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Adresse principale : Place Saint-Aubain 2, NAMUR (Namur)
No 2. Gouvernement provincial. En face de la cathédrale, ancien palais épiscopal construit à l'initiative de l'évêque Thomas de Strickland, en 1728-1730, devenu bâtiment administratif après la Révolution française (fig. 363). Imposante construction classique en brique enduite et pierre bleue dont le plan en U, asymétrique dès l'origine, groupe le corps principal et deux ailes de même élévation, celle de g. de six travées reconstruites en 1937. Entre elles, galerie basse clôturant la cour d'honneur, dont le revers constitue la façade à rue.
Façade scandée de pilastres à refends, s'ouvrant dans l'axe par un riche portail surbaissé à clé, dont le larmier se prolonge de part et d'autre en un cordon qui borde la toiture en terrasse et au-delà, sépare aussi les niveaux des ailes secondaires. Vantaux et imposte en chêne mouluré et sculpté, d'époque. Extrémités des ailes, en légère saillie, d'une travée cantonnée de pilastres semblables, d'ordre colossal. Dans chaque aile, porte bombée à clé et impostes en ressaut; à l'étage, porte-fenêtre de même facture, avec balcon en fer forgé. Entablement sobre sous le retour de la toiture d'ardoises à la Mansard, enrichie d'une lucarne à croupe et d'une haute girouette récente.
Vers la cour pavée, façades de deux registres de neuf et dix travées, respectivement pour les ailes principale et secondaires. Fenêtres bombées à clé saillante et anneau à mi-hauteur des piédroits. Autant de lucarnes à croupe que de travées.
Au centre de l'aile principale, haut frontispice de trois travées (fig. 364). Contre le r.d.ch., porche ouvert à pans concaves ajouté par l'évêque de Lobkowitz (1772-1779) : trois arcades cintrées entre pilastres ioniques qui portent la corniche profilée et les piédestaux à statues d'une balustrade en fer forgé. Etage composé comme le r.d.ch., éclairé entre des pilastres à refends de deux baies encadrant une porte-fenËtre en plein cintre à clé sous larmier droit. A hauteur des combles, trois fenêtres entre courts pilastres séparant l'entablement du fronton courbe qui couronne la composition, où des armoiries ont fait place à une horloge. Au centre des ailes secondaires, porte moulurée avec linteau bombé à crossettes, clé et impostes saillantes. Corniche droite sur consoles sculptées.
Au revers du mur de façade, élégante galerie de sept arcades, sur piliers et pilastres à tailloirs moulurés. Travée médiane plus large et celles des extrémités, fermées, aménagées en porteries. Voûtes d'arêtes en brique sur doubleaux légèrement brisés. Corniches de pierre en quart-de-rond où se lisent les maximes en capitales dorées : côté place : « Non habemus hic manentem civitatem sed futuram inquirimus / Quae enim videntur temporalia sunt quae autem non videntur aeterna sunt-2 Cor. 4. » ; côté cour : « Scimus enim quoniam si terrestris domus nostra huius habitationis dissolvatur quod aedificationem ex Deo habemus domum non manufactam aeternam in coelis-2 Cor.5. » . Garde-corps, celui vers l'extérieur à l'abréviation E et P (Evêché), posés probablement par l'évêque de Lobkowitz.
Vers le jardin, façade arrière de l'aile principale, malheureusement dérochée, de même ordonnance qu'à l'avant. Portail axial dont les montants panneautés se terminent en consoles portant un balcon avec garde-corps en fer forgé. Abouts des ailes secondaires, marqués de pilastres à refends, alignés sur elle avec symétrie. Depuis le XXe s., celui de dr. caché par une adjonction perpend. de même style.
Extension de l'aile S., contemporaine, à trois niveaux bien que de même hauteur, respectivement vers la place et la rue du Collège de trois et neuf travées de fenêtres à linteau droit et listel. Corniche de pierre en cavet sous même toiture. Façade E., remontée au XXe s., orientée vers une courette délimitée par l'aile S., une remise à voitures et un mur de clôture ouvert sur la rue du Collège par un portail aux piédroits d'origine. Remise à voitures modernisée.
A l'intérieur, dans l'axe, grand vestibule entièrement décoré de stucs Louis XVI, signés et datés sur le panneau g. du fond « Moreti fecit / 1773 ». Blasons des Evêques Strickland (1727-1740) et Lobkowitz (1772-1779).
Au-delà, ancienne chapelle occupée par la salle du Conseil provincial, dont les stucs Louis XVI sont également signés « Moretti. Fecit » dans le médaillon central du plafond. Plusieurs grands paysages du Namurois peints par Marinus, signés et datés de 1851 à 1863.
Prospection effectuée en 1975
Tome : IPM - 5/2 (1975)
Page(s) :
92094-INV-0646-01