Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Place du Vingt-Aout 7, LIEGE (Liège)

No 7. Bâtiments universitaires. Installés dès 1817 à l'emplacement de l'ancien collège des Jésuites wallons, ils conservent malgré les destructions et aménagements successifs quelques éléments de cet établissement. Quatre d'entre eux délimitent une cour intérieure rect., il s'agit des locaux de l'actuelle Faculté de Droit dit Bâtiment central, achevé en 1892, PI. du Vingt-Août, n° 7; de la Faculté de Philosophie et Lettres terminée en 1958, Pl. Cockerill, nos 3-5; de l'édifice du XVIIIe s. abritant la Bibliothèque générale, Quai Roosevelt, no 1; et d'une dern. aile XVIIIe s. où sont installés la Géographie et d'autres services. Au centre de cette cour, la salle académique élevée en 1824 et dont la façade principale est désormais dissimulée par le bâtiment central.
Une seconde cour se dessinait jadis à côté de la 1re; l'architecte Rémont avait conçu en 1836 un plan en U qui utilisait comme aile latérale dr. la moitié de l'édifice du XVIIIe s. qui abrite la Géographie. Il subsiste de ce vaste complexe trois travées perpendiculaires à l'aile XVIIIe s.
Dans le prolongement du bâtiment central, l'Institut de Chimie terminé en 1889 occupe le no 9 de la Pl. du Vingt-Août. Opposés à cette construction, l'Institut Walter Spring (1890) et l'annexe de Chimie (1886) sont situés Quai Roosevelt aux nos 1 a et 1 b.

Pl. du Vingt-Août, no 7. Bâtiment abritant la Faculté de Droit. Edifice en calcaire de goût néo-classique, achevé en 1892. Au centre, une entrée monumentale montre au r.d.ch. trois arcades : pleins cintres en tas de charge, mur appareillé à refends. Quatre hautes colonnes cannelées d'ordre composite s'élève sur la ht des deux étages, elles supportent un énorme entablement où sont installées quatre statues de bronze figurant les sages de l'Antiquité. De part et d'autre de cette entrée, cinq travées sur trois niveaux. Au r.d.ch., baies en plein cintre simulant tas de charge, trumeaux appareillés à refends, les deux étages sont éclairés de baies dont les linteaux droits sont agrémentés de motifs à l'antique. Des balustrades surmontent les corniches de p. de ces travées latérales. Enfin, aux extrémités de cette façade, deux blocs, toujours en calcaire, de deux niveaux sur une large travée. Au r.d.ch., deux colonnes toscanes flanquent une baie à linteau droit, à l'étage, deux colonnes ioniques. Ces deux annexes sont également terminées par une balustrade.

Pl. du Vingt-Août, no 9. Dans le prolongement de cet édifice, vers la dr., le bâtiment de Chimie. Construction en calcaire de dix-sept travées sur trois niveaux, baies à linteau droit, également décorée de motifs empruntés à l'Antiquité.
Les façades arrière de ces deux dern. bâtiments sont éclairées de baies à linteau cintré en tas de charge.

Pl. Cockerill, nos 3-5. Bâtiment de Philosophie et Lettres. Achevé en 1958, édifice entièrement recouvert d'un parement calcaire. Dix-sept travées sur sept niveaux, éclairés de petites baies carrées à linteau droit, sauf au 1er étage, galerie vitrée en encorbellement, rythmée de trois bas-reliefs de Louis Dupont : de g. à dr., la Philosophie, la Littérature, l'Histoire. A g. du bâtiment, l'emplacement des cages d'escalier vitré, un bloc de deux niveaux abritant les amphithéâtres. Couvertures en plate-forme.

Bibliothèque générale. Appartenant à l'ancien couvent des Jésuites, bâtiment en briques et calcaire construit dans la 1re moit. du XVIIIe s. et au XIXe s., haut de deux niveaux, long de treize travées, les cinq travées centrales sont en léger retrait, donnant l'illusion de deux ailes latérales, angles chaînés simulant pilastres à refends. L'éclairage se fait par de hautes baies à linteau cintré en tas de charge et jambages à refends, les seuils se prolongent en cordon aux deux niveaux. Sur les ailes latérales uniquement, large listel de calcaire sous la corniche de bois profilée. Bâtière à coyau et, pour les blocs latéraux, à croupes, ardoises.
Les deux façades sont pratiquement identiques.

Toujours de la 1re moit. du XVIIIe s., une aile parallèle au bâtiment de Philosophie et Lettres est coupée en deux sections par un édifice de trois travées : ce qui subsiste de l'ancienne façade achevée en 1836 par l'architecte Rémont dans un style imitant parfaitement l'architecture à laquelle elle venait s'accoler. De ses quatorze travées primitives, construites en briques et calcaire sur trois niveaux, il en reste trois percées au r.d.ch. d'arcades : arc en plein cintre à clé dont la partie supérieure est moulurée. Les deux étages sont éclairés de baies dont les linteaux droits sont surmontés de forts larmiers, seuils prolongés en cordons. Boulins sous la corniche de p. fortement moulurée. Bâtière à coyau garnie d'ardoises. Ces bâtiments ne respectent pas la symétrie de l'édifice du XVIIIe s. dont la 1re section, qui jadis achevait le plan en U imaginé par Rémont, se compose de huit travées (un pilastre à refends entre la 1re travée de dr. en léger retrait et le reste de l'aile) éclairées de trois niveaux de baies à linteau droit, forts larmiers et seuils formant cordons. Au r.d.ch., porte centrale à linteau droit, deux consoles, auxquelles s'accrochent des ornements floraux, supportent un fronton cintré. Boulins sous la corniche de p. Un large fronton triangulaire somme cette partie de l'aile, il est percé de part et d'autre d'un oculus aujourd'hui muré, de deux baies à linteau bombé à trois clés. La seconde section est constituée de sept travées de même ordonnance. Les quatre travées de g. étant à leur tour en léger retrait par rapport aux trois autres, pilastre à refends à la jonction. Enfin prolongeant l'édifice vers la dr., quatre travées construites fin XIXe s. dans le même goût, mais sur deux niveaux. La façade arrière est éclairée de baies à linteau droit, seuils prolongés en cordon. Bâtière à coyau garnie d'ardoises, lucarne à fronton triangulaire.

Salle académique. Oeuvre de l'architecte J.N. Chevron, achevée en 1824, construite à l'antique avec des matériaux de réemploi provenant de l'église des Jésuites, située au même emplacement et détruite en 1819 (mur S. conservé). Cube aveugle appareillé en blocs réguliers de calcaire et rythmé de quelques pilastres engagés aux chapiteaux d'inspiration ionique. Trois corniches de calcaire, dont la médiane en très fort ressaut, ceinturent l'édifice, couverture en pavillon. La façade principale a disparu lorsque est venu s'y accoler le bâtiment de la Pl. du Vingt-Août; elle montrait un portique de huit colonnes d'ordre dorique, surmonté de l'inscription Universis Disciplinis, en lettre de bronze, qui a été reportée plus tard sur le fronton de l'aile de la Place Cockerill. A la façade arrière, perron de six degrés, porte à linteau droit accostée de deux pilastres toscans et surmontée d'un fronton triangulaire.

Quai Roosevelt, no 1 b. Institut Walter Spring. Achevé en 1892, édifice entièrement appareillé en calcaire dont la construction fut entreprise en 1890 sur les plans de W. Spring et exécutée par l'architecte Demany. Douze travées sur deux niveaux avec alternance de baies à linteau droit et de fenêtres surmontées de fronton cintré au r.d.ch., de fronton triangulaire à l'étage. Porte accostée de deux colonnes qui supportent un balcon. Corniche de bois, modillons sur mutules recevant une bâtière à croupe.
Prolongeant cet édifice vers la dr., bâtiment en calcaire achevé en 1886. Un niveau de huit travées éclairées de baies à linteau droit simulant tas de charge, larges trumeaux appareillés à refends. Couverture en plate-forme (fig. 224, 225).

COMHAIRE Ch.-J., Esquisse historique sur les bâtiments universitaires, Liège, Bénard, s.d.