Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : ENGHIEN (Marcq)

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• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 55010-CLT-0018-01

Égl. paroiss. St-Martin
Dans le cadre d'un beau cimetière emmuré, édifice presque entièrement de style gothique hainuyer tardif, précédé toutefois d'une tour occidentale romane du XIe s. Construits autour de 1550, nef centrale de trois travées, collatéral S. de deux travées sous appentis, la 3e travée s'intégrant dans une chapelle transversale saillante en manière de faux bras de transept. Dispositif analogue réalisé au N. durant la 1re moit. du XVIIe s. Collatéraux prolongés par des annexes sous appentis de part et d'autre de la tour. De même style, choeur remontant peut-être à 1710, comprenant un chevet semi-hexagonal derrière une travée droite flanquée d'annexes (fig. 271). Encore de structure gothique, voûtement du choeur Et de la nef réalisé en 1710. Principale campagne de restauration menée v. 1865- 1866.
En léger ressaut, tour en moellons assisés assez frustes, marquée d'un léger fruit, avec retrait du niveau supérieur souligné par un cordon chanfreiné. Base entièrement reprise en assises régulières de calcaire. Inexistante à l'origine selon S. Brigode, entrée axiale néo-romane établie v. 1865-1866. Petite baie à encadrement de pierre taillée sous le cordon et, au-dessus, oculus cerclant le cadran d'une horloge jadis à poids. Ouïes doubles en plein cintre, conservées à l'E. sous les combles dans leur état d'origine, modifiées ailleurs par l'établissement d'arcs en briques - peut-être déjà au deb. du XVIe s. - puis murées en briques. Corniche en quart-de-rond et haute flèche octogonale ardoisée sur égout retroussé de plan carré, ajourée sur trois faces par cinq abat-sons.
Pour le reste, édifice presque entièrement en brique et pierre calcaire, ajouré de fenêtres en arc brisé sous archivolte retournée. Presque partout, soubassements remployant des moellons assisés, principalement schisteux. Marques de carriers sur plusieurs contreforts.
Collatéral S. sur soubassement amorti par une doucine de calcaire. A la 1re travée, porte néo-gothique de 1865-1866 reproduisant probablement celle du XVIe s. A l'angle S.-0., contrefort angulaire taluté, en assises de calcaire. Contreforts S. de même type alternant briques et pierres. Fenêtres à deux lumières avec encadrement harpé, ébrasé. Glacis débordant se prolongeant en cordon sur tout le collatéral, sur son annexe O. et sur le flanc O. de la chapelle. Même dispositif à hauteur des retours d'archivolte. A g., annexe O offrant en face S. un losange et deux croix de St-André en jeu de briques sombres. Corniche de pierre en cavet. Appentis d'ardoises dans le prolongement de la bâtière de la nef, mais de pente plus faible.
Chapelle S. sur soubassement amorti par une doucine de calcaire, sauf pour un contrefort S.-E., chanfreiné. Parements en briques, sauf au-dessus des baies du chevet pentagonal, à assises de calcaire. Même matériau pour les deux contreforts du flanc E., chaperonnés en bâtière. Autres contreforts sur empattement de calcaire assisé, alternant ensuite briques et pierres jusqu'à la 1re retraite, en briques avec épis pour le reste. Contrefort N. intégré dans la nouvelle sacristie. Fenêtres étroites à deux lumières sur glacis débordant très raide, à encadrement de calcaire chaîné, en cavet. Côté O. marqué à mi-hauteur d'une retraite sur chanfrein de pierre. Corniche de pierre en cavet et croupe polygonale sur le chevet. Collatéral N. plus simple qu'à l'opposé, sur empattement de briques à chanfrein de pierre, sauf pour l'annexe O. Contreforts talutés alternant briques et pierres y compris celui de l'angle N.-O., angulaire. Même alternance de matériaux pour les encadrements ébrasés, sur glacis débordant, des deux baies N. et de celle de l'O.
Chapelle N. de mêmes caractères à chevet semi-hexagonal, comptant quatre contreforts dont trois à chaperon de pierre en bâtière. Dans l'axe, oculus à remplage polylobé avec encadrement de pierre sous archivolte retournée.
Plus bas que la nef et aveugle dans l'axe, choeur de mêmes caractères que le collatéral S. malgré sa date de construction plus récente. Trois contreforts en briques sur empattement à chanfrein de pierre, avec épis sous les glacis, un 5e contrefort s'intégrant au N. dans l'ancienne sacristie. Fenêtres des pans obliques apparemment très restaurées. Corniche de briques en cavet et croupe polygonale. Contre le chevet, appentis ardoisé destiné initialement à protéger un très beau Calvaire du XVIe s., déplacé avant 1940; encore en place, autel en pierre calcaire daté de 1570 sur un écu. Coté N., ancienne sacristie sous appentis d'ardoises édifiée en briques, sans doute au XVIIe s., sur les restes d'une annexe antérieure en petits moellons assisés, sur empattement chanfreiné. Angle N.-E. harpé de calcaire, demi-pignon garni d'épis et fenêtre en plein cintre sous archivolte retournée, grillée, et à encadrement harpé évidé en cavet, sur glacis très raide. Annexe N. néo-gothique, sous appentis. A l'intérieur, r.d.ch. de la tour enduit et couvert d'une voûte en berceau. Pavement de pierre noire. Dans la nef, le choeur, les bas-côtés et les chapelles, généralisation des voûtes en briques sur croisée d'ogives en calcaire carbonifère, avec formerets, absents quant à eux des croisées plus récentes, soit à la nef centrale et au choeur. Dans la nef, larges arcs longitudinaux brisés, enduits et peints, à ressaut et allégés par de fins cavets. Colonnes gothiques hainuyères en calcaire avec tailloir et socle octogonaux. Ogives de la voûte formées de gros tores à listel, doubleaux divisés en panneaux et portés par des culs-de-lampe en talon.
Sur les bas-côtés et les annexes O., ogives allégées par quatre cavets; culs-de-lampe prismatiques au S., galbés dans le goût baroque au N. De ce même côté, clés de voûte ornées d'une rose. Vers les chapelles, arcs brisés, simple au N. et du type des grands arcs côté S.
Chapelle S. bien éclairée grâce à ses cinq fenêtres élancées et à la minceur des trumeaux. Travée dr. barlongue suivie d'une autre dont le voûtain S. s'intègre dans une structure à six quartiers, incluant le chevet. A cet endroit, clé de voûte figurant st Martin partageant son manteau avec un pauvre. Sur culs-de-lampe prismatiques, nervures en tore à listel dégagé par deux cavets. A la chapelle N., deux travées droites barlongues et, au chevet, six quartiers avec agneau vexillifère à la clé. Sur les deux autres clés, lettres gothiques indiquant peut-être le nom de Marie. Latéralement, retraits de maçonnerie très inhabituels, sous trois ou quatre arcs en encorbellement portés par des consoles prismatiques.
A l'entrée du choeur et sans doute encore du XVIe s., arc triomphal brisé en calcaire allégé par des cavets, un à l'E. et deux à l'O. Sur la travée droite, voûte analogue à celles de la nef et, contre le doubleau, demi-clefs annulaire d'où partent vers les angles des branches d'ogives de profil très plat. Latéralement, deux peintures murales néo-gothiques heureusement préservées. Sacristies accessibles, au-delà du lambris rocaille, par d'anciennes portes en chêne. Au N., deux voûtes en voile séparées par un doubleau et sol pavé de petits carreaux en terre cuite. Sacristie actuelle sans trait particulier.
Beaux sols revêtus principalement de pierre noire et, à l'E. de la nef centrale, par un damier de marbre noir et gris. A l'entrée du choeur, trois degrés chantournés en marbre noir, suivis d'un pavement de carreaux noirs avec bouchons de marbre blanc. F.C. [633]

S. BRIGODE, L'architecture religieuse..., p. 217, 226 et 228; S. BRIGODE, Courants architecturaux et monuments du Hainaut, dans A.C.A.E., 1965, p. 40; J.-M. LEOUEUX, R.P.M.S.B., Canton d'Enghien, Bruxelles, 1978, p. 31-35.