Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 Aucun libellé renseigné

Adresse principale : En Roua 17, CLAVIER (Ocquier)

Bien inscrit comme : Monument

N° 17. Ferme aux Grives ou encore Les Cint Finiesses. Dénommée également autrefois la Ferme des Moines, cette ancienne exploitation agricole fut sans doute une possession de l'abbaye de Stavelot. Incendiée en 1653 par les troupes françaises, elle fut reconstruite à la fin du XVIIe s. par la famille de Goër de Herve. Elle passa en 1739 aux mains de Herman Joseph de Borlé et vers 1782 à Jean-Nicolas Conrard et ensuite à la famille Gérard. Propriété dès 1860 des barons de Tornaco, elle fut revendue en 1946 à P. Raskin qui y entreprit d'importantes restaurations.
Devancé sans doute autrefois par un étang et aujourd'hui par une pelouse emmuraillée, bel ensemble clôturé de la fin du XVIIe s., des XVIIIe et XIXe s.; disposés autour d'une cour, bâtiments élevés principalement en moellons calcaires.
Au S.-E., grille récente donnant accès à la cour en déclivité aménagée par P. Raskin en jardin d'agrément à terrasses avec plusieurs murets interrompus par des degrés. Bordant la cour au S.-0., superbe corps de logis érigé en moellons calcaires sur deux niveaux et demi à la fin du XVIIe s. R.d.ch. et étage éclairés par des baies, la plupart à traverse, au linteau droit à clé passante en ressaut sur harpes saillantes; barreaux pour les jours supérieurs, battée pour les jours inférieurs. Aérant les combles, oculi ovales à claveaux saillants un-sur-deux. Reposant sur des bouts d'entrait, bâtière d'ardoises à croupes piquées d'un épi et à égout retroussé.
Développant huit travées, façade N.-E. en petits moellons irréguliers; entrée principale à baie d'imposte en troisième travée dr.; vantaux à bordage vertical avec une intéressante serrure d'époque et seuil profilé. Surmontant cette porte, plaque récente en fonte frappée aux armoiries de Goër de Herve et portant 1698 et 19RG47 (= Raskin), et fenêtre à croisée aménagée comme c'est le cas aussi pour deux ouvertures à traverse à partir d'un percement rect. peut-être du XIXe s. A g., curieuse entrée étroite à baie d'imposte, de même largeur que les fenêtres (jadis fenêtre à traverse?).
Deux travées pour le mur-pignon S.-E. masqué par la végétation.
Donnant sur la voirie, façade S.-0. comptant onze travées réparties régulièrement. Moellonnage irrégulier sauf pour les deux travées g. revues en moellons taillés à joints minces. Besaces d'angle. Outre les deux baies à meneau en travée centrale, même type d'ouvertures à traverse qu'à l'avant dont plusieurs également refaites à l'emplacement de percements rect. probablement du XIXe s.
Accessible par une grille récente cantonnée de deux piliers calcaires galbés à terminaison bulbeuse, mur-pignon N.-E. revu en maçonnerie appareillée; trous de boulin. Précédant l'habitation, pelouse délimitée par un mur en appareil calcaire irrégulier interrompu par deux piliers calcaires de section carrée et à terminaison pyramidale.
Perpendiculaires à la demeure au N.-0., anciennes étables sous fenil abritées sous une bâtière. Trous de boulin. Diversité dans la maçonnerie attestant une réfection. Du côté cour, moellons irréguliers à g.; partie dr. en appareil irrégulier (modifiée au XIXe s.?). Partiellement revues avec des pierres de récupération, ouvertures de style XVIIIe (?) aux linteau droit et montants harpés. Baies refaites à harpes saillantes encadrant les deux portes g. De part et d'autre de l'entrée dr., petit jour carré. Devancé par une terrasse récente, arrière en moellons irréguliers sauf l'extrémité dr. appareillée; nouvelle porte et jours verticaux.
Attenant au N., volume de grange en large et de chartil de la fin du XVIIIe s. ou du début du XIXe s., coiffé d'une bâtière à croupettes. Châtières. Moellons calcaires. Trous de boulin. Deux entrées charretières, celle de la grange plus haute, présentant, sous des rouleaux de décharge de moellonnets, un arc en anse de panier à claveaux passants un-sur-deux et des piédroits harpés; flanquée d'une baie aux linteau droit et montants harpés, ouverture de chartil obturée par de la brique. Mur-pignon g. en moellons assisés. Arrière aveugle. Mur-pignon N.-E. ventilé autrefois par trois jours verticaux.
En retour d'angle, modifiée en conciergerie, dépendance vraisemblablement de la 2e moit. du XIXe s. en moellons calcaires sous bâtière. A l'avant, percements récents. Trois fentes d'aération murées au mur-pignon. Dans le prolongement du mur-pignon et fermant l'exploitation à l'E., mur en moellons calcaires interrompu par deux piliers calcaires de section carrée et à terminaison piriforme.
Jouxtant ce mur au S.-0., porcheries sans doute du 2e tiers du XIXe s. en moellons calcaires couvertes d'un appentis d'ardoises. S'ouvrant sur la cour, cinq portes basses au linteau droit sur pierres en délit. Ouverture à encadrement de bois au mur-pignon. Arrière aveugle.
Accolés à cette annexe au S. et appartenant au no 23, deux bâtiments contigus fort remaniés d'une ancienne brasserie sous bâtières. Le premier, défiguré côté cour, en moellons de calcaire et de grès, d'époque tardive. Le second, du XIXe s., dissimulé par la végétation et bâti en briques sur un soubassement de moellons calcaires. Tire-ballot côté cour. Modifications dans certaines ouvertures (?).
Au mur-pignon S.-0., premier niveau en moellons calcaires, accusé de besaces d'angle à g. et ouvert d'une large entrée précédée de trois marches et d'une baie; linteau droit et montants monolithes (PI. VI, fig. 195). N.R.

L. CARIS, op. cit., p. 129-135; L. CARIS, Ocquier, Histoire et littérature, dans Province de Liège, no 100, novembre 1979, p. 10-12.