Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 chapelle (Chapelle Royale)

Adresse principale : Chaussée de Bruxelles 218 (à gauche), WATERLOO (Waterloo)

Bien inscrit comme : Monument

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 25110-CLT-0003-01

La « Chapelle royale » est le premier bâtiment édifié entre 1687 et 1690. Il forme un avant-corps de plan centré et orienté. Jouxtant ce dernier, une triple nef formant l'église Saint-Joseph a été élevée en 1855, sur les plans de l'architecte E. Coulon, de Nivelles, en harmonie avec les parties existantes. Entre 1857 et 1858, un choeur et une tour ont été ajoutés par l'architecte J. Dumont. En 1899, ajout d'une flèche et remplacement des toitures d'ardoises par des couvertures en plaques de cuivre en 1899 à l'initiative de l'architecte E. Neve. Restauration en 1972 par l'architecte A. Degand.

La chapelle royale a été érigée à l'initiative du gouverneur des Pays-Bas, le marquis de Gastañaga, en l'honneur du roi d'Espagne Charles II. Un siècle après son inauguration, elle est vendue comme bien national et rachetée en 1806 par des waterlootois et transformée en église paroissiale.
Important édifice baroque de plan quadrilobé, combinant la brique rouge pour le gros-oeuvre; le calcaire gréseux pour le soubassement, le péristyle, l'encadrement des baies et les bandeaux saillants; le calcaire pour l'emmarchement, les parties saillantes des frontons, les bases et chapiteaux de colonnes; enfin le cuivre de la toiture.
Bâtiment reposant sur un haut soubassement de petit appareil de calcaire gréseux, achevé par une belle mouluration. Chaque lobe renforcé par des harpes d'angle en calcaire gréseux. Trois niveaux séparés par des bandeaux plats saillants. Premier niveau aveugle. Deuxième niveau percé au nord et au sud par deux fenêtres à linteau délardé et clé pendante, saillante, soulignés par un larmier profilé; chambranle à crossettes et dés allongés sous appui. Troisième niveau occupé par deux oculi à clé pendante, saillante, soulignés par un larmier profilé. Lobe ouest entièrement englobé par la nef de l'église Saint-Joseph. Epaisse corniche profilée et saillante, posée sur des corbeaux et des bandeaux moulurés en calcaire gréseux. Dôme à côtes, terminé par un grand lanternon.
Entrée à l'est par un imposant péristyle de colonnes toscanes, précédé d'un grand emmarchement. Entablement dorique sans fasce, constitué d'une frise en calcaire gréseux, d'une architrave et d'une corniche en calcaire. Fronton triangulaire en calcaire, décoré de modillons d'aplomb; tympan en pierre blanche portant une longue dédicace : « DOM / ETD.D IOSEPHO & ANNAE / HOC SACELLVM / PRO DESIDERATA DOMINIIS CATHOLICIS / CAROLI II HISP. IND. REGIS BELG. PRINCIPIS PROSAPIA: / FRAN: ANT: AGVRTO MARCHIO DE GASTAÑAGA BELG: GVBERNTOR / OBTVLIT & LAPIDEM FVNDAMENTALEM POSVIT VOTIS SEMPITERNIS ». Sur les rampants du fronton, deux lions en ronde-bosse en grès ferrugineux. Au-dessus, tribune d'étage en briques de trois travées, rythmées par des pilastres toscans en pierre blanche, prolongeant la verticalité des colonnes du péristyle. Médaillons soigneusement moulurés aux travées extérieures. Sur les côtés, deux baies à linteau délardé et clé pendante, saillante, soulignés par un larmier profilé; chambranle à crossettes et dés allongés sous appui. Surmontant la tribune, fronton cintré à ressauts latéraux en calcaire, décoré au tympan de deux pilastres saillants et d'un médaillon profilé. Corniche imposante en calcaire et vases d'amortissement en pierre blanche. A l'intérieur du porche, porte monumentale ornée d'un chambranle à crossettes et surmontée d'un fronton cintré à ressauts latéraux. De part et d'autre, étonnants médaillons aux frontons disloqués.
Deux sacristies symétriques élevées en 1843 contre les lobes nord et sud de la Chapelle royale. Constructions en briques et calcaire gréseux, reposant sur un soubassement en moyen appareil de calcaire gréseux et limitées par des harpes d'angle. Porte en façade à linteau délardé et clé pendante, saillante, soulignés par un larmier profilé. Sur le côté, baie identique à celles du péristyle. Bâtières à croupe.
A l'intérieur du dôme, dominance du calcaire gréseux et de l'enduit clair. Chaque arête du quadrilobe renforcée par plusieurs harpes d'angle et par deux énormes pilastres à chapiteau ionique à cornes et chutes. Puissant entablement supportant les nervures de la coupole. Mêmes fenêtres qu'en façade extérieure. Grande tribune d'étage s'ouvrant par une serlienne : baie centrale couverte d'un arc polygonal à trois pans, flanquée de baies couvertes d'une plate-bande à hauteur de l'imposte de la baie centrale; colonnes et pilastres ioniques. Donnant accès à l'église, large porte à chambranle à crossettes. Dans le dôme, buste de Wellington par Adams et deux monuments commémoratifs, l'un britannique en marbre blanc sculpté par Geefs (1858) et l'autre dédié à Frédéric de Nassau en bronze par Wiener.
L'église Saint-Joseph comprend une nef en brique sur un soubassement en petit appareil de calcaire gréseux. Harpes d'angle et corniche moulurée exécutées dans le même matériau. Huit travées de hautes baies à encadrement de calcaire, imitant celles du péristyle. Quatrième travée occupée au sud par un porche latéral élevé en briques, calcaire gréseux et calcaire et au nord par une dalle rectangulaire portant une inscription aujourd'hui illisible : « D.O.M. / Primum hujus ecclesiae / lapidem posuit Dna M: / F. J. Mouchet, pastore / Rdo Dno Ph. J. Ulens, / Hac 14 maji 1855 ». Porte rectangulaire chanfreinée, flanquée de pilastres d'angle toscans et surmontée d'un fronton triangulaire aveugle. Jour rectangulaire à chaque flanc. Bâtières.
Long choeur à chevet plat (1857) bâti dans les mêmes matériaux. En faces nord et sud, deux grandes baies identiques et trois oculi sous corniche, imitant les ouvertures du péristyle. Au nord, porte rectangulaire flanquée de fenêtres à appui saillant. Pignon ouest probablement remanié en 1899 et percé sur trois niveaux de baies cintrées de forme et de taille différentes. Bâtière.
Cantonnée de harpes d'angle, tour carrée en briques, en retrait, terminée en 1858 et coiffée d'une flèche en 1899. Sur chaque face, large et grande ouïe cintrée en calcaire gréseux, avec abat-sons; piédroits prolongés en pilastres et impostes en bandeau saillant. Au-dessus, oculus réservé pour le cadran de l'horloge. Corniche en calcaire sur consoles. Flèche octogonale sur pavillon, terminée par une croix et un coq.
A l'intérieur, triple nef scandée par des colonnes ioniques, supportant directement un lourd entablement.
Multiples mémoriaux consacrés aux armées anglaises, hollandaises et belges de 1815.

CD - BS
01/10/2012

Bibliographie

Tarlier J. et Wauters A., Arrondissement de Nivelles, T. I, p. 86-89.
R.P.M.S.B., Canton de Nivelles, p. 72-74.
Gerke L., 1979. Waterloo à travers les âges, dans Cahiers des Amis du Musée Wellington, 5, p. 9-13.
Gerke L., 1986. D'un coin méconnu et d'une frontière multiple à Waterloo, dans Bulletin des Amis du Musée Wellington et du Musée de Waterloo, 2, p. 14-20.
Vander Cruysen Y., 1987. Trois siècles à Waterloo, s.l., p. 11-28, 39-98.
Baecker I. et Speeckaert G. P., 1990. Les 135 vestiges et monuments commémoratifs des combats de 1815 en Belgique, Waterloo, p. 35-40.