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Localisation

Adresse principale : HOUYET (Houyet)
Lieu-dit : Ardenne

Inscription 

Bien inscrit comme : Monument

Notice

Domaine d'Ardenne. Anciens domaines de la Couronne devenus Donation royale en 1903. Vaste territoire de 6.800 hectares, progressivement constitué par Léopold Ier et Léopold II, au départ du hameau d'Ardenne, petite dépendance de Houyet, établi sur un plateau schisteux limité par les vallées de la Lesse et de l'Ywoigne.
Voulant dynamiser cette région de la Famenne, alors déshéritée, par l'introduction de méthodes modernes d'agriculture et d'arboriculture, Léopold Ier achète en 1837 la «terre d'Hardenne et de Férage d'une contenance de 708 ha. Au fil des ans, il accroît ses possessions au point qu'à sa mort, en 1865, ce sont 4.135 ha de terres, de forêts, de châteaux et de fermes que compte son domaine. Léopold II poursuit l'oeuvre entamée par son père. En augmentant la superficie de plus de deux mille nouveaux hectares, il crée ainsi un domaine d'un seul tenant, il restaure de nombreuses fermes pour les rendre modèles, il intervient partout pour l'embellissement des sites et des bâtiments et, surtout, il insuffle à la région une vocation touristique. De nombreuses routes, des chemins et des sentiers sont tracés. La ligne de chemin de fer Dinant-Houyet-Jemelle est percée de 1880 à 1896, Ardenne est transformé à cette époque en un somptueux centre de villégiature avec hôtel de luxe, gare privée, tennis, chasse, pêche, etc.
En 1900, Léopold II cède à l'Etat belge tous ses droits sur les domaines de la Couronne, à condition de ne jamais les aliéner et de leur conserver l'aspect qu'ils avaient de son vivant. La Donation royale est juridiquement créée à cet effet en 1903, elle est aujourd'hui un établissement public autonome qui gère une douzaine de fermes dans la région, outre les châteaux, les terres et les bois. Par ailleurs, il convient d'ajouter que la Donation possède également des biens cédés par Léopold II dans d'autres localités belges, qu'elle administre de la même manière (à Tervuren, Forest, Ostende, Bruxelles et Laeken, dont les célèbres serres).
Enfin, il faut signaler la disparition récente de deux édifices importants du patrimoine bâti du domaine d'Ardenne : la tour du Rocher et le château d'Ardenne.
Tour du Rocher, érigée en 1843 par Léopold Ier sur un à-pic dominant la Lesse à l'O. du domaine. Sur un large soubassement, haute construction quadrangulaire en moellons de quatre niveaux; murs crénelés bordant la plate-forme du toit. Le souverain aimait y passer de fréquents séjours; délaissée par ses successeurs, elle fut modernisée et servit de maison de campagne à des particuliers. Enfin, laissée à l'abandon et menaçant ruine, elle fut dynamitée en 1971.
Château d'Ardenne. En 1837, un petit manoir est attaché à la terre d'Ardenne; Léopold Ier y ajoute deux tourelles et construit des annexes, il crée en outre un énorme parc. Léopold II fait abattre le château, il le remplace par un nouveau, de 1876 à 1878, dont il confie les plans à l'architecte A. Balat. Le parc est agrandi, les jardins sont dessinés par l'architecte paysagiste Laîné et ornés de sculptures de T. Vinçotte; devant le bâtiment, un bassin creusé dans le schiste est alimenté par la Lesse; l'eau y est pompée à plus d'un km, dans un bâtiment actuellement transformé en restaurant (r. de la Station, no 26 à Houyet; machinerie disparue). Léopold II n'en fait pas sa résidence, il demande à la Compagnie internationale des Wagons-lits d'y exploiter un hôtel. Le château jugé trop petit, le roi fait bâtir, par l'architecte A. Chambon, une nouvelle aile en L d'une centaine de chambres en 1897-1898, reliée au bâtiment par un couloir souterrain. Toujours sous l'impulsion du souverain, un terrain de golf est aménagé au début du siècle. L'hôtel ouvre en 1899; il est encore complété par l'architecte français Charles Girault en 1904-1905. Dès la fin du XIXe s., une gare privée le relie à Ostende, Paris et Cologne, un aérodrome est aménagé dans les années 1930. Cependant, l'exploitation du palace connaît des hauts et des bas, il est réquisitionné durant les deux guerres et ferme définitivement ses portes en 1949. Ravagé par un incendie le 23 août 1968, il est rasé l'année suivante. Néanmoins, le rôle touristique qu'il a joué dans l'essor de la région demeure indéniable, perceptible aujourd'hui encore.
A l'entrée du domaine (R.N. 94 Dinant-Wellin), bornes de pierre frappées de la couronne royale, reliées par une chaîne métallique.
Dans le parc, à l'altitude la plus élevée (260 m), tour Léopold. Sur les plans de l'architecte A. Balat, construction en pierre de taille calcaire érigée par Léopold II en 1878 sur le mode néo-médiéval qui prévaut à l'époque, en remplacement d'une tour antérieure bâtie par son père. Dépendance de l'Hôtel du Château d'Ardenne, elle abrite le roi Carol II de Roumanie à la fin des années 1920; elle sert aujourd'hui de «club house» au golf. Sur un très haut soubassement en forme de bastion abritant les caves, massif logis quadrangulaire de trois niveaux, flanqué sur un côté d'une tour carrée plus étroite et plus élevée et, sur le côté voisin, d'une annexe basse en large avancée. Toitures plates bordées de murs de courtine crénelés, celle de la tour amortie d'un campanile. Ouvertures rectangulaires cernées d'archivoltes ou en arc brisé. Au dernier étage de la tour, aménagement d'un réservoir d'eau en 1956-1957, destiné à l'alimentation du hameau de Sanzinne, supprimé en 1990.
Non loin de la tour Léopold, le long d'un chemin, petit théâtre de verdure semi-circulaire en pierre de taille inspiré de l'antiquité classique et quelquefois appelé exèdre, dont la construction remonte à 1890-1891, par l'entrepreneur Léanne de Namur. Précédé d'une «scène» à même le sol, naguère dallée, et accessible par un emmarchement de quatre degrés, «parterre» bordé d'une banquette longeant l'hémicycle, interrompue par deux courts piliers et limitée par deux lions ailés affrontés. A proximité, chapelle de goût néo-roman en briques, moellons et pierre de taille sous bâtières d'ardoises, contemporaine du château auquel elle était directement reliée; réalisation de l'architecte A. Balat. A plan central, choeur carré cerné par deux chapelles latérales à pans coupés, les deux autres côtés prolongés par une courte nef rectangulaire, celle d'accès flanquée d'un petit porche de pierre en saillie. Petit campanile coiffé d'une flèche bulbeuse marquant le choeur; ouvertures en plein cintre. Intérieur enduit, plafonds plats stuqués et coupole centrale, plancher au sol.
Toujours à proximité, anciennes maisons de service du château : petites bâtisses jumelles en brique peinte sur soubassement de moellons, reliées par une aile basse (anciennes écuries) sommée d'un clocheton au centre (ancien pigeonnier), pouvant remonter à la fin du XIXe s. Bâtières d'ardoises artificielles soulignées d'une rive de bois festonnée. Sur leur g., bâtiment un peu plus récent (1903) en briques couvert d'ardoises, servant naguère de restaurant pour le personnel; à l'abandon.
En contrebas du théâtre et proche de l'emplacement de la Tour du Rocher, ancienne maison de domestiques élevée à la fin du XIXe s., dont l'intérêt réside dans la technique de construction (ossature de bois).
Au N. du domaine, dans la vallée de l'Ywoigne, subsistent encore deux glacières (mil. du XIXe s.), une fontaine (appelée Léopold) et trois ponts dans une vallée affluente, ces derniers en ciment armé, du début du XXe s.
«Halte d'Ardenne». Le long de la ligne Dinant-Houyet-Jemelle, en bordure de la Lesse à un kilomètre et demi environ au N.O. de Houyet, gare voulue par Léopold II, réservée naguère à l'usage privé des résidents de l'Hôtel du Château d'Ardenne. Edifiée vers 1896, construction depuis longtemps désaffectée et malheureusement abandonnée (fig. 562).
Adossé au rocher, vaste édifice circulaire évidé en son centre, d'inspiration médiévale et militaire, en moellons calcaires réglés et pierre de taille, duquel émerge une tour carrée. Murs extérieurs aveugles, hormis la porte d'accès au hall d'entrée qui communique avec la tour. Celle-ci à deux niveaux sous toit plat limité par des courtines crénelées et muni d'une échauguette; encadrées de pierre, ouvertures néo-traditionnelles, dont la porte ouvrant sur le terre-plein central. Circulaire lui aussi, il permettait aux véhicules de manoeuvrer avant d'embarquer les voyageurs et de gravir la rampe en spirale (231 m de long) qui se poursuit par un chemin forestier jusqu'au château. Dans la rampe, abritant des commodités et quelques salles, baies aux montants monolithes sous linteau en bâtière; pièce supérieure de la tour (salon de repos) accessible uniquement par cette rampe. E.G. [2317]

V. JOLY, Les Ardennes, 2 vol., Bruxelles, [1854-1857], vol. 2, p. 103-123; E. RAHIR, La Lesse ou le pays des grottes, Bruxelles, 1901, p. 113-153; A. BUISSERET, Une fondation de Léopold II - La donation royale, Bruges, [1931], p. 4-5; A. VAN TURENHOUDT, Aux confins des Domaines de la Couronne. Rochefort - Ses grottes - Ses sites - Ses promenades, Bruxelles, 1935, p. 99-107; F. NAZÉ, Le domaine d'Ardenne - Historique, s.l., mars 1952, doc. dactylographié; R. LEFEBURE, La Donation Royale dans Revue générale belge, Bruxelles, août 1952, p. 557-579; L. RANIERI, Léopold II urbaniste, Bruxelles, 1973, p. 203-208; catalogue d'exposition, Louise-Marie, élève de Redouté, et Léopold Ier en Ardenne, Crédit communal, Saint-Hubert, 1991; M. GILLES, Le château d'Ardenne dans Les Cahiers de la Lesse, no 1, Hoyet, 1993; X. RAGUET, Historique du parc du Château royal d'Ardenne - Projet de restauration des lieux, mémoire dactylographié, Gembloux, I.S.I., 1996.

Cartographie 

Informations cadastrales

Division : Houyet

  • Section A
    • Parcelle 294/2_

Prospection

Prospection effectuée en 1996

Publication papier 

Tome : IPM - 22/2 (1996)

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Code de la fiche

91072-INV-0148-01

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