Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 51019-CLT-0001-01

Église paroissiale St-Luc (fig. 525)
Au N.E. de la place, monument assez vaste et hétérogène composé d'une tour de façade initialement hors-oeuvre, d'une haute nef de deux travées avec collatéraux à pignons et bâtières transversales, d'un pseudo-transept saillant de même structure, d'un choeur à chevet semi-hexagonal doublé au N. par une chapelle communiquante des mêmes plan et élévation, légèrement plus petite, et au S. par une chapelle à bâtière transversale alignée sur le bras du transept. Baptistère édifié en annexe au N. de la tour dans le prolongement des bas-côtés. Porche sous bâtière du côté S. Au S.E., sacristie remplacée v. 1897-1898 lors d'une importante campagne de restauration par l'architecte Barbier, qui a entraîné notamment l'adjonction de plusieurs contreforts et le renouvellement des rampants à chaque pignon débordant.
Ensemble gothique tardif remontant vraisemblablement au XVIe ou au début du
XVIIe s., sauf la partie inférieure romane de la tour qui pourrait remonter aux environs de 1100, le clair-étage primitif déjà gothique de la nef centrale, que l'on situe au XIIIe s. et les voûtes en voile de cette même nef, aménagées au XVIIIe s. après exhaussement des gouttereaux. Maçonneries en petits moellons du choeur et du bras de transept S. d'origine peut-être plus ancienne (XIVe s.?).
Partie inférieure romane de la tour en petits moellons assisés de grès bruns et de calcaire, sans empattement ni contrefort, renforcée de pierres d'angle en grès blond. Portail de la 1re moit. du XVIIIe s. à encadrement de pierre calcaire, les piédroits harpés portant un arc en plein cintre. Au-dessus, niche gothique trilobée, probablement du XVIe s., sous un arc brisé ourlé d'une archivolte retournée. Etages du XVIe s. à assises régulières de calcaire barrés par cinq cordons-larmiers, le dern. servant d'archivolte aux ouïes simples. Angles ponctués de petits encorbellements de pierre sous flèche effilée, réduction assez abstraite des tourelles d'angle sur contreforts prisées dans la région. Corniche à modillons de pierre en quart-de-rond. Flèche octogonale ardoisée. Au S., courte tourelle d'escalier ajoutée vers 1897-1898.
Nefs, collatéraux, bras N. du faux-transept, chapelles et baptistère en briques et pierre sur soubassement en moellons de grès assisés, à chanfrein. Choeur et bras S. du transept en moellons gréseux, sur soubassement de même caractère. Fenêtres en arc brisé à encadrement ébrasé. Corniches en pierre. Pignons débordants restaurés. En hors-oeuvre au S., porche en assises régulières de grès blond, très restauré, sur soubassement amorti en doucine. Bâtière transversale précédée d'un pignon débordant.
Aux collatéraux, fenêtres à encadrement de calcaire carbonifère (de Tournai ?), sur glacis souligné d'un cordon; baie semblable au retour S.O. Pignons barrés par deux chaînes horizontales. Bras N. du pseudo-transept de mêmes caractères mais très restauré et reparementé, sans chaînes. Fenêtre à trois lumières sous archivolte retournée. Au bras S., chaînes d'angle en calcaire et large baie de même matériau, établis vraisemblablement aux XVIe-XVIIe s.; à l'O., porte condamnée à linteau déprimé extradossé, sur coussinets.
Contemporaine des collatéraux, chapelle S. ornée d'un choeur et d'une croix de St-André en briques noires, de part et d'autre d'une grande baie à encadrement de grès, sur cordon; chaînes du pignon établies ou restaurées v. 1897-1898.
Plus bas que la nef, choeur en moellons et grès blond taillé, éclairé dans le chevet par trois fenêtres sur cordon-larmier, celle de l'axe très restaurée. Corniche de grès en cavet et bâtière d'ardoises à croupe polygonale (fig. 526). Parallèle au choeur, chapelle N. légèrement plus petite, avec cinq fenêtres sur cordon-larmier, angles chaînés et une corniche semblable à celle du choeur. Accolé au flanc N. de la tour, baptistère de plan polygonal à bâtière transversale et deux croupes, un cordon soulignant l'unique baie O. à encadrement calcaire (tournaisien ?); quinconce de briques sombres à g. A l'intérieur, nef limitée à l'E. par un haut arc triomphal en anse de panier. Vestiges du clair-étage gothique en moellons assisés, conservant de part et d'autres deux fenêtres ébrasées assez étroites, privées de leur arc brisé; glacis soulignés par un cordon. A la partie inférieure, reprise en sous-oeuvre au XVIe ou au XVIIe s. et construction de piliers longitudinaux en calcaire carbonifère, couronnés d'une imposte vigoureuse. Vers chaque collatéral, deux arcs surbaissés très épais allégés d'un biseau. Exhaussement en brique des gouttereaux souligné d'une frise dentée et denticulée sur un fort quart-de-rond en pierre: cinq voûtes en voile sur doubleaux, couvrant aussi l'espace du jubé et la travée centrale du faux transept; fenêtres hautes en plein cintre. Collatéraux, bras du pseudo-transept, choeur, chapelles et baptistère couverts de berceaux lambrissés à liernes et couvre-joints profilés retombant sur des blochets sculptés soit gothiques tardifs, soit néo-gothiques. Arcs transversaux biseautés en brique ou en pierre sur consoles moulurées, le bras S. du transept possédant seul des colonnes engagées gothiques hennuyères, vers la chapelle contiguë. Autre colonne hennuyère, refaite, contre un pilier de la nef. Séparé des chapelles par des arcs à double biseau, choeur pavé de marbre noir et blanc avec grande étoile centrale; niche crédence à dr. F.C.

Trois autels néo-gothiques à retable, en pierre polychromée, celui du côté S. par le gantois Remi Rooms, les autres attribués au même, 1895. Chaire et confessionnal en chêne, XVIIIe s.
Lutrin gothique brabançon (?) en laiton coulé et pierre, début du XVIe s.
Panneau avec buste de la Vierge, XVIIe s.; toile avec Enfant Jésus tenant un étendard, XVIIIe s. Trois vitraux néo-gothiques du choeur par les bruxellois F. Comère et J. Capronnier, signés et datés 1898. Trois vitraux de la chapelle de la Vierge par E. Richard de Nancy, signés et datés 1900.
Statue gothique de st Christophe en bois polychromé, 2e moit. du XVe-début du XVIe s., restaurée en 1879 et en 1896 par R. Rooms et par le renaisien Boucher.
Buffet d'orgues en chêne, 2e moit. du XVIIIe s. Fonts baptismaux en marbre rouge, XVIIe s. (?). A l'extérieur, dalles funéraires en pierre de 1546 et des XVIIIe-XIXe s.

S. BRIGODE, L'architecture religieuse dans le Sud-Ouest de la Belgique, dans B.C.R.M.S., t. I, 1949, pp. 221, 226, 304.
S. BRIGODE, Courants architecturaux et monuments du Hainaut, extrait des Annales du cercle archéologique d'Enghien, t. XIV, 1965.