Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Rue Sainte-Croix, LIEGE (Liège)

Église collégiale Sainte-Croix, fondée en 979 par Notger. En 1797, chapitre dissous et égl. retirée au culte, égl. paroissiale depuis 1802.
Plan : trois nefs, d'égale ht, de quatre travées et un transept non saillant, datant du XIVe s., les chap. latérales et les jambages du XVe s.; une abside orientale à sept pans du début du XIVe s.; un avant-corps occidental sur lequel est greffé un second choeur, ces dern. éléments datent en partie des environs de 1200; enfin, l'unique galerie du cloître, accolée à la façade S., a été reconstruite au début du XIXe s. Le Westbau en roman tardif a été restauré au mil. du XIXe s. par l'architecte Delsaux, les parements et fenestrages furent renouvelés sans apporter, théoriquement, de modifications importantes. Sur le soubassement, chronogramme : LabefaCta refeCta DeCeMbrI (1851). Dans son état actuel, il se compose d'un narthex surmonté d'une tour octogonale couverte d'une flèche. Le dern. niveau de la tour est éclairé sur chaque face de baie géminée, remplage trilobé, lésènes sous la corniche; dans la couverture, gables percés d'une baie géminée surmontée d'un oculus. A quatre des pans opposés de la tour s'accrochent, jusqu'à mi-ht des tourelles engagées couvertes en poivrière; elles sont éclairées sous corniche de deux baies géminées. Au N. de la tour, une autre tourelle isolée construite en calcaire au XIVe s. abrite un escalier, corniche de p. sur corbeaux, couverture pyramidale.
La travée et l'abside occidentale sont percées aujourd'hui de cinq baies à deux lancettes trilobées terminées en trèfles et surmontées d'un quadrilobe, lésènes et arcatures lombardes sous le départ d'une galerie ajourée : arcades en plein cintre, colonnettes à chapiteaux dans le goût roman.
Signalons, du côté de la R. Basse-Sauvenière, un pan de mur appareillé en grès houiller, peut-être vestige de la construction du XIIe s.
Au N., R. Sainte-Croix, deux portails. A dr., le 1er est l'oeuvre de Delsaux, élevé en 1858 en néo-gothique, donne directement accès au narthex, il devait remplacer le second qui a heureusement échappé à la destruction. Il date du XIVe s. et marque une légère saillie par rapport à l'alignement des chap. latérales N., restauré par C. Bourgault en 1935, le sculpteur Louis Dupont reconstitua le groupe du XIVe s. montrant La Résurrection du Christ (fragments, Musée diocésain), les statues des saints Lambert et Hubert adossés aux piédroits sont du même sculpteur. Transept à grandes fenêtres au S. et au N., percé de lancettes à l'E. et couvert de trois croisées d'ogives, donne accès au choeur de deux travées couvertes d'une croisée d'ogives et d'une demi-sexpartite, suivi d'une abside à cinq pans formant un demi-décagone. Dans l'angle du transept et du choeur, deux salles gothiques du XIVe s., anciennes sacristies, celle du S. conserve un mur roman, celle du nord donne accès à une grande sacristie du XVe ou XVIe s. couverte d'une voûte en étoile reposant sur une colonne.
A l'intérieur, sous la tour, voûte sur croisée d'ogives du XIVe s. Le choeur occidental sert aujourd'hui de baptistère. De fines colonnes à chapiteau roman et fût bagué encadrent les fenestrages gothiques. Enfin, l'abside ne présente que trois pans à l'intérieur. Les trois nefs de ht égale, à 4 travées, sont couvertes de croisées d'ogives qui, pour la nef centrale, prennent naissance, aux trois-qu. des colonnes, sur de petits culots tandis qu'aux nefs latérales les retombées sont reçues sur des chapiteaux. Les parois des six chap. latérales sont décorées d'écoinçons aux motifs satiriques et populaires, au N., de vies de saints au S. Les collatéraux sont éclairés de larges baies de style rayonnant : quatre lancettes couronnées de trois rosaces, surmontant ce fenestrage; gables jadis ornés de motifs imitant le remplage de baies (restaurées au S.). Les chap. latérales, couvertes en pavillon, sont éclairées de baies en forme de triangles convexes aux remplages flamboyants.
L'abside orientale soutenue par de puissants contreforts, est éclairée de hautes baies à deux lancettes couronnées par trois trilobes. Sous la corniche de p. profilée, motif d'arcature qui se prolonge sur les côtés E. du transept, mais qui fait défaut au reste de l'édifice. Bâtière à coyau garnie d'ardoises pour les nefs et le transept, terminée en 5 pans pour le chevet oriental.
L'unique galerie du cloître fut démolie en 1765, reconstruite au début du XIXe s., elle est couverte d'un plafond à grosses poutres de chêne. Cette galerie qui ouvre au S. sur des maisons particulières (anciennes demeures canoniales) abrite aussi une chap. dédiée à sainte Apolline et des monuments votifs des XVe-XVIIe s. (fig. 197 à 202 - fig. XLI et XLI bis).

Mobilier
Une porte en laiton de style Louis XV, oeuvre d'Arnold de Nalinne en 1758, permet l'accès au choeur occidental; elle est flanquée de deux statues de Guillaume Coquelet († 25 août 1691) qui représentent ste Hélène et l'empereur Constantin;
Sous la baie centrale de l'abside, exécuté en marbre noir de Theux, mausolée du chanoine H. Milemans († 1558). A dr. de ce monument, polyptique de la Nativité, anciens Pays-Bas, XVIe s. et deux oeuvres de G. Evrard : le Christ à la colonne et Mère de douleur. Dans les nefs et chapelle Sainte-Anne, la Vierge et l'Enfant, bois, XVIe s.; l'Invention de la Croix du peintre Bertholet Flémalle (1614-1675); chemin de croix en p. de sable du sculpteur Halleux, 1839;
Choeur : dix stalles du XIVe s. et diverses sculptures de Halleux. Cloître : on y accède par une porte en laiton, v. 1662. Statue de ste Apolline par Antoine-Pierre Franck (1723- 1796). Riche buffet d'orgue du XVIe s. contenant un bon Clerinx de 1861. Vitraux récents et mil. XIXe s. Maître-autel XIVe s.;
Trésor : clé de st Hubert, VIII. s. et triptyque reliquaire de la Sainte-Croix, XIIe s., etc.

DELHAES Armand, L'église Sainte-Croix à Liège, Liège, 1963. Feuillets archéologiques de la Société royale le Vieux-Liège.
FORGEUR Richard, Deux documents concernant le Westbau roman de Sainte-Croix, dans le Bulletin de la Société royale le Vieux-Liège, n' 172, t. VIII, 1971, p. 13-17.