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Adresse principale : PHILIPPEVILLE (Fagnolle)

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Notice

CHATEAU DE FAGNOLLE

En contrebas au N.O. du village, ruines d'une forteresse médiévale établie dans des prairies fangeuses au bout d'un chemin longé par un ruisseau qui alimentait les douves. Une 2e enceinte, encore signalée par une couronne d'arbres et des murets effondrés, est venue en doubler la défense.
Terre franche aux confins de la principauté de Liège probablement dès l'origine et certainement depuis 1485, Fagnolle appartint à la maison de Rumigny Florennes dès le XIIIe s., puis à celle d'Enghien, pour passer en 1441 à la famille de Barbençon. La première mention d'un sire de Fagnolle, Hugues I de Rumigny, remonte à 1249. Le château fut investi en 1554 lors des guerres entre Charles-Quint et Henri II et démantelé partiellement en 1555 par Guillaume le Taciturne, prince d'Orange. Au déb. du XVIIe s., il appartenait aux princes de Ligne. Il fut sans doute abandonné en 1659. En 1770, la terre fut érigée en comté d'Empire par Joseph II.
Ensemble en moellons de calcaire formant un quadrilatère compact et régulier, cantonné de tours circulaires et jadis garanti par un châtelet d'entrée au S.E. Douves aujourd'hui pratiquement asséchées. Divers bâtiments d'habitation ont été adossés aux remparts au cours du moyen âge (fig. XLI).
Parti général appartenant sans doute au XIIIe s., dont survivent en bonne partie les tours N. et S., les deux 1ers niveaux des courtines et probablement l'implantation du logis primitif sur le flanc N.O.
Tour S. la mieux conservée, en bel appareil de calcaire, superposant aujourd'hui quatre niveaux au-dessus d'une cave voûtée en calotte. R.d.ch. accessible par une porte à linteau droit sur consoles en quart-de-rond, munie d'une traverse de calage. Départ de l'escalier intramural à g. et trois grandes archères vers l'extérieur. Dispositif analogue au 1er, voûté comme la cave et pourvu en outre d'une latrine au S.O. Vestiges des deux étages suivants. A hauteur du 1er étage, subsistent côté cour de gros corbeaux aujourd'hui ravalés, témoins d'un passage dallé qui reliait les courtines S.E. et S.O. (fig. 197).
Tour N. à demi-écroulée, analogue à la précédente. R.d.ch.-cave voûté en calotte, avec porte au linteau en demi-lune. Porte semblable au bel étage et traces de deux ouvertures. Restes de deux étages supplémentaires, tous reliés par un escalier intramural.
Courtines en moellons beaucoup plus frustes, mais cependant contemporaines des tours avec lesquelles leur maçonnerie est liée aux niveaux inférieurs. Contreforts primitifs en ruine. Remparts S.E. et S.O. gardant nettement, avant restauration, les témoins d'un chemin de ronde au niveau du passage extérieur de la tour cornière S.: parement du parapet décelable, certaines dalles du chemin de ronde conservées dans les maçonneries, mortiers différents. Plus bas subsistent quatre archères du r.d.ch.
Dans le rempart N.E., corbeaux ravalés et arrachements attestent la présence d'une latrine près de la tour N.
Muraille N.O. affectant une retraite biseautée et gardant les traces d'un logis, sinon primitif, du moins antérieur à celui qu'on repère aisément aujourd'hui. En témoignent principalement dans la paroi N.O. un ressaut marquant un niveau, situé à mi-hauteur du r.d.ch. actuel, et des montants de fenêtres.
Dans la 2e moit. du XIVe ou au déb. du XVe s., transformation profonde de la forteresse et développement des bâtiments d'habitation : suppression des chemins de ronde des courtines S.E. et S.O. et surélévation de ces dernières pour y appuyer des locaux. En témoignent au S.E. les restes d'une fenêtre à banquettes, avec l'encadrement chanfreiné. Au S.O., construction d'une cuisine-cellier: cave voûtée en berceau et dotée d'un puits; au bel-étage, pièce dallée dont le mur extérieur, pourvu d'un écoulement d'eau, est élégi par deux grandes arcades chanfreinées; niveau supérieur ruiné éclairé jadis par trois fenêtres.
Grand logis du N.O. retravaillé à cette époque ou peu après: subdivision en trois pièces et changement des niveaux, dont trois clairement repérables dans la grande salle centrale: r.d.ch.-cave où survivent les vestiges d'une grande cheminée dans le mur vers la cour. Bel étage doté d'une importante cheminée adossée au mur de refend N.E.: montant droit biseauté et entaillé d'un cavet, gros chapiteau en doucine et culot analogue portant jadis l'extrémité du manteau; vestige de deux grandes fenêtres à banquette et de trois petites au N.O. Amorce d'un 2e étage.
Au N.E., au-dessus de deux caves voûtées en berceau, autre salle contemporaine équipée d'une grande cheminée au revers de la précédente: lourds piédroits biseautés en calcaire et chapiteau profilé en talon; sol en briquettes de chant. Au centre de la pièce et provenant probablement de l'étage, restes, aujourd'hui déposés, d'un élégant pavement en carreaux vernissés, dessinant une rosace et des motifs géométriques.
Dans la 2e moit. du XVe s. probablement, insertion d'une 3e aile en L au N.E. Vers la cour, restes de maçonneries très soignées en bel appareil de calcaire, affectant une retraite biseautée. Sont visibles au niveau du r.d.ch.-cave deux fenêtres à l'encadrement biseauté et une porte cintrée; plus haut, le seuil d'une porte du bel étage qui abritait peut-être une chapelle dédiée à st Jacques de Compostelle.
A cette époque également pourrait appartenir un réaménagement du châtelet d'entrée, à en croire les rares vestiges de murs vers la cour et surtout la base d'un escalier à vis accolé contre la courtine S.E., présentant tous deux une belle maçonnerie soignée comme la précédente. Au XVe encore ou dans la 1re moit. du XVIe s., établissement d'une barbacane en avant de l'entrée. Construction pentagonale probablement à ciel ouvert, fendue au bas de quatre importantes canonnières. Palier au niveau probable du tablier du pont et d'un escalier desservant un chemin de ronde.
2e enceinte vaguement circulaire, en moellons de calcaire, établie probablement à la même époque, dont s'observent de rares portions de murs avec des archères, la base d'une tourelle avec latrine au sud et deux pans délabrés de la porte d'entrée sur l'axe.
Avec l'aide de Luc Lowagie et Guy Paulus. T.C.

C. BOURGAULT, Le château fort de Fagnolle, dans GW, VI, 1929, p. 83-90; Th. CORTEMBOS et L.F. GENICOT, Fagnolle, dans Le grand livre des châteaux de Belgique, t.I, Bruxelles, 1975, p. 102; L. LOWAGIE et J.M. DUFFIEUX, Un carrelage émaillé à Fagnolle, dans BCRMS, n.s., t. IX, 1980, p. 39-48.

Prospection

Prospection effectuée en 1982

Publication papier 

Tome : IPM - 9/2 (1982)

Page(s) :

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Code de la fiche

93056-INV-0003-01

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