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Chronique de l'Archéologie wallonne
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par la Société archéologique de Namur. Aucun site
d'inhumation de ces périodes n'est recensé au centre
du village. La carte de Ferraris (1771-1778) révèle
l'existence d'une église ou chapelle, dotée d'un chœur
au nord-est et entourée d'un cimetière, à environ 80
à 100 m du terrain où la sépulture a été découverte.
L'édifice religieux figure encore sur l'Atlas des
Chemins vicinaux (1842-1847). Une nouvelle église
néoclassique a été construite en 1848-1849 au même
emplacement, mais avec une orientation différente,
le chœur étant vers le sud-est. La distance entre les
bâtiments religieux successifs et la tombe apparaît trop
importante pour que celle-ci puisse avoir été rattachée
au cimetière paroissial. Par ailleurs, une voirie, déjà
existante en 1771-1778, sépare ces bâtiments du terrain
où la découverte fortuite a été effectuée. Dans l'état
actuel des recherches, l'origine de la tombe mise au
jour et le contexte d'inhumation restent indéterminés.
À l'issue de la fouille, les ossements ont été remis au
médecin légiste pour analyse.
Sources
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■
Atlas des Chemins vicinaux de Éprave
(1842-1847), plan de
détail n
o
9.
■
■
Carte de Cabinet des Pays-Bas autrichiens (1771-1778)
de
Joseph-Johann-Franz Comte de Ferraris, Nivelles, pl. 158.
Rochefort/Han-sur-Lesse : fouilles
subaquatiques au Trou de Han, résultats
des campagnes 2012-2014
Cécile Ansieau, Christophe Delaere
et Marc Jasinski
Si la reprise des fouilles en 2012 était principalement
axée sur le nettoyage de la zone de la future tranchée
ainsi que la mise en place d'une méthode d'enregis-
trement adaptée au chantier subaquatique (Ansieau,
Delaere & Jasinski, 2014), les deux campagnes
archéologiques qui se sont déroulées en 2013 et 2014
permettent de mieux cerner la stratigraphie du fond
de la rivière à la sortie de la grotte. Au total, la surface
d'intervention, soit 48 m
2
, représente à peine 2,5 % de
la superficie totale du plan d'eau (plus de 2 000 m²).
Les sédiments enlevés en trois campagnes de fouilles
successives forment quant à eux un volume de 58 m
3
pour un total de 412 heures de plongée archéologique.
Parallèlement aux activités de terrain, la documenta-
tion relative aux interventions sous l'eau depuis le début
des trouvailles en 1963 a commencé à être exploitée
en vue d'une première compilation et d'un traitement
des données orienté vers l'impact des fouilles subaqua-
tiques sur la conservation du site actuel. Les carnets
de fouilles appelés LIBER, une fois regroupés, ont pu
être traités dans l'ensemble (seules trois années entre
1963 et 2000 manquent : 1987, 1993 et 1998). Si entre
1963 et 1983, les activités se sont concentrées dans la
grotte au « Tournant du Jour » à 70 m en amont de
la tranchée actuelle, d'autres endroits ont été explorés,
mais de manière beaucoup moins intensive : le passage
du Diable, la rive droite du « Tournant du Jour », le
Trou de Han, plus précisément le secteur situé face à
l'ancien débarcadère (au niveau du canon), la fontaine
de la Galerie des Grandes Fontaines, dans le plan d'eau
extérieur, près des piles du pont côté rive droite, de
même qu'un secteur face à la rive gauche et enfin, la
zone des surplombs, secteur actuel des interventions.
Dans le but d'orienter les opérations jusqu'en 2014,
les archives relatives aux secteurs du Trou de Han et
de la zone des surplombs ont été examinées de plus
près. Ces derniers ont fait l'objet de fouilles entre 1978
et 1983 suite à la découverte fortuite de céramiques
intactes des 17
e
et 18
e
siècles. Une majorité des repères
visuels posés et topographiés à l'époque sont toujours
en place, facilitant ainsi le repérage et le recalage avec
la tranchée en cours de fouille.
Les activités journalières de l'époque systématique-
ment associées à un repère permettent de situer avec
une certaine précision les endroits de découvertes. Les
descriptions topographiques et de sédiments déposés
permettent d'affiner ces localisations. Ces informations
ont été couplées aux relevés bathymétriques réalisés en
1998 par M. George et B. Huyghe (Ansieau, 2000) ; la
dépression suite à ces creusements est encore visible.
Les anciennes interventions sont désormais cartogra-
phiées sur le plan actuel et mises en relation avec la
tranchée en cours de fouille.
En termes de superficie et de volume
de sédiment
extrait, nous pouvons estimer que ces anciennes opéra-
tions représentent environ 216 m
2
, soit 10,8 % de la
superficie totale du plan d'eau ; pour évaluer le volume,
nous partons du rendement réalisé ces trois dernières
années soit ± 1m
3
toutes les 7 heures. D'après les carnets
de fouilles, on compte environ 837 heures consacrées
aux fouilles entre 1978 et 1983. Si on applique ce pro-
rata, nous pouvons estimer le volume fouillé entre 1978
et 1983 à ± 120 m
3
. Bien que ces chiffres soient théo-
riques, ils nous permettent actuellement d'arriver à la
conclusion que le volume sédimentaire issu des fouilles
extensives de 1978-1983 ne représente que le double
de celui récolté lors des fouilles intensives 2012-2014,
bien moins étendues. Ceci nous autorise à penser que
la majorité du site est encore relativement bien conser-
vée. Même si la tranchée actuelle, essentiellement sous
les surplombs, se superpose à certaines interventions