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Adresse principale : NAMUR (Namur)

Notice

CITADELLE *
La place forte de Namur, remarquable par sa continuité depuis la préhistoire jusque 1940, s'est développée à partir de la montagne du Champeau, pour s'étendre à la fin du XVIIe s. sur les hauteurs de Bouge en face, où furent construits cinq forts (fig. LX). Suite à la loi Brialmont de 1886, une ceinture de neuf forts vint commander les voies de pénétration de la ville. Le promontoire, de quelque 80 ha, doit son visage principalement au régime hollandais (1815-1830), bien qu'il présente toujours le type de l'éperon barré occupé de longue date.
L'oppidum gaulois était protégé vers le plateau par des « vieux murs » ou levées de terre rejoignant la Sambre et la Meuse. Les fossés en ont été partiellement conservés, actuellement longés par les avenues de Marlagne et de la Vecquée d'une part, par les avenues Baron Fallon et des Vieux Murs d'autre part.
Au XIIe-XIIIe s., la résidence comtale occupait la zone la plus basse de l'éperon, appelée « donjon » (A), qui s'étage en terrasses recoupées par un fossé en son point culminant. La collégiale Saint-Pierre-au-Château, citée dès le XIIe s. et détruite en 1746, émergeait de l'ensemble des bâtiments.
L'assiette du château, en grès ferrugineux, et son tracé irrégulier furent respectés lors des reconstructions du XIXe s. Du logis situé au point haut ne subsistent que l'âme des deux tours circulaires (1), des arrachements avec archère et traces de voûtes d'arêtes, ainsi qu'une cavité en tuffeau de Lincent identifiée comme four à pain. Appartiennent encore au parti médiéval le gros oeuvre de la tour semi-circulaire vers la Meuse (2) improprement appelée « oubliette », l'emplacement de la tour des Guetteurs reconstruite en 1852 (3) et une portion des murailles intermédiaires en petit appareil irrégulier, déchargées à la base par deux grands arcs. Sur la terrasse inférieure, un puits abrité dans un bâtiment du XIXe s. (4) et une source à l'opposé (5) assuraient le ravitaillement en eau.
En contrebas, rejoignant le pont de Jambes (6), subsistent deux tours faisant partie de la deuxième enveloppe médiévale : la tour Joyeuse (7) de plan semi-circulaire sous appentis d'ardoises et la tour César (8), circulaire. Dans leur prolongement se situait la première porte de Buley, correspondant à la première porte de Bordial du côté Sambre, qui fermaient toutes deux la ville.
Pour résister à l'épreuve du canon, la forteresse médiévale fut à la fin du XVe puis au milieu du XVIe s. renforcée d'une enceinte bastionnée et enterrée, la « Médiane » (B), délimitée vers le plateau par un second fossé. Son tracé est pratiquement conservé ainsi que du côté Sambre, le chemin de ronde et la porte vers le donjon (9) qui englobe une tour circulaire probablement médiévale. Son passage coudé et voûté en berceau est interrompu par deux portes et jadis par une herse. Il s'ouvre aussi sur une terrasse surplombant la Sambre par un portail en plein cintre daté à la clé « Anno / 1783 ». Le pont-levis à bascule, avec son portail appareillé à crossettes surmonté des glissières fut refait au XIXe s.
Devant le fossé du Donjon, une chapelle dédiée à saint Pierre fut élevée en 1754 sous Marie –Thérèse (10), puis restaurée au XIXe s. Elle se présente comme un simple parallélépipède en moellons de grès et calcaire dont le mur à rue, fort taluté, est percé de quatre fenêtres bombées à clé sur piédroits harpés. La bâtière d'ardoises est bordée de corniche en cavet à l'avant, sur corbeaux en quart-de-rond à l'arrière.
Vers 1640 enfin, fut établie sur la partie haute du Champeau une dernière enceinte bastionnée ou Terra Nova (C), cernée de fossés et de chemins de ronde qui englobent également la Médiane. Une partie en fut détruite lors de l'établissement de la route Merveilleuse et du stade des jeux.
Proche de la route des Canons se situe une entrée (11) reconstruite au XIXe s., dont le passage coudé et voûté en berceau dessert des pièces latérales. Un même type de passage relie Terra Nova à la Médiane (12).
La deuxième porte de Bordial (13), seule encore en place et du XVIIe s., refermait les fortifications de Terra Nova du côté de la Sambre, comme le faisait à l'opposé la deuxième porte de Buley, dont subsiste sur le versant mosan une partie de la muraille appelée les « 120 degrés ». Emballé dans des maçonneries du XIXe s., le passage de Bordial, voûté lui aussi d'un berceau, présente un portail baroque en plein cintre appareillé à bossages un-sur-deux, en brique et pierre bleue alternées. Un second registre de même construction, limité par un gros tore et un fronton triangulaire, y épargne les glisssières.
A partir de 1678, Namur fut directement menacée par les français, après la perte des places fortes de Mariembourg, Philippeville et Charlemont-Givet qui barraient la trouée de l'Oise. Le reste du plateau fut donc couvert de retranchements et son point haut occupé par un fort appelé la Cassotte. En 1690, Coehoorn, ingénieur militaire hollandais construisit le fort d'Orange, depuis complètement détruit, pour commander le ravin de la Foliette (14).
Renversement de situation en 1692 : Louis XIV investit la ville et conquiert la citadelle. Après le siège, Vauban améliora les points faibles en ajoutant notamment le fort Saint-Esprit à la pointe de la Foliette, à l'emplacement du Musée provincial de la Forêt (15), et en édifiant le « mur Vauban » sur le tracé des « vieux murs » gaulois. Il établit en outre sur les hauteurs de Bouge les quatre forts détachés de Saint-Antoine, Pied-Noir, Saint-Fiacre et Balart. En 1695, nouveau siège par les Anglo-Hollandais sous la direction de Coehoorn qui adjoignit par la suite quelques fortifications don Coquelet, 5e fort de Bouge. La place forte resta aux hollandais jusqu'en 1782, malgré le siège français de 1746 qui causa la destruction de la collégiale. En 1782, Joseph II démantela les forts détachés et l'enceinte bastionnée de la ville.
Sous le régime hollandais (1815-1830), la citadelle fut rebâtie et prit son aspect d'aujourd'hui. Les tracés du Donjon, de la Médiane et de Terra Nova furent maintenus, mais leur parements pratiquement tous refaits en petit appareil de calcaire, piqué en assisses régulières de plus gros blocs formant boutisses. Des ponts furent jetés sur les fossés et les chemins de ronde redressés en chicanes. Trois lunettes furent en outre établies sur le plateau : celle de gauche occupée par les garages de l'hôtel Amigo (16), celle du centre dont les vestiges subsistent sous les tennis de la citadelle (17) et celle de droite bien conservée et ouverte depuis peu au public, à l'emplacement de l'ancien fort d'Orange (18). Cette fortification enterrée et circonscrite par un large fossé, dessine un pentagone avec front d'entrée encadré de deux orillons. Dans les angles arrière, une caponnière dont l'extrados porte une tourelle compliquant son parcours, commande le fossé.
A la route des Panoramas, la Tour Carrée appartient également -à cette époque. La construction en calcaire, très basse et talutée, est couverte d'une toiture en terrasse. De longues fentes de tir et quelques percements en plein cintre s'y répartissent entre des contreforts. Sur la face gauche, une porte d'étage en plein cintre est encadrée d'une profonde feuillure et surmontée d'une fausse bretèche.
Tout le promontoire du Champeau, particulièrement Terra Nova, est pourvu d'un important réseau de souterrains.
Parmi les neufs forts édifiés à la fin du XIXe siècle, à savoir : Saint-Héribret à Wépion, Malonne, Suarlée à Rhisnes, Emines à Saint-Marc, Cognelée à Warisoulx, Marchovelette, Maizeret, Andoy à Wierde, Dave, celui de Malonne daté de 1888, présente un intérêt particulier vu sa localisation das-ns le prolongement du Champeau. Il occupe un vaste rectangle de quelque 150. M sur 160 m, précédé d'une rampe d'accès. Cette fortification enterrée, en béton armé, comprend une première enceinte séparée de la casemate centrale par de larges fossés. Le front d'entrée abrite de nombreuses salles voûtées en berceau communiquant entre elles. La casemate centrale est camouflée dans une grosse butte couverte de coupoles aplaties et truffé de salles.
Sur Namur et la citadelle : C.F. GALLIOT, « Histoire générale, écclésiastique et civile de la ville et de la province de Namur », Liège. 1788-1791. – J. BORGNET, « Promenades dans la ville de Namur », A.S.A.N., t. II à VI, 1851-1859. – H. DEMEULDRE, « Le développement de la ville de Namur des origines au début des temps modernes », ibid., t. 47, 1954. – F. ROUSSEAU, « Namur, ville mosane », Bruxelles, 2e éd., 1958. – F. ROUSSEAU, « Plans en relief des villes belges. Namur » Bruxelles, 1965. – NAMUR 1980, « Namur. La ville ancienne et la rue des Brasseurs. Un problème d'avenir », Ministère de la Culture Française, 1972.

Prospection

Prospection effectuée en 1975

Code de la fiche

92094-INV-0927-01

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