Inventaire du patrimoine immobilier culturel

Recherche 
Uniquement les fiches pastillées ?
Liste des biens de votre commune
Quelques chiffres
Loading
Cartographie
Libellé(s) 

Aucun libellé renseigné

Illustration(s)
Localisation

Adresse principale : Rue Barre Saint-Brice, TOURNAI (Tournai)

Notice

Église paroiss. St-Brice (fig. 275 à 277 et XXVII). Orienté de S.O. en N.E., important édifice roman et gothique dont la disposition complexe résulte de campagnes de construction échelonnées principalement du dern. qu. du XIIe s. à la fin du XVe s. Les ravages considérables de mai 1940 ont entraîné une restauration importante, menée à bien de 1942 à 1954 sous la direction de l'architecte S. Brigode. A cette occasion, des fouilles ont révélé le plan de l'église précédente, composition préromane de plan basilical avec nef bordée de collatéraux, suivie d'un chœur dont on n'a identifié que la travée droite à l'emplacement de la croisée actuelle; de part et d'autre de cette travée, les nefs latérales se terminaient par un hémicycle.
L'édifice actuel remonte au dern. qu. du XIIe s. pour l'essentiel de la partie romane, soit la nef centrale, le bas de la croisée du transept et le noyau de la tour occidentale. La crypte où l'on accède par le chœur, remonterait quant à elle au 1er qu. du XIIe s. La tour de croisée a été recomposée lors des travaux de restauration, tout comme le croisillon S. et les collatéraux de la nef qui avaient été entièrement modifiés entre 1780 et 1787 par le porcelainier Péterinck. Au-delà du transept s'étend un chœur de deux travées dont les trois vaisseaux égaux en hauteur et en largeur, représentent le plus ancien exemple connu en Belgique de disposition en «hallekerk formule appelée à connaître le plus grand succès en Flande maritime: on situe vers 1200-(1225) cette œuvre en style de transition, déjà couverte de voûtes gothiques. Au 1er qu. du XVe s. (v. 1414?), le chœur a été approfondi de deux nouvelles travées, selon la môme disposition en triple halle, et terminé comme le précédent par un fond plat à trois pignons triangulaires. Un peu plus tard, les croisillons du transept et les deux Ve. travées orientales des collatéraux ont été transformés en chapelles spacieuses à pignon triangulaire, apparentées tout comme le second chœur au gothique tournaisien tardif. Seules subsistent les deux chapelles N., le côté S. de l'église ayant été restitué dans sa forme initiale. Vers la fin du XVe s., la tour romane de façade a été incorporée dans une construction haute et puissante qui, dès lors, a servi de beffroi
pour la rive droite de l'Escaut; le dern. étage en briques est une adjonction de 1821.
A l'extérieur, maçonneries en petits moellons tournaisiens pour les parties romanes, parements en appareil régulier pour la 2e partie du chœur, les chapelles N. et la tour de façade. Toitures entièrement refaites en tuiles plates de type ancien.
Mur-gouttereau de la nef centrale ouvert de baies étroites en plein cintre, quatre au S. et deux au N. Sur soubassement à chanfrein, collatéraux en appentis percés de baies de même type, reconstituées. Corniches refaites. De part et d'autre de la tour, petites annexes romanes en appentis bien conservées, abritant respectivement un baptistère au N. et un escalier au S.: elles prolongent les collatéraux dont les sépare un gros mur de refends débordant faisant office de contrefort, témoin très restauré d'une reprise de la façade S.O. vers la fin du XVe s. De ce côté, annexes ouvertes de grandes fenêtres en plein cintre, d'origine (fig. 276).
Sur soubassement chanfreiné, croisillon S. à pignon triangulaire, ouvert par deux grandes baies en plein cintre. Au-dessus de la croisée, tour-lanterne refaite, à trois niveaux rythmés de baies néo-romanes avec ouïes au niveau supérieur, groupées par trais comme les baies aveugles du registre intermédiaire. Fenêtres primitives de la lanterne conservées au S. de part et d'autre de la bâtière du croisillon. Toiture pyramidale. Faces latérales du 1er chœur en petits moellons, avec baie en plein cintre à double rouleau. Entre les deux travées, contrefort peu saillant barré à mi-hauteur par le cordon qui souligne les seuils. Corniche moulurée.
Sur soubassement chanfreiné, second chœur en pierre appareillée rythmé de contreforts à quatre retraites, restaurés. Dans les faces longitudinales, larges baies gothiques divisées en quatre lumières par les meneaux surmontés de remplages tréflés. Dans la paroi du fond, baies de même type à quatre ou cinq lumières, murées avant 1940, dont les remplages ont été reconstitués. Encadrement en gorge bordé d'un tore, incorporant au niveau des piédroits une colonnette appareillée avec base ronde. Seuils en glacis soulignés d'un cordon. Petits modillons (refaits) sous la corniche en pierre moulurée. Bâtières plus hautes et plus aiguës que pour le premier chœur. Au chevet, pignons débordants sur oreilles ajourés au-dessus de chaque verrière par deux petites baies, dont deux découpées en trilobe dans un arc brisé. Face N. des deux chœurs dissimulée en partie par deux constructions basses, modernes, servant de sacristies.
Dans l'axe du transept, au N., chapelle en pierre appareillée sur soubassement chanfreiné, limitée par deux contreforts en talus et percée de deux baies à remplages et meneau central. Encadrement profilé en doucine. Cordon continu au niveau des seuils. Pignon débordant à oreilles, entièrement restauré, ouvert d une rose redentée. Chapelle dr. de même disposition mais plus grande et sans contrefort, éclairée par de hautes baies à triple lumière, deux au N. et une dans le retour S.O. De ce côté, r.d.ch. ouvert d'une porte en anse de panier, refaite, servant d'entrée principale. Corniche à modillons en doucine.
En façade S.O., puissante tour carrée superposant sept registres séparés par des cordons très restaurés. Repris en briques pour la plupart, contreforts d'angle fortement saillants et terminés en sifflet au-dessous de la corniche. Soubassement chanfreiné en doucine retombant à angle droit de part et d'autre du grand portail axial: porte en anse de panier inscrite dans un arc brisé dont les moulures en gorge et en doucine partent d'une base prismatique. En retrait, tympan en tiers-point jadis orné de trois statues dont ne subsistent que les consoles: celle du mil. surmonte la clé sculptée du portail où figure un ange tenant l'écu de France. Fond du tympan en moellons apparents, correspondant peut-être au parement de la tour primitive. Au-dessus, ouverture profonde superposant une baie extérieure gothique et une fenêtre intérieure romane, vestige du noyau primitif. Autre baie gothique, trapue, au 5e registre de la face N.O. Dernier étage percé d'ouïes géminées dont l'archivolte forme larmier continu, accusant le sommet des contreforts. Au sommet, galerie en briques de 1821 maintenue en place, sans le dôme d'ardoises qui la surmontait avant 1940.
A l'intérieur, maçonneries enduites et éléments architectoniques apparents. Moellons dégagés dans la partie inférieure des murs.
Nef centrale de quatre travées et trois niveaux, dont le parti d'horizontalité est accusé aux deux registres supérieurs par un fort cordon soulignant les seuils. Au r.d.ch., larges arcs faiblement brisés, à double bandeau, portés par des piliers maçonnés cruciformes (impostes arasées sur les faces longitudinales). 1re et 2e travées orientales, confondues et reliées par un seul grand arc au XVIIIe s., restituées dans leur état d'origine après 1940. Au-dessus, triforium rythmé de baies en plein cintre alternativement doubles et aveugles ou simples et à double rouleau, ces dernières ouvrant sur les collatéraux. Doublets reliés par une colonnette en délit avec chapiteau à feuilles stylisées sans crochets et tailloir carré. Travées extrêmes marquées par un cordon continu au niveau des impostes. Registre du clair-étage de même rythme que le triforium, mais plus simple et plus haut: doubles baies aveugles et fenêtres simples ouvertes, largement ébrasées. Au-dessus, berceau lambrissé récent renforcé par cinq entraits avec poinçons.
Collatéraux couverts d'un berceau lambrissé rampant de même caractère qu'à la nef centrale. A g., 1er et 2e travées englobées dans une vaste chapelle du XVe s. qui double le bras du transept et sert aujourd'hui de porche. Autres travées reconstituées dans leur largeur d'origine. A l'entrée du baptistère contigu à la tour, arc gothique à double bandeau chanfreiné. Dans le collatéral dr. entièrement restitué, mur de refends occidental percé de trois ouvertures donnant sur l'annexe à côté de la tour: porte basse en anse de panier, baie gothique à chanfrein à g., et, au-dessus, baie en arc surbaissé.
A l'O. de la nef centrale, base de la tour en moellons percée d'un portail roman à double rouleau, très restauré. Au 1er étage formant tribune, large baie en arc faiblement brisé porté par des impostes simples. Tourelle d'escaliers intérieure apparente à l'angle N.O. A l'opposé, croisée du transept formée de quatre épaisses piles maçonnées portant de grands arcs brisés à double bandeau, le bandeau intérieur posant sur des consoles profilées. Au N. et au S., effet de lanterne assuré par deux baies plein cintre. Plafond plat moderne. Au-delà de la croisée, vaisseau central du chœur surélevé depuis la restauration de la crypte (fig. 278): construction en moellons à deux nefs de quatre travées, divisée par un rang de trois colonnes trapues avec fût à tambours, haute base moulurée peu saillante et chapiteau rond à larges feuilles plates, sans nervures; voûtes d'arêtes en béton, dont les doubleaux partant des colonnes retombent sur de rudes pilastres maçonnés munis d'impostes.
Remarquable chœur de transition à trois nefs de deux travées, séparées par de larges arcs brisés simples. Voûtes gothiques en pierre blanche: au centre et à dr., doubles tores séparés par une arête triangulaire; doubleaux de même type. A g., nervures en tore à listel et doubleau à tores jumelés de part et d'autre d'un filet fleuronné. Dans la travée E. du vaisseau central, clé de voûte ornée de l'Agneau et de la Croix. Aux angles, retombée des voûtes étayée jadis par de longues colonnettes en délit dont ne subsistent que deux exemplaires au revers du transept, à l'angle des longs murs; ailleurs, chapiteaux à crochets avec tailloir circulaire, servant de consoles. A la retombée des doubleaux, colonnes engagées disparues sauf un fût contre le mur S. et quatre chapiteaux à crochets dont la base, retaillée (?), s'orne de motifs feuillages (tailloirs polygonaux dans le vaisseau central mais encore circulaires ailleurs). Côté N., colonne reconstituée au revers du vaisseau central.
Triple chevet du XVe s. couvert de berceaux lambrissés refaits, avec entraits et poinçons. Vaisseaux séparés par de grands arcs brisés à double bandeau chanfreiné: aux extrémités, pilastres maçonnés avec consoles moulurées; au centre, deux colonnes épaisses avec fût appareillé et chapiteau octogonal à double rang de crochets. Mouluration des fenêtres de même type qu'a l'extérieur, avec tore sur base cylindrique. Sur le bras dr. reconstitué du transept, berceau de même type que dans la nef et le chevet. A l'opposé, couvertures semblables pour les deux chapelles du XVe s., séparées par un arc brisé très large dont le bandeau intérieur pose sur deux consoles feuillagées.
Mobilier
Mobilier d'origine entièrement détruit en mai 1940. Tableaux: G. de Craeyer, l'archiduchesse Isabelle donne ses bijoux à N.-D. de Hal, toile (XVIIe s.) et Corneille Cels, Marie et Joseph retrouvant Jésus dans le temple, toile (signé et daté de 1824).
Confessionnal Louis XIV et confessionnal Louis XV-rococo en chêne (XVIIIe s.).
Deux grands chandeliers en cuivre, XVIIe s.?
Christ en croix, chêne, XVIIe (ou XVIIIe) s.; Christ en croix, ivoire, fin XVIIe s.
Grille de la chapelle des fonts, 2* et 3* tiers du XVIIIe s. Fonts baptismaux de G. Grard, 1970.
P. ROLLAND, Les églises paroissiales de Tournai, Bruxelles, 1936.

Prospection

Prospection effectuée en 1978

Code de la fiche

57081-INV-0172-01

Autre(s) version(s) de la fiche 

Version(s) ultérieures :