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Localisation

Adresse principale : Chaussée de Dinant 8, YVOIR (Spontin)

Classement

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

Notice

No 8. Château de Spontin. Dans le bas du village, le long du Bocq, remarquable ensemble en calcaire composé d'un château médiéval en quadrilatère, flanqué jadis de quatre tours et cerné de douves, d'où émerge un solide donjon, et d'une ferme en U des temps modernes, à l'E., tourné vers la demeure seigneuriale (fig. 851). Siège d'une seigneurie hautaine luxembourgeoise, puis namuroise (1344), détenue depuis le XIIIe s. par la famille de Spontin, du lignage de Beaufort, passée en 1518 aux Glymes de Florennes, puis revenue en 1753 aux Beaufort-Spontin (fig. CLXIX).
Donjon (1). Au centre de la cour du château, imposante construction de plan rectangulaire élevée v. 1270-1275 par Pierre de Spontin. Quatre niveaux marqués par des cordons biseautés, en solides moellons de calcaire pour le bas, s'amenuisant au fur et à mesure des niveaux. Petites ouvertures grillagées sous linteau en bâtière et fentes de lumière au rez-de-chaussée-cave. Étages primitivement éclairés par des fenêtres à un ou deux jours sous linteau en demi-lune, dont deux exemplaires survivent intacts au N. et au S.; coutures des autres baies originales à l'O. principalement. A g. de la façade E., porte en plein cintre à double rouleau, liée à la lourde chaîne d'angle et surmontée d'une archère en étrier (fig. 852). Au-dessus, deux travées de fenêtres à croisée sur montants harpés, ornées de tondi aux angles (fig. 853) où se repèrent deux fois au 2e étage le millésime de 1571; fenêtres à linteau droit, à traverse et à croisée de la même époque sur la face opposée. Lourde corniche de pierre en doucine sous la haute bâtière d'ardoises à croupes et coyau. A l'intérieur, niveaux reliés par un large escalier en pierre logé dans le mur S., qui dessert également l'archère du 1er étage et une latrine au 2e. R.d.ch. divisé en deux caves voûtées d'un berceau en plein cintre, la seconde reliée directement à l'étage par un étroit escalier logé dans le mur O.; plusieurs niches murales et latrine sous l'escalier. Étages divisés depuis 1571 en deux pièces par un mur de refend contre lequel s'adossent des cheminées gothiques dont les montants se terminent par des masques humains; planchers des 2e et 3e étages nettement abaissés à ce moment. D'origine subsistent cependant au 1er étage une fenêtre à banquettes et un curieux réduit (N.), une armoire murale en plein cintre (S.), un puits et une niche de même forme (O.); au 2e, deux niches murales en mitre (N. et S.) et une latrine intramurale dans l'angle N.E. (fig. CLXX).
Enceinte (2). Entourant complètement le donjon qui en occupe presque le centre, enceinte quadrangulaire flanquée jadis de tours d'angle circulaires, ajoutée probablement au début du XIVe s. par Guillaume de Spontin, dont le «castrum» est cité dès 1321.
Courtines en moellons de calcaire, épaisses de 1,5 m, aujourd'hui intégrées à l'arrière de l'habitation seigneuriale; fronts N. et O. démolis durant la 2e moit. du XVIIIe s., de même que la tour d'angle adjacente, dont subsiste cependant la base. Parapet du chemin de ronde jadis en encorbellement sur corbeaux en quart-de-rond, visible sur des gravures anciennes et dont
subsistent des arrachements au dos du châtelet d'entrée et peut-être un tronçon sur la façade O. Dans la courtine méridionale, vestiges de deux, voire trois petites fenêtres sous arc de décharge en mitre, dont l'encadrement est perdu et qui éclairaient probablement un logis à l'origine.
Tours cornières mieux appareillées que les courtines, peu saillantes et de faible diamètre (5 m), où ne se repère qu'une meurtrière de front. Étage en encorbellement de la 2e moit. du XVIe s., en brique et pierre bleue sur quadruples corbeaux en quart-de-rond; fenêtres à traverse alternant avec des fentes de tir. Corniche en doucine sous les poivrières d'ardoises.
Châtelet d'entrée (3). Au centre du flanc E., accès fortifié en saillie, qui résulte d'au moins trois étapes de construction du XIVe au XVIIe s. Entrée de l'enceinte primitive constituée par une simple tour-porche de plan carré, d'environ 6,60m de côté, située à cheval sur la courtine et conservée seulement au niveau du r.d.ch. actuel. Murs latéraux sur base biseautée, épais de 1,60m; à l'O., vers la cour, arcade en tiers-point à double rouleau retombant sur de grosses consoles en quart-de-rond à imposte en cavet. Nettement plus épais (2,80 m), mur E. plus malmené, où survivent cependant une des crapaudines de la porte, la rainure de la herse et l'amorce d'une arcade en tiers-point.
Au XVe s., deux minces tours circulaires en bel appareil de calcaire sont venue s'accoler aux angles extérieurs de la tour-porche du siècle précédent. Assis sur une base biseautée, deux niveaux sommés d'un étage en encorbellement sur doubles corbeaux en quart-de-rond, entre lesquels s'intercale un assommoir du côté de l'entrée. Fentes de tir ébrasées vers l'extérieur au r.d.ch., au ras des douves actuelles, et au 2e étage, où elles alternent avec des fentes d'aération. Entre les deux tours, façade d'entrée refaite à la même époque : portail en plein cintre surmonté par les glissières d'un pont-levis toujours en état de marche.
Au début du XVIIe s., surhaussement des deux tours et du passage d'entrée par un étage en brique similaire à celui des tours cornières.
Logis seigneurial (4). Durant la 2e moit. du XVIe s., un nouveau logis s'est accolé contre les courtines S. et E. en plusieurs étapes, comme le montrent certaines coutures, côté cour notamment, et de légères différences entre les fenêtres à croisée, dotées ou non d'accolades ou d'écus muets; homogénéisation des façades par le percement en 1885, au r.d.ch. principalement, de fenêtres similaires sous la direction de l'architecte A. Van Assche.
Aile S. rythmée vers les douves par cinq travées de fenêtres à croisée, dont seules celles de l'étage sont en place; au r.d.ch., vestiges de quelques fenêtres à linteau droit contemporaines, entre les baies à croisée du XIXe s. Façade sur cour composée d'un r.d.ch. en moyen appareil et d'un étage en moellons, séparés par un bandeau; fenêtres à croisée ou à traverse de l'étage en place, celles du bas pour la plupart refaites. Corniche de pierre en doucine sur bandeau, entrecoupée au S. par les fentes d'aération du grenier. A l'intérieur, cheminée baroque du XVIIe s. en grès houiller; vaste escalier d'honneur et cheminée néo-gothiques dus à l'architecte Van Assche.
Entre l'aile S. du logis et le donjon, courte aile de liaison ajoutée après coup et millésimée de 1587 sur une dalle; baies refaites. Flanc E. construit en deux étapes de part et d'autre de l'entrée, comme l'indiquent les coutures côté cour. De ce côté également, même alternance de matériaux qu'au S. et mêmes baies. Vers les douves, de part et d'autre du châtelet, deux travées de baies à croisée identiques à celles percées en 1571 au donjon. A l'intérieur, cheminée de tradition gothique en pierre bleue au r.d.ch. et aménagements classiques du XVIIIe S. à l'étage.
Dans la cour d'honneur, puits du XIXe s. surmonté d'une amusante superstructure en fer forgé.
Ferme (5). Dominé à l'E. par une svelte tour-porche et flanqué sur le même côté de deux tours d'angle circulaires, ensemble en U du 1er tiers du XVIIe s. en moellons de calcaire. Bâtières d'ardoises à coyau et croupe au S.
Aile S curieusement occupée à l'origine par des étables au r.d.ch. et un logis à l'étage, séparés par un large bandeau. Étables ouvertes par quatre portes en plein cintre sur montants chaînés, peut-être cinq à l'origine, alternant avec des fenêtres à linteau droit; nouvelles baies rectangulaires percées en 1986. A l'étage, six fenêtres à croisée entre montants chaînés. Corniche de pierre biseautée sur modillons en quart-de-rond alignés sur un bandeau.
A l'E., courte aile en retour vers la tour-porche, présentant deux travées similaires aux précédentes. Cheminée baroque en grès houiller à l'intérieur. A la façade extérieure, présence d'un gros œoeuvre plus ancien, où survit au ras du sol une fenêtre à linteau en bâtière (XVe s.?), murée.
De l'autre côté de l'entrée, étables sous fenil, dotées au XIXe s. de nouvelles baies sur la face extérieure, elles-mêmes remplacées v. 1955 par des ouvertures néo-traditionnelles équivoques. Vers la cour, traces des portes primitives en plein cintre décelables sous le lierre.
Aile N. plus volumineuse que les autres mais fortement remaniée, comme le rappelle une dalle à l'arrière : «Incendié / 1874», et en bonne partie transformée en cinéma v. 1952. Côté cour, vestiges à g. d'un vaste portail de grange en plein cintre, dont les montants chaînés sont partiellement enterrés; traces de deux autres portails similaires au centre. Autres baies refaites ou récentes.
Tour d'angle S.E. de trois niveaux sur base biseautée en moyen appareil, soigneusement liée à l'aile S.; fentes de lumière au r.d.ch., arquebusières et fenêtre à traverse au 1er étage, arquebusières et aire d'envol d'un colombier au 2e. Tour N.E. plus simple, percée seulement de fentes d'aération et de deux aires d'envol d'un colombier. Poivrières d'ardoises.
Tour-porche (6). Décentrée, tour de trois niveaux d'allure baroque, en moyen appareil de calcaire vers l'extérieur. Portail d'entrée en plein cintre à bossages vermiculés un-sur-deux, entre des pilastres toscans décorés de même. A l'étage, entre deux fenêtres à traverse, assommoir en encorbellement sur corbeaux en talon, dont la face porte une dalle aux armes martelées, millésimée de 1622, sous un petit fronton courbe. Aire d'envol de colombier au 2e étage, sur doubles corbeaux en quart-de-rond.
Côté cour, r.d.ch. en moellons et étages en briques striés de bandeaux en pierre bleue; ancres formant le millésime de 1622. Portail en plein cintre; baie à croisée au 1er et colombier au 2e. Corniche de pierre en doucine sur modillons en talon ; bâtière aiguë d'ardoises à croupes, ponctuée de deux épis. J.L.J. [3439]

J.L. JAVAUX, La «maison» de pierre de Spontin au XIIIe siècle. Analyse archéologique, dans BCRMS, n.s., t. X, 1981, p. 21-44.

Prospection

Prospection effectuée en 1996

Code de la fiche

91141-INV-0191-01

 La commune du bien étant en cours d'actualisation, il n'est momentanément pas possible de soumettre d'observations sur ses biens.