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Adresse principale : Mont-Saint-Martin 9, LIEGE (Liège)
No 9. Hôtel de Sélys-Longchamps. Remarquable hôtel de style gothique construit dans la 1re moit. du XVIe s., sur un plan en H, remanié aux XVIIe et XVIIIe s., il fut aménagé et restauré v. 1911 par Maurice de Sélys-Long-
champs et l'architecte E. Jamar, ces travaux effectués quelquefois avec des matériaux de remploi, et le souci d'imiter les styles anciens, ont sensiblement transformé la physionomie des bâtiments; nous les décrivons dans leur état actuel.
A rue, deux pignons reliés entre eux par un mur écran de calcaire percé d'un portail. Les niveaux un et deux du pignon g. sont appareillés en calcaire, la partie supérieure est en briques. Une bretèche originale, à l'allure de chapelle, reposant sur un cul-de-lampe en gradins éclaire le 1er étage, sous la face principale : arc brisé, remplage de tuffeau fait d'une baie géminée terminée en trèfles, deux trèfles accolés pour le tympan; sur les petits côtés, une étroite baie en arc brisé au remplage treflé. Arcature trilobée courant sous la corniche de p. moulurée. Les rampants du pignon sont pourvus d'une moulure de tuffeau. A dr., le second pignon, large de trois travées et terminé en gradins, montre au r.d.ch. entièrement appareillé en calcaire, une porte : plein cintre reçu sur de petits culots et surmonté d'une baie d'imposte à meneau, et deux hautes baies à croisée garnies de grillage aux jours inférieurs. Le 1er étage en briques et calcaire est éclairé de trois baies à croisée, linteaux droits déchargés par deux rouleaux de briques, jambages chaînés. Enfin, deux petites baies aux jambages chaînés éclairent les combles. Au centre du mur écran, portail en calcaire datant de la 2e moit. du XVIIIe s. : plein cintre frappé du chiffre des de Méan et surmonté d'un larmier profilé qui épouse la forme de l'arc, chaque jambage est flanqué, vers l'extérieur, d'un pilastre en léger retrait, chapiteaux composites.
Ce portail ouvre sur une cour d'honneur pavée où les bâtiments, hauts de deux niveaux, construits en briques et calcaire, se dressent affectant un plan en U.
Le corps central, composé de deux larges travées montre au r.d.ch. deux portes monumentales de p., restituées dans le goût de la Renaissance italienne. Elles flanquent une belle fontaine du 1er qu. du XVIe s., à cinq pans ornés de mufles grimaçants entourés de rinceaux. L'étage est éclairé de deux baies à croisée, linteaux droits, jambages chaînés; seuils et traverses prolongés en cordons. Corniche de p. en cavet. Dans la bâtière à coyau, terminée en croupe à g. et garnie d'ardoises, deux hautes lucarnes à façade de p. et fronton triangulaire de bois, plus haut trois châtières couronnées de petits frontons triangulaires, aigrettes, tous ces éléments sont récents.
L'aile g., de quatre travées, montre de dr. à g., au r.d.ch., une baie à traverse, linteau en accolade et trois arcades : arcs surbaissés, colonnes à base polygonale et chapiteau feuillage. Ces arcades donnent sur une galerie ouverte avec plafond à voussettes, le mur y est éclairé, de part et d'autre d'une porte en plein cintre au chambranle mouluré et baie d'imposte, d'une baie à six jours à g.. à traverse à dr. Les linteaux sont en accolade, les jambages chaînés. L'étage est percé de quatre baies à croisée, linteaux déchargés de deux petits rouleaux de briques, jambages chaînés. Corniche de p., bâtière percée de trois lucarnes à fronton triangulaire, aigrettes.
L'aile dr. ne présente de sensibles différences avec la précédente qu'au r.d.ch. De g. à dr., une baie à croisée suivie de trois arcades. Les chapiteaux sont ici dans le goût toscan, la 1er arcade est murée, les deux autres sont fermées de châssis à petits-bois.
Côté ville, les bâtiments construits en briques et calcaire affectent également un plan en U. La façade principale est haute de deux niveaux et longue de huit travées. Les baies, remaniées au XVIIIe s., sont dépourvues de croisée, les linteaux ont été remplacés par des linteaux droits portant la même moulure que les jambages chaînés. Les travées sont réparties comme suit : trois pour le pignon à g., cinq pour le corps central.
Pignon. Les baies sont jointives et au 1er étage seulement, les linteaux sont déchargés d'un large rouleau de briques. La partie supérieure, flanquée de volutes, est terminée en cloche, les volutes sont couronnées de pommes de pins, ainsi que le faite. Une frise, où alternent motifs losangiformes et circulaires supporte la superstructure en cloche. Deux petits jours éclairent les combles, seuils et linteaux droits prolongés en cordons.
Quant au corps principal, sa 2e travée à partir de g. montre, toujours due à des transformations du dern. tiers du XVIIIe s., au r.d.ch., une porte encadrée de deux colonnes toscanes sur bases parallélipipédiques; ces colonnes supportent un balcon de ferronnerie, aux armes des de Méan, auquel on accède par une haute baie; arc fermé par trois queues de p., jambages harpés. Dans la bâtière, trois lucarnes à fronton triangulaire, aigrettes. A dr. de cette aile, un retour de deux travées sur trois niveaux. Au r.d.ch., une porte : arc en plein cintre surmonté d'une baie d'imposte géminée et, à dr., une petite baie au linteau en accolade, au niveau du sol, une autre semblable à ht de l'imposte est surmontée d'une niche abritant une petite effigie de la Vierge. Les étages ne sont éclairés qu'à la travée g. par deux baies à croisée. Dans la bâtière, deux lucarnes à croupe.
Dans le prolongement de cette aile, tour de plan circulaire, dont le soubassement et le 1er étage sont appareillés en moellons de calcaire. Sans proposer de date pour ces éléments, disons que depuis le XIIIe s. (?), au moins, se trouvait ici une tour récupérée plus tard à des fins patriciennes. Les niveaux trois et quatre, en briques et rythmés de cordons de calcaire, datent du XVIe s. Enfin, le dern. niveau a été reconstruit toujours en briques avec cordons de p. au début du XXe s. sur un plan subelliptique. Chacun des étages est percé de trois baies à traverse regardant la ville.
A g., une dern. aile latérale achève le pian en U, plus récente semble-t-il : XVIIe s. (?) et fort aménagée aux XVIIIe et XXe s. Construite en briques et calcaire, elle est longue de six travées sur deux niveaux, les deux travées de dr. étant en léger retrait par rapport à l'alignement des autres. La 1re travée g. est percée au r.d.ch. d'une porte : plein cintre de p. à clé, décoré d'ornements Louis XIV; à l'étage, haute baie, linteau bombé à clé ornée, donnant sur un balcon garni de ferronnerie. L'éclairage des autres travées se fait par des baies à linteau droit, larges ou étroites, dotées ou non de meneau, remaniements manifestes. A la 1re travée dr., une autre porte à linteau droit et jambages chaînés.
Corbeaux de p. entre lesquels alternent des motifs circulaires et losangi formes. Couverture en pavillon, ardoises, percée d'une lucarne à fronton triangulaire pour les deux travées de g., bâtière pourvue de deux châtières à couronnement triangulaire pour les quatre autres travées.
Cet ensemble de bâtiments côté ville donne sur des jardins en terrasse. (fig. 98 - fig. XXVI).
Mobilier
Pierres armoriées replacées dans les murs de l'hôtel :
- Hubert Germeys, abbé et seigneur de SaintTrond, 1612-1638;
- Lambert Van den Steen, échevin de Liège, 1614-1669, et Marguerite Naveau († 18 janvier 1669);
- Michel de Sélys et Sébastien La Ruelle, bourgmestres 1635-1636;
- Jeanne Van der Heyden dite Blisia († 1672) et Charles de Méan, bourgmestre de Liège de 1641 à 1646 († 1674).
Prospection effectuée en 1974
Tome : IPM - 3 (1974)
62063-INV-0234-01