine (niveau + 1) avec large cheminée à contrecoeur en arc brisé; étage résidentiel (niveau + 2) ou diurne disposant d'une cheminée à hotte barlongue; appartement nocturne (niveau + 3). Une vis de bois logée dans la tourelle S.O. permettait la circulation entre les niveaux et contenait les décharges de deux latrines. Ainsi le donjon se caractérise par son aspect militaire et privé à la fois.
Erigé à côté de la tour, château-ferme d'une toute autre conception présentant au S.O. une façade de la fin du XVIIe s. ou du début XVIIIe s., en moellons de calcaire et grès, encastrée entre deux murs-pignons de constructions perpend. et axée par une tour-porche.
Tour-porche de trois niveaux (?) faite, en façade, en moyen appareil de pierre de taille, et aux faces E., N. et O., en moellons assisés. Dernier niveau en encorbellement posé sur corbeaux, en briques, aux angles harpés, en calcaire, sous pavillon d'ardoises, à coyaux et sommé d'épis de faîtage. Face N., colombier. Portail cintré en creux, sur piédroits à refends à congés avec un appareil défensif (?): feuillure pour le rabat de l'ancien tablier du pont-levis. Niche évidée sur tablette moulurée et surmontée d'une croix de pierre. Petite baie à linteau droit, harpée. Les ouvertures latérales O. sont des canonnières. De part et d'autre, ailes en moellons de grès et calcaire épars, éclairées de baies récentes et de petites carrées sous bandeau plat en calcaire courant sous la corniche. Mur-pignon S.O. de l'aile E. du début du XVIIIe s. soudé au donjon, limité à g. par une chaîne d'angle et ajouré de baies à linteau bombé et échancré à clé. Trous de boulin.
Mur-pignon S. de l'aile O. du début du XVIIIe s. ouvert jadis de baies à linteau droit et jointives, murées. Percements récents. A l'angle, sous corniche, trace de corbeaux en calcaire. Façade O. donnant sur la rue Milville, en moellons et briques, fortement remaniée et ouverte d'une porte charretière à claveaux alternés sur montants harpés. Bâtière d'ardoises, à croupes et coyaux. Mur-pignon N. doté d'ouvertures récentes. Façade postérieure S., de deux niveaux de quatre travées sur haut soubassement en moellons de calcaire sous bandeau plat formant seuil continu de baies à traverse, à linteau déchargé. Portails presque jumelés, cintrés, à claveaux alternés sur montants harpés. Bandeau plat sous bouts d'entrait. Façade postérieure à l'aile S., à allure de château de plaisance, de la fin du XVIIIe s., de dix travées sur deux niveaux. Porte cochère à linteau échancré sommé d'une corniche profilée et surmontée d'une porte-fenêtre à linteau échancré à clé moulurée, à imposte faite de petits-bois constituant sept lobes rayonnants et flanquée d'une belle ferronnerie de style Louis XIV portant les initiales entremêlées I M C H V.
Soubassement en grand appareil de pierre de taille. Au r.d.ch., portes à imposte rehaussée et baies à linteau échancré à clé, remaniées et faites avec des éléments de remploi. Seuils prolongés en bandeau plat continu. A l'étage, fenêtres identiques. Vitres en grande partie en verre légèrement teinté de rose et de vert pâle. Bandeau de calcaire sous corniche profilée. Toiture mansardée, d'ardoises, interrompue de lucarnes à fronton triangulaire.
En retour d'angle, aile orientale du 3e qu. du XVIIIe s., en briques et calcaire, de deux niveaux de quatre travées. Petit soubassement à grand appareil de pierre de taille. Porte à imposte et baies à linteau bombé à clé moulurée. Bandeau plat sous corniche profilée. Toiture à la Mansart d'ardoises, à coyaux et percé de lucarnes à fronton triangulaire. Mur-pignon N. cantonné à g., d'un chaînage d'angle, éclairé de baies de même type. Face E. aux ouvertures récentes. Trous de boulin et corniche profilée (fig. XXVIII, XXIX, XXX, 425).

Dr W. UBREGTS, Un habitat noble à la fin du XIIIe s.: la Tour Antoine à Jemeppe-sur-Meuse, dans le B.C.R.M.S., t. 3, 1973, p. 137-155. M.-A.R [937]

Prospection

Prospection effectuée en 1980

Publication papier 

Tome : IPM - 8/2 (1980)

Page(s) :

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Code de la fiche

62096-INV-0011-01

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