Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 Aucun libellé renseigné

Adresse principale : HASTIERE (Hastière-par-delà)

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 91142-CLT-0001-01

ÉGL. PAROISS. ST-PIERRE, ANC. PRIORALE NOTRE-DAME

Abbaye bénédictine fondée v. 900 par Wigeric, réunie en 969 à l'abbaye de Waulsort et réduite alors au rang de prieuré, supprimée après la Révolution française. Paroisse rétablie en 1901 dans l'église restaurée et consacrée en 1912 seulement. En bord de Meuse, important édifice roman en moellons de calcaire et de grès, bâti v. 1033-1035 par l'abbé Rodolphe, comprenant à l'origine une tour à l'O. flanquée d'une tourelle d'escalier au N., trois nefs de cinq travées, un transept bas et saillant, puis un choeur à abside semi-circulaire assis sur une crypte de même forme (fig. 457). Démolition du choeur roman et allongement notable vers l'E. en style gothique par quatre travées flanquées de collatéraux et par une abside pentagonale sous l'abbatiat d'Allard de Hierges (1260-1264). Destruction partielle en 1793. Importante restauration entre 1882 et 1909 par l'architecte Auguste van Assche, à qui l'on doit la reconstruction d'une partie de la tour, des collatéraux et des croisillons du transept. Nouvelle restauration après dégâts de guerre en 1940-1944 (fig. LXXVII).
Tour de quatre niveaux en bonne partie rebâtie, sertie dans de grosses chaînes d'angle de remploi, probablement romaines. En façade portail à linteau en demi-lune sur consoles en quart-de-rond, encadré d'une moulure en doucine, du XIIIe s., provenant de l'ancien bas-côté N.; pentures de cette époque.
Nefs romanes rythmées par de grandes arcades aveugles en plein cintre, sur lésènes à impostes biseautées, entièrement refaites au bas-côté N. Fenêtres hautes en plein cintre d'origine, plus petites au-dessus des toitures des croisillons aux aussi intégralement refaits au XIXe s.
Précédant le choeur, quatre travées du XIIIe s. en moellons assisés de calcaire, éclairées par d'étroites fenêtres en tiers-point en moellons de tuf calcaire. Corniche de pierre en cavet sur modillons biseautés ornés d'un tore. Bas-côtés entièrement reconstruits au XIXe s.
Un peu moins haut, choeur gothique à chevet à trois pans précédé d'une longue travée droite et épaulé par des contreforts à ressauts biseautés. Fenêtres en tiers-point à deux jours en lancette sous un oculus circulaire; quelques meneaux refaits. Cordon larmier biseauté dans le prolongement des appuis en fort glacis. Corbeaux en cavet terminé par un boudin sous la corniche de pierre en cavet.
Toitures d'ardoises centrées à la croisée par un clocheton carré à flèche octogonale sommée d'une croix et d'un coq en fer forgé. Pavillon d'ardoises, également avec croix et coq, sur la tour.
A l'intérieur, tour voûtée d'arêtes au r.d.ch. et ornée d'arcades en plein cintre sur les trois murs libres. Tribune à l'étage ouverte sur la nef centrale par une triple arcade en plein cintre retombant sur deux colonnes médianes courtaudes à chapiteau sphéro-cubique.
Nefs rythmées par cinq arcades en plein cintre sur piliers carrés à impostes biseautées. Mêmes arcades au transept qu'à la nef. Plafonds plats du XIXe s.
Sous l'avant-choeur, base de la crypte romane découverte en 1882 et rebâtie en 1909-1910 par l'architecte Chrétien Veraart : trois nefs de trois travées voûtées d'arêtes sur doubleaux, retombant sur des pilastres latéraux et sur quatre colonnettes médianes de section octogonale, refaites sur le modèle primitif excepté le chapiteau, réinventé. Niches à banquette dans les murs latéraux; massif d'autel primitif dans l'abside.
Avant-choeur du XIIIe s. éclairé par quatre travées de fenêtres, mais rythmé par deux travées seulement d'arcades en plein cintre soigneusement appareillées, sur piliers carrés en calcaire à impostes en cavet. Vers la croisée, arc triomphal de même forme couvert de peintures murales gothiques (fin XIIIe s). Plafonds plats du XIXe s.
Choeur voûté d'ogives moulurées en amande et retombant sur des culots prismatiques. J.L.J. [1930]

Remarquables stalles gothiques datées de 1443. Bénitier en pierre bleue (XIIIe s.) sur base gothique (XVIe s.); fonts baptismaux également en pierre bleue (XIVe-XVe s.) sur base plus récente (XVIe s.); fragment de fonts romans provenant de Finnevaux (XIIe s.); fragments de colonnettes et de chapiteaux gothiques de l'ancien cloître (XIIIe s.).
Vierge et St-Jean (XVe s.) au Calvaire de l'arc triomphal; autre calvaire gothique (v. 1560); Vierge dite d'Hastière, copiant une sedes romane. St-Perpete et St-Forannan (XVIIe s.); St-Pierre pape, chêne polychrome (XVIIIe s.).
Lame funéraire de l'abbé Allard de Hierges († 1264), constructeur du choeur, de l'abbé Jacques († 1284) et du prieur Bovelet († 1603)

G. VAN CALOEN, Hastière-Notre-Dame ou Hastièrepar-delà, dans ASAN, t. XVII, 1886, p. 1-22; Ch. DENS, L'ancienne abbatiale d'Hastière, dans Annales de la Société royale d'archéologie de Bruxelles, t. XXXI, 1923, p. 42-52; Th. REJALOT, Hastière-Notre-Dame. Description de l'ancienne église monastique, précédée d'un aperçu historique sur le prieuré bénédictin, Gembloux, 1937; A. DIERKENS, Aux origines des abbayes de Waulsort et d'Hastière : domaines anciens et paroisses primitives, dans A. WAYENS, Notes waulsortoises, t. III, 1984, 7-31.