Selon la définition donnée par l’article D.V.1.1° du Code du Développement territorial (CoDT): un site à réaménager (SAR) est un « bien immobilier ou un ensemble de biens immobiliers qui a été ou qui était destiné à accueillir une activité autre que le logement et dont le maintien dans son état actuel est contraire au bon aménagement des lieux ou constitue une déstructuration du tissu urbanisé ; … ».
Concrètement, on peut retrouver en qualité de SAR :
La notion de SAR est donc bien plus vaste que celle de friche industrielle et elle résulte du constat que des sites aujourd’hui abandonnés ou partiellement abandonnés et qui n’ont pas nécessairement accueilli par le passé une activité économique peuvent néanmoins être pénalisant pour leur environnement en ce qu’ils ont un impact visuel négatif et ne participent pas au bon aménagement des lieux (ex : configuration d’un bâtiment (industriel ou non) incompatible avec le gabarit ou les normes d’habitabilité actuels) ou constituent une déstructuration du tissu urbanisé (par ex. lié à une nuisance visuelle forte propre aux chancres urbains).
Le présent inventaire répertorie tous les sites identifiés sur le terrain par les enquêteurs comme répondant à la définition d’un site à réaménager, le jour de leur visite (correspondant à la date de mise à jour sur la fiche), et ce, quel que soit leur statut juridique.
C’est ainsi que des sites reconnus par arrêté ministériel, en qualité de SAR au sens de l’article D.V.2, §7 du CoDT – dénommés « SAR de droit » – y figurent.
Toutefois, les « SAR de droit » entièrement réaménagés – et donc qui ne répondent plus à la définition d’un SAR – ne sont plus repris dans l’inventaire des SAR.
Néanmoins, les périmètres des SAR de droit, ainsi que les documents administratifs relatifs à ces sites (Arrêtés, …) sont consultables sur l’Application de consultation des données de la DGO4 (Sites A Réaménager).
Le SPW TLPE dispose d'un inventaire des sites à réaménager (SAR), enrichi par étapes entre 1968 et 2015. La dernière mise à jour complète de cet inventaire, terminée en 2015, a fait l'objet d'un contrat public qui a occupé 10 enquêteurs pendant 18 mois (Consortium « Converto/Lepur-ULiège/Walphot). Leur mission a comporté quatre phases, qu’on peut résumer comme suit :
Depuis juillet 2017, cet inventaire est accessible en ligne et permet aux divers acteurs qui le souhaitent de connaître l'état de chaque SAR. L’objectif de cette mise à disposition est multiple :
La mise à jour, opérée actuellement par la Direction de l’Aménagement opérationnelle et de la ville (DAOV), est essentielle pour éviter d'induire en erreur les acteurs qui consultent l'inventaire et, plus particulièrement, pour ne pas laisser des SAR devenu non disponibles dans la base de données accessible au public.
C’est pourquoi, depuis 2015, la mise à jour de l’inventaire se poursuit par les agents de la DAOV.
Depuis 2015, 361 nouveaux SAR (c'est-à-dire non identifiés en 2015), ont été ajoutés à l’inventaire.
Durant cette même période, plus de 50% des sites à réaménager ont été revisités, et leur fiche mise à jour.
Parmi ceux-ci :
Par ailleurs, 55 autres SAR, déjà connus de la DAOV en 2015, mais non inclus à l’inventaire de l’époque, car en cours de travaux, sont également réaménagés aujourd’hui.
Enfin, pour 33 sites, le statut (SAR ou non SAR) n’a pu être clairement défini lors de la visite des enquêteurs.
On recense 2.262 sites répondant à la définition d’un site à réaménager, pour une superficie de 3.719 hectares.
La répartition de ces sites sur le territoire de la Wallonie est fournie par la carte suivante
Détermination du risque potentiel des activités anciennes/historiques qui se sont déroulées sur les SAR repris dans l’inventaire :
Depuis 2015, le Centre d’Histoire des Sciences et des Techniques (CHST) de l’Université de Liège examine plus en détail l’ensemble des sites de l’inventaire des sites à réaménager (SAR), afin de déterminer pour chacun des sites y figurant un risque potentiel de pollution du sol au vu des activités anciennes/historiques et de l’état des connaissances (matrices activités-polluants, traités théoriques, expérience, …).
Cette recherche est la première qui suit une méthodologie spécifique afin d’assurer une information minimale et fiable, en matière de risque de pollution, sur l’ensemble des SAR de l’inventaire dans le but de répondre mieux aux nombreux investisseurs privés et opérateurs publics (Région, Communes, Intercommunales, etc.) qui interpellaient fréquemment la DAOV pour obtenir des informations sur les risques environnementaux de terrains et qui, aujourd’hui, peuvent directement consulter ces informations dans l’inventaire des SAR mis en ligne.
A noter que la base de données constituée par le CHST, dans le cadre de cette mission est fournée à la Direction de la Protection des sols du SPW-Environnement afin d’alimenter la BDES.
Utilisation des outils de Photo-interprétation et de télédétection :
Depuis 2018, l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) examine par photo-interprétation et télédétection les orthophotoplans, ainsi que les images satellitaires (couleurs naturelles, et proche infrarouge), couvrant les périmètres de l’ensemble des SAR. L’objectif est d’identifier les sites prioritaires pour lesquels des changements auraient eu lieu (démolition, constructions, mouvements de terre, défrichement ou tonte de la végétation, concentration de véhicules, …) entre 2 images prises à des moments différents. Ce travail permet dès à présent à la DAOV de réduire le délai de mise à jour de l’inventaire en priorisant le déplacement de ses agents sur des SAR sur lesquels il y a de fortes probabilités d’indications de changement.
Ce projet a fait l’objet, notamment , d’une vidéo : « Les friches industrielles wallonnes surveillées depuis l’espace », consultable au lien suivant : https://www.esa.int/Space_in_Member_States/Belgium_-_Francais/Les_friches_industrielles_wallonnes_surveillees_depuis_l_espace .
(Vidéo produite par la Commission européenne, Nereus - Network of European Regions Using Space Technologies - et l'EPO - European Space Agency).
Parallèlement à ce travail, une recherche d’une durée de 2 ans, menée depuis 2019 par l’ISSeP et l’Ecole Royale Militaire (ERM), coordonnée par la DAOV et financée par le Service public de programmation de la Politique scientifique fédérale (Belspo), vise à vérifier la faisabilité d’inclure les données satellite radar et visibles dans un processus automatique de détection des changements des SAR, afin de mettre à disposition de la DAOV des informations de changement dans un délai plus court pour un budget moindre.