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 abbaye (Abbaye d'Heylissem )

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Localisation

Adresse principale : Rue A. Dewolf 2, HELECINE (Opheylissem)

Inscription 

Bien inscrit comme : Monument

Classement

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

Notice

Ancienne abbaye d'Heylissem. Abbaye de Prémontrés fondée en 1129 par Renier de Zétrud, seigneur d'Heylissem, avec son frère Gérard, abbé de Floreffe, qui délégua des moines de son institution norbertine. La position stratégique aux confins du duché de Brabant lui valut d'être entourée d'un mur dès 1300. L'abbaye connut de nombreuses vicissitudes au cours des siècles. Ses bâtiments antérieurs, maintes fois rebâtis, nous sont connus par la gravure éditée dans Gramaye en 1606, puis par celle dans Sandérus en 1726.
Les bâtiments monumentaux de style Louis XVI que nous connaissons aujourd'hui sont l'oeuvre de L.-B. Dewez, qui entreprit sous l'abbé Gosin la reconstruction totale du monastère entre 1768 et 1780, en commençant par l'église pour terminer par la prélature.
Déclaré bien national après la Révolution, domaine acquis en 1802 par les frères Tiberghien et transformé en filature de coton, puis revendu en 1821 à L.-G. Van den Bossche qui y établit une fabrique d'eau-de-vie de pomme de terre et enfin, dès 1836, une sucrerie en activité jusqu'en 1927. La majeure partie des bâtiments de la ferme abbatiale a alors été détruite pour faire place à des constructions industrielles elles-mêmes démolies dans les années 1950. Une bonne partie des bâtiments conventuels et le choeur de l'église furent également mis à bas.
En 1870, M.-J. Van den Bossche fait appel à l'architecte A. Balat pour rénover l'ancien palais abbatial et le transformer en un véritable château. Il modifia entre autre le profil du dôme, dessina la nouvelle façade latérale sud-est, et fit démolir les deux ailes en retour qui bordaient la cour d'honneur. Il réaménagea également le parc paysager le long de la Petite Gette. En 1919, le bien passa au comte A. d'Oultremont qui le vendit en 1962 à la Province du Brabant. Les bâtiments furent alors restaurés sous la direction de V.-G. Martiny, pour devenir le « Domaine Provincial d'Hélecine ».
Actuellement, ensemble de bâtiments de style Louis XVI, principalement en brique et pierre de Gobertange sous des toitures d'ardoise, disposés symétriquement autour d'une vaste avant-cour légèrement trapézoïdale. Dominant la composition au fond de la cour, aile longue de près de 100 mètres, offrant une façade monumentale d'une admirable rigueur : l'imposante façade de l'église surmontée d'un énorme dôme centre la composition, entre les deux ailes frontales de la prélature, identiques et elles-mêmes axées par des frontispices. Les bâtiments conventuels disparus s'organisaient autour d'un cloître à l'arrière de l'aile de droite.
Délimitant la cour à rue, balustrade en pierre de Gobertange en arc de cercle bordant des fossés (restituée lors de la dernière restauration), et accès dans l'axe par une grille monumentale ancrée à de robustes piliers néo-classiques, oeuvre de A. Balat.
Perpendiculairement et bordant la cour à l'avant, deux ailes identiques face à face servaient de remise à voiture, d'écuries et d'orangerie. Les vestiges de l'ancienne ferme abbatiale au nord-ouest et le parc paysager redessiné au 19e siècle à l'est complètent l'ensemble.

Église. Régissant la symétrie du bâtiment, façade de l'église entièrement appareillée en pierre de Gobertange, composée de trois travées scandées par des pilastres d'ordre colossal à chapiteau composite soutenant un entablement et un haut attique derrière lequel se profile le dôme. Portail d'entrée sous une baie en plein cintre mouluré, encadré par deux colonnes à chapiteau ionique. Dans les travées latérales, fenêtres à linteau droit, flanquée de colonnes au rez-de-chaussée et surmontée d'un fronton à l'étage. Entre autres ornements architectoniques dus au sculpteur C. Gilisquet, bas-reliefs représentant une scène avec des anges, au centre, et de part et d'autre, en médaillon, des anges tenant un écusson. Attique décoré de bas-reliefs et couronné jusqu'en 1876 par les statues des quatre évangélistes. L'ancienne église elle-même se compose d'une grande et haute nef de plan carré éclairée de hautes demi-lunes, derrière un étroit vestibule en façade surmonté d'une tribune. Dans l'axe à l'arrière, une grande arcade en plein cintre en pierre de Gobertange s'ouvrait sur le choeur plus étroit, démoli au 19e siècle. Nef couronnée d'un tambour percé de grands oculi, sur lequel repose le volumineux dôme redessiné en 1871 par A. Balat. Il est percé de quatre oeils-de-boeuf moulurés à la feuille de zinc et couronné en terrasse à balustrade également en zinc.
À l'intérieur, nef de plan centré, avec quatre absidioles en cul-de-four dans les angles. Décor de stucs et de faux-marbre, remaniements aux 19e et 20e siècles. Rythmant l'espace, pilastres à chapiteaux composites soutenant une forte corniche sur laquelle repose la coupole à huit nervures stuquée en petits caissons trapézoïdaux à rosace.
Prélature. De part et d'autre de l'église, ailes frontales axées chacune par un frontispice de trois travées appareillé en pierre de Gobertange, sous large fronton affichant depuis les interventions du 19e siècle les armoiries du Baron Van den Bossche et son épouse G.-P. d'Oultremont. Porte d'entrée de même facture que la porte de l'église, en plus petit, et fenêtres à fronton ou en plein cintre mouluré, toujours ornées d'une guirlande. Reste des façades en brique, et en pierre de Gobertange pour le soubassement appareillé, les encadrements des baies, les harpes d'angle, la corniche et la balustrade (ajout de A. Balat) bordant la toiture. Fenêtres à clé ourlée entre guirlande, sur appui saillant à console moulurée et panneau d'allège sculpté d'une guirlande en bas-relief.
Le frontispice du côté droit ouvre sur le vestibule d'honneur avec escalier monumental en chêne du 18e siècle, muni de départs richement scupltés ; cage stuquée de panneaux Louis XVI. A droite, salle conservant une décoration du 18e siècle, complétée au 19e siècle. La façade arrière de ce côté formait une aile du cloître, encore perceptible par les arcades en plein cintre. Vers 1870, A. Balat a redessiné la façade latérale vers l'est dans le style néo-classique de l'époque, avec des encadrements de baies en calcaire. Trois travées centrales en léger ressaut, percé de trois baies séparées par des piliers, en plein cintre au rez-de-chaussée et à linteau droit à l'étage. De part et d'autre, une travée de fenêtres à linteau droit sous corniche, celle d'en-bas bordée d'une balustrade. Loggia à trois pans de la même époque à l'arrière.
Dans l'aile de gauche, le frontispice ne sert qu'à parfaire la composition de façade et n'a pas de relation particulière avec l'organisation interne. La façade arrière est homogène et sobre, avec porte centrale en plein cintre mouluré et fenêtres rectangulaires à clé.
Remises à voitures, écuries et orangerie. Formant deux longs bâtiments symétriques et identiques bordant la cour d'honneur de chaque côté de l'entrée, constructions en briques, scandées d'arcades en plein cintre en pierre de Gobertange, limitées par une corniche moulurée, et couvertes d'une bâtière d'ardoise à coyaux. Aux deux extrémités, pavillons carrés légèrement en ressaut, entièrement appareillés en pierre de Gobertange, couronné par un attique sous pavillon. Sur leurs faces visibles, arcade en plein cintre moulurée entre deux pilastres ornés d'une guirlande. Porte ou fenêtre du 19e siècle, et oculus dans les tympans des arcades.
Dans l'alignement de ces dépendances vers la prélature, murets en briques ponctués de dés en pierre de Gobertange, rejoignant autrefois les ailes en retour démolies.

Ferme. Au nord-ouest du complexe subsiste une aile de l'ancienne ferme abbatiale, ainsi qu'une grange.
Logis réaménagé à partir d'un bâtiment plus ancien, et longue aile d'écuries et d'étables sous fenil, millésimée « 1769 » sur le bandeau d'entre-niveau en pierre de Gobertange. Soubassement en moellons de grès limité par un bandeau en pierre de Gobertange. Baies à encadrement de calcaire : deux portes charretières surbaissée à gauche, et longue série de huit portes cintrées, à clé et impostes saillantes et angles écornés, alternant avec deux petites fenêtres rectangulaires. Gerbières rectangulaires à l'aplomb des portails et des portes, sous un bâtière de tuile en S à coyaux.
Isolée non loin du logis, ancienne grange en long du 19e siècle, sous une bâtière de tuile en S à coyaux. Aux pignons, portail surbaissé en briques et petits portails cintrés en pierre de Gobertange, celui à l'angle sud en partie dissimulé par un tertre de terre protégeant la glacière du 19e siècle.
Domaine encore entouré en grande partie d'un long mur de brique, dont certaines portions, entre autre celle qui borde la rue de l'abbaye, sont striées de bandes de tuffeau très érodé, avec soubassement en grès quartzite et couvre-mur en tuiles. À l'arrière du mur à l'angle de la rue A. Dewolf et de la rue de l'Abbaye, bâtiments sobres abritant remises et ateliers, en briques sous toiture d'ardoise à coyaux, édifiés en 1981. Juste au-delà du mur dans la rue de l'Abbaye, vestiges de la « porte de Tirlemont », remontés en retrait, donnant accès à un chemin pavé jusqu'à la ferme.

BS
10/06/2000

Cartographie 

Informations cadastrales

Division : Opheylissem

  • Section C
    • Parcelle 14T

Partie constituante principale

abbaye

Identité

Fonction(s)

  • Fonction(s) primitive(s) : abbaye

Nom(s)

  • Nom(s) primitif(s) : Abbaye d'Heylissem
  • Nom(s) actuel(s) : Domaine provincial d'Hélécine

Datation 

Siècle(s)

18e, 19e, 2e moitié du 18e, 2e moitié du 19e

Année(s)

1769 (m), 1871 (s)

Style(s)

Classique, Néo-classique

Intervenant(s)

  • Balat Alphonse (Architecte)
  • Dewez Laurent-Benoît (Architecte)
  • Martiny Victor-Gaston (Architecte restaurateur)
  • Gilisquet C. (Sculpteur)

Prospection

Auteur(s) de la prospection (2006) : Bernadette STREEL, Caroline d'URSEL

Publication papier 

Tome : IPA - Hélécine, Orp/Jauche, Perwez et Ramillies (2006)

Code de la fiche

25118-INV-0022-02

Autre(s) version(s) de la fiche 

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