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Adresse principale : Place Saint-Aubain, NAMUR (Namur)

Notice

Cathédrale St-Aubain. Edifice classique en brique et pierre bleue, qui remplace la collégiale fondée en 1047 par Albert II, comte de Namur, devenue cathédrale en 1559, suite à la création de l'évêché de Namur sous Philippe II. Construction édifiée de 1751 à 1767 sur les plans de l'Italien M.-G. Pisoni. Exécution suivie par l'architecte J.-B. Chermanne (fig. LXVIII).
Subsiste des deux tours de l'avant-corps de l'ancienne cathédrale, celle du S., située derrière le chevet de la nouvelle bâtisse (fig. 361). Deux niveaux du XIe s. très élevés et peu éclairés, reparementés à l'extérieur dans le dern. qu. du XIVe s., et reliés entre eux par une tourelle d'escalier accolée à l'angle S.E. Dernier niveau millésimé sur la face E., de 1648, construit un peu en retrait du nu des murs et ouvert sur chacune des faces, par deux longues ouïes géminées en plein cintre à clé, avec cordon-larmier. Clocher baroque à corps octogonal entrecoupé d'horizontales, se terminant en flèche pyramidale. Orientées à l'O. contrairement à l'édifice antérieur, trois nefs de trois travées coupées par un transept peu saillant terminé par des demi-cercles et greffé de deux chapelles, à l'O. une abside en hémicycle précédée de deux travées droites. A la croisée du transept, coupole marquée au-dessus d'un lanternon, par la croix à double traverse (fig. 362).
Précédée d'un perron, façade ondulante, qui recèle encore quelques réminiscences baroques, en plan et dans le décor. Fidèlement renouvelés par Boveroulle en 1888-1889, deux niveaux de pierre bleue derrière des colonnes jumelées sur haut socle, couronnées de chapiteaux corinthiens pour le bas, composites pour le haut, supportant à chaque niveau un entablement complet. En saillie, travée centrale s'ouvrant par une haute porte rect. dominée par un fronton courbe, à l'étage par une large baie cantonnée de colonnes sous fronton triangulaire. Chapeautant le tout, fronton courbe profilé, percé d'un oculus et cinq statues monumentales. Décor de niches à personnages, médaillons et statues. Latéralement, balustrades et pots à feu.
A l'intérieur, élévation classique à deux niveaux sur forts piliers. Arcades sur pilastres à impostes. Au-dessus, entablement décoré et à ressauts marqués par des colonnes engagées ou pilastres à chapiteau corinthien, doublé d'une frise de guirlandes d'angelots. Niveau supérieur percé de fenêtres à linteau bombé et clé à tête d'angelot. Voûte en berceau continu, divisée en panneaux et stuquée entre les arcs doubleaux à décor végétal. Bas-côtés éclairés par des fenêtres en demi-lune et couverts de coupoles stuquées. Coupole à calotte nervée sur entablement circulaire que structurent dans le tambour huit couples de pilastres. Entre ceux-ci, huit fenêtres rect. à fronton triangulaire évidé porté par deux minces pilastres. Lanternon ajouré de huit baies, avec décor de têtes d'angelot et colombe au milieu de rayons concentriques. Sous le tambour, pendentifs représentant les vertus théologales, stucs attribués aux Moretti.
Greffées aux bras du transept, petites chapelles couvertes de coupoles sous lanternon, ouvrant sur le choeur par une tribune à balustrade.
Maître-autel provenant de l'abbaye de la Ramée à Jauchelette (XVIIIe s.) avec Christ de l'abbaye de Villers-la-Ville, Notre-Dame de la Paix en bois de Vander Voort provenant de la Paix-Notre-Dame à Namur (1726). Statues latérales en marbre des sts Pierre et Paul provenant de l'abbaye de Floreffe (1648). Stalles namuroises (1766) avec toiles de J. Nicolaï (v. 1650), provenant de l'église St-Loup. Autels du transept (dern. qu. XVIIIe s.). A dr., grille de F.R. Michaux provenant de l'abbaye de Gembloux (1744). Autels des chapelles datés à dr. 1650, à g. 1655. Au transept, statues des Docteurs de l'Eglise par Delvaux (v. 1747) provenant de l'abbaye de Floreffe. Confessionnaux namurois (1771). Chaire de Geerts et buffet d'orgue du même sur jubé de l'architecte namurois Balart (1844-1849). Fonts en calcaire (XVe s.). Lutrins (XVe-XVIIe s.). Toiles (XVIe-XVIIIe s.) parmi lesquelles d'excellentes copies du temps, de Rubens, Van Dijck et De Crayer. Trois mausolées d'évêques (XIXe-XXe s.).
F. COURTOY, « Inventaire des Monuments et Œuvres d'art de la province de Namur », 1re série, t. I, fasc. 1, La cathédrale de Namur. Société archéologique de Namur, 1943. - A. LANOTTE, « Le chceur occidental et les tours de l'ancienne collégiale Saint-Aubain à Namur », dans Etudes d'histoire et d'archéologie namuroise, Gembloux, 1952, pp. 303-326.