Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Place J. Magnée 68, DONCEEL (Donceel)

Bien inscrit comme : Monument

N° 68. Château de Donceel. Le domaine de Donceel, partie du Comté de Huy, appartenait au déb. du XIe s. au duc Thierry d'Alsace qui le céda à sa nièce Judith et au comte Gozelon. En 1084, il fut acheté par l'abbaye de St-Jacques à Liège, qui en concéda l'avouerie à Regnier, avoué de St-Lambert. En 1456, Godefrein de Donceel achète deux propriétés bordées par l'Yerne au centre du village, qui correspondent sans doute à l'emplacement du château actuel. Au mil. du XVIIe s. le château passe à la famille de Hemricourt. Après la mort de Jean-Louis Hilaire, chanoine de Saint-Jean à Liège, propriétaire de 1683 à 1724, son neveu Jean-Remi de Chestret hérite de ces biens. La famille de Chestret occupe encore le château.
Implanté au mil. du village, dans un beau parc, vaste ensemble jadis enduit, composé d'un château et de deux exploitations agricoles s'articulant autour d'une cour triangulaire plantée d'arbres.
Formant l'aile O., gentilhommière de la fin du XVIIe, déb. XVIIIe s. remaniée aux siècles suivants en briques et calcaire. Edifié sur un soubassement de grand appareil percé de trois jours de cave, bâtiment de deux niveaux et demi de neuf travées. Précédée d'un perron de deux degrés rect. à bords ourlés, porte à linteau intradossé sur montants monolithes reposant sur dés.(mil. du XVIIIe s.) Baies à linteau droit, jadis à croisée. Sous les combles, baies jadis à meneau, au linteau droit prolongé par un bandeau calcaire sous bouts d'entraits. Deux baies rect. à chaque extrémité. Bâtière d'ardoise à croupe interrompue par une tour rect. de deux niveaux et percée de deux baies rect. Bâtière d'ardoise à croupe à retraite et à égout retroussé, piquée d'un épi de faîtage et d'une girouette. Bandeau continu sous corniche. Flanquée d'une annexe vitrée de style néo-classique construite en 1910 par l'architecte Edmond Jamar, façade arrière sur soubassement cimenté, de deux niveaux et demi de cinq travée. Au 1er niveau, baie à linteau bombé à clé de la 2e moitié du XVIIIe s., deux baies jadis à croisée et une baie jadis à traverse. Combles éclairés par une petite baie rect. et par trois baies à linteau bombé sous édicule à fronton triangulaire. Inséré dans la maçonnerie, dalle calcaire frappée aux armoiries des de Chestret de Haneffe. Toiture interrompue par une tour d'un seul niveau éclairé par une baie rect. Mur-pignon O., trace des écuries aujourd'hui disparues.
Mur-pignon E. accolé d'un petit bâtiment en briques et calcaire de deux niveaux de deux travées. Porte à traverse au linteau intradossé à clé et aux piédroits harpés. Deuxième niveau ouvert par deux baies à linteau droit. A l'intérieur du château, de très belles cheminées dont une aux montants en grès, de style gothique. Salons richement décorés de magnifiques stucs, dont un au 1er étage attribué au stucateur Jacquet, et de toiles peintes du XVIIIe s. Très bel escalier à balustre de style Louis XV.
Attenante à la gentilhommière à l'O., première ferme des XVIIe s. et XVIIIe s., édifiée sur un soubassement partiellement assisé de moellons. Deux jours de cave protégés de barreaux en arêtes de poisson. Logis de deux niveaux de cinq travées de baies rect. Porte rect. à baie d'imposte sur montants monolithes reposant sur dés et précédée de deux degrés rect. à bord ourlés. Sous la même bâtière à croupettes, dépendance de deux niveaux de deux travées s'ouvrant par une porte charretière du XIXe s. et surmontée d'une baie rect. à barreaux. Traces d'un arvô muré au niveau du sol. Frise de gouttes sous bouts d'entraits du XVIIIe s. Mur-pignon O. tronqué, portant la trace d'arcs de décharge et de jours d'aération. Mur-pignon S. percé de deux baies rect. à barreaux et de deux jours de cave à linteau en bâtière dont un se terminant en congé. Façade à rue de deux niveaux de six travées de baies rect. à barreaux. Accolée, tour cylindrique aveugle et légèrement talutée. A l'extrémité g., petit arvô cintré à clé, sous lequel coule l'Yerne.
Face à ce bâtiment, côté parc, anciennes commodités sous toiture d'ardoises à pavillon à coyaux, piquée d'un épi de faîtage. Deux portes rect.
Aile N. abritant d'une part le porche d'entrée à g., et d'autre part les granges et étables sous fenil à dr.
Porche d'entrée extérieur en anse de panier sur montants chaînés et protégés de chasse-roues. Face O. renforcée de trois puissants contreforts. Côté cour, arc en anse de panier clavé sous baie à meneau. Au-dessus, aire d'envol d'un ancien colombier. Bâtière d'ardoises à croupes et à coyaux piquée d'un épi de faîtage.
Sur soubassement biseauté en moellons de grès et silex, granges et étables sous fenil. Granges ouvertes par trois portes charretières dont une cintrée sur harpes chanfreinées et terminées en congés, peut-être du déb. XVIIe s. Quelques percements récents.
Etables sous fenil, transformées en habitation. Percements du XIXe s. Porte au linteau écorné à clé passante du XVIIIe s. Angle N.-E. cantonné de quelques assises de besaces. Arrière percé d'oculi et de jours d'aération. Bâtière en S.
Aile E. abritant le porche d'entrée, le logis et les étables de la 2e ferme. Logis de deux niveaux de cinq travées. Soubassement percé de trois jours de cave. Porte à baie d'imposte reposant sur montants chaînés. Baies du 1er niveau jadis à croisée sur montants harpés, agrandies. Dans son prolongement dr., porte charretière récente. Mur-pignon S. percé d'une baie rect. protégée d'un garde-corps du XIXe s. Façade arrière de deux niveaux de quatre travées. Baies jadis à croisée sur montants harpés. Porche d'entrée à arc en anse de panier, doublé d'un rouleau de briques et surmonté d'une baie à croisée partiellement murée. Etables s'ouvrant par deux portes jumelées à linteau droit doublé d'un rouleau de briques sur montants chaînés. Trois baies à linteau droit sur montants chaînés dont une à meneau. Façade arrière percée de baies à croisée. Bâtière de tuiles en S. (XIV, fig. 104). B.S.

J. DE CHESTRET DE HANEFFE, op. cit, p. 93- 100.