Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 château-ferme (Château-ferme de Beausart)

Adresse principale : Rue de Beausart 3, GREZ-DOICEAU (Bossut-Gottechain)

Bien inscrit comme : Monument

Isolé à l'orée du bois du même nom, imposant quadrilatère, principalement de la 2e moitié du 18e siècle, ayant fait partie d'un ancien domaine de l'abbaye cistercienne d'Aulne (Gozée, Hainaut), reçu en 1152 du Chapitre de Nivelles. Vendue comme bien national après la suppression de l'abbaye, la ferme fut rachetée par son exploitant, G.-J. van Dormael, dont une fille épousa G. Roberti. L'aménagement du château néo-classique (1860-1873) dont la façade arrière clôture la ferme à l'ouest, a été commencé par G. van Dormael en 1864 et achevée par J. Roberti en 1874. Le domaine appartient toujours à la famille Roberti de Winghe.
Vaste cour rectangulaire pavée, ouverte à l'est par un porche-colombier en brique et calcaire gréseux, aux angles harpés. Portail au cintre surbaissé, à clé légèrement pendante et archivolte, daté de « 17 / 26 » par un millésime gravé sur les impostes. Petite niche votive cintrée et baie de colombier surbaissée en brique ; pierre d'envol moulurée. Trous de boulin à croisette de pierre sous une toiture d'ardoises en pavillon, à coyaux. Passage couvert de voussettes de brique sur chevrons.
Bâtiments bas contigus (ancienne brasserie et forge) en moellons de grès sous bâtière d'ardoise entre pignons débordants.
Au nord, corps de logis du fermier, en moellons de grès, à deux niveaux, pouvant remonter au 17e siècle, mais plusieurs fois remanié. Façade de huit travées, renforcée de harpes de pierre aux angles. Vestiges d'un soubassement chanfreiné et d'un chaînage de pierre aux montants des fenêtres. Entrée principale à encadrement rectangulaire de pierre; autres baies transformées (19e siècle e20e siècle), à linteau droit au rez-de-chaussée, en arc surbaissé à l'étage. Frise dentée sous une bâtière d'ardoise percée de quatre petites lucarnes en bâtière et de deux grandes, de même forme. Pignon droit débordant sur consoles, percé de deux baies.
Liaison avec l'aile ouest adoucie par une travée courbe de baies à linteau bombé.
A droite du logis, chapelle Sainte-Gertrude. Mononef basse orientée, en moellons peints, dont la facture est du 17e siècle, mais d'origine probablement plus ancienne. Porte cintrée surmontée d'une niche votive; fenêtres de même forme, à appuis saillants. Frise de brique sur denticules et toiture d'ardoise percée d'une lucarne en bâtière. A l'intérieur, quatre panneaux de bois de 1612 par P. Jouet de Chastelet, relatant des épisodes de la vie du bienheureux Simon d'Aulne. Bâtiment prolongé vers la droite (mur de refends visible) et suivi d'une dépendance en brique et calcaire gréseux, au soubassement de moellons; larges baies en arc surbaissé timbré d'une clé.
A l'ouest, corps de logis de deux niveaux et demi, aménagé au 19e siècle à l'emplacement d'un porche secondaire et d'étables. (arrière du château). Huit travées de baies à linteau droit, aux appuis saillants et aux jambages diversement harpés. Frise de brique sous une bâtière d'ardoise plantée d'un clocheton.
A gauche de l'aile ouest, ainsi qu'à l'est. et au sud., ensemble de volumes de dépendances dont la régularité et la symétrie de plan et d'élévation confirme les millésimes de 1764 et 1765. Constructions en brique, sur un soubassement appareillé de pierre de Gobertange, couronnées de trous de boulin en croisette et d'une frise de brique dentée sous des bâtières d'ardoise à croupettes ou croupes. Pierre de Gobertange également utilisée pour les encadrements des baies et les harpes d'angles. Etables sous fenils, percé de baies aux montants harpés, à linteau droit ou bombé à clé; portes à traverse, dont l'une (à l'ouest) est millésimée « 1764 ». Plusieurs intérieurs à voûtes domicales, sur des colonnes de pierre calcaire, de brique ou calcaire gérseux. Auges et mangeoires conservées. A l'est, remise à chariots en brique (XIXe s.) : arcades en anse de panier en brique. Au sud, ample grange en double large, datée « ANNO 1765 » par un cartouche de pierre au centre du gouttereau sur cour, contre lequel s'appuyait une aire de battage, à présent démontée. Portail en arc segmentaire, avec clé saillante, sommiers et harpes aux montants. Charpente sur piliers de calcaire gréseux. Dans les faces externes des bâtiments, jours d'aération rectangulaire. à encadrement de pierre.
A l'arrière de l'aile ouest, château d'inspiration néo-classique, construit entre 1864 et 1874. Elevée sur un soubassement apparent de pierre blanche appareillée, longue bâtisse de deux niveaux enduits, éclairée de baies à linteau droit et appui de pierre calcaire garnies de contrevents. Bâtière d'ardoise plantée de six grandes lucarnes-frontons dans la partie gauche, et de sept petites à droite. Corps principal de cinq travées, limité par le ressaut de deux courtes ailes à cinq pans coiffées chacune d'une bâtière à croupes plantée d'une girouette. Aile gauche intégrée dans la face latérale gauche du château (cinq travées). Corniche en bois sur modillons, définissant un petit fronton frappé d'armoiries à l'aplomb de la travée centrale, accentuée par un large perron devant l'entrée et une porte-fenêtre à encadrement de pierre précédée d'un discret balcon à l'étage. Partie droite de sept travées, dont deux portes, dans le même alignement que le corps principal. Corniche plus simple.
A droite, à l'arrière de l'aile ouest., dépendances aux baies retouchées, s'ouvrant sur des écuries à voûtes domicales. Linteau de porte de remploi millésimé « 1764 ».
Devant le château, vaste pelouse précédée d'une cour pavée clôturée par des grilles en fer forgé entre des piliers en calcaire gréseux ou calcaire, creusés de panneaux et de pilastres et couronnés d'acrotères en pomme de pin.

FM