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Adresse principale : CHARLEROI (Monceau-sur-Sambre)

Notice

Château
Plantée dans un vaste parc à l'anglaise et jadis ceinturée de douves, haute bâtisse en U flanquée de tours circulaires aux angles, remontant pour l'essentiel aux XVIIe et XVIIIe s. et construite en briques, moellons calcaires et pierre de taille. Elle est précédée d'un corps d'entrée de mêmes matériaux, seul vestige de l'ancienne ferme castrale, datant encore partiellement du XVIIe s. mais aménagé aux XIXe et XXe s. Mentionné comme forteresse dès le XIVe s., le château appartient à Othon VI de Trazegnies (±1300 - -±1384) qui le tient de sa mère Jeanne de Heppignies. Il se trouve alors en terre liégeoise et son aspect nous est inconnu. Par diverses alliances et successions, il passe à la famille de Hamal au XVe s. Vers 1510, le logis est modernisé par Jean de Hamal. C'est de cette époque que subsistent les plus anciens vestiges actuels, dans les caves et les soubassements talutés de l'aile E. Dans la 2e moit. du XVIe s., le château est ruiné; c'est ainsi que Guillaume de Hamal l'aurait fait rebâtir en 1607. Au mil. du XVIIe s., il échoit par alliance aux Gavre, marquis d'Aiseau. Ces derniers, devenus princes en 1736, le possèdent jusqu'en 1832. François-Joseph de Gavre (1731-1797) fait bâtir l'aile O. dans la 2e moit. du XVIIIe s., conférant ainsi au château son aspect actuel. En 1832, il passe par héritage à Marie-Aloyse, comtesse d'Egger; sans descendance, elle lègue ses biens à un neveu autrichien en 1864. Ils sont rachetés par un industriel de la région, Jules Houtart, qui fait restaurer l'édifice par l'architecte Bruyenne. La famille Houtart en reste propriétaire jusqu'en 1938, année où le château et le parc, indivis, sont vendus à la Commune de Monceau. Depuis la fusion des communes en 1977, ils sont aujourd'hui la propriété de la Ville de Charleroi. Une A.S.B.L. «Les amis du château de Monceau», s'est créée il y a peu en vue d'assurer la promotion et la sauvegarde du domaine.
Corps d'entrée. Défendant l'accès du parc, grilles ouvragées de la fin du XVIIe s. sans doute, cantonnées de deux piliers de pierre à bossages coiffés d'un amortissement mouluré portant un vase. Au sol, quatre boulets de pierre hérissés de clous.
A g. de l'entrée, porche carré en briques et pierre du mil. du XVIIe s. (fig. 111), flanqué de deux ailes terminées par une tour; le long de la rue du Moulin, annexe perpendiculaire récemment raccourcie et transformée.
Dans la façade du porche raidi de chaînes d'angle à bossage rustique un-sur-deux, portail en plein cintre inscrit dans un encadrement rectangulaire de pierre à bossages identiques, montants doublés de pilastres dosserets sur haute base supportant l'entablement qui barre tout le porche. Fronton interrompu renfermant un cartouche aux armes des Gavre, marquis d'Aiseau, accolé d'ailerons sous un petit fronton triangulaire décoré. Une fenêtre à traverse à l'étage de la face g. En façade arrière cantonnée de chaînes d'angle, porte charretière en plein cintre sur montants à longues harpes, peut-être modifiée et surmontée d'une fenêtre jadis à croisée déchargée par deux arquettes de briques; plus haut, deux petites fenêtres à jour unique. Dans le passage à voussettes, porte en plein cintre sans doute du XVIIe s., taillée tardivement en accolade à l'intrados de l'arc. Corniche en cavet sur modillons. Toiture d'ardoises à base pavillonnaire surmontée d'une flèche polygonale à amortissement piriforme piqué d'une girouette; deux lucarnes du XIXe s.
De part et d'autre, bâtiment de briques du XIXe s. ou, en tout cas, profondément remanié à cette époque. Face N. percée sur deux niveaux d'ouvertures à simple linteau droit; côté S., baies au linteau échancré sur montants de pierre en délit et une porte de remploi en plein cintre sur montants à double harpe. Bâtière d'ardoises à croupe latérale soulignée d'une frise dentée sur denticules.
Remaniée, voire remontée complètement à partir du XVIIIe s., tour E. carrée en briques harpée d'angle sous toiture d'ardoises de même style que celle du porche, corniche de bois sur corbeaux sculptés. A la base, double meurtrière surmontée d'une fenêtre à croisée et d'une fenêtre à jour unique au 2e étage au N., d'une fenêtre à traverse et d'une autre aux montants chaînés sous linteau droit à l'O. Façades à rue moins éclairées par de petites ouvertures à jour unique. Tour O. identique, bâtie par Jules Houtart dans le dernier tiers du XIXe s. avec des matériaux de récupération.
Aile perpendiculaire quasi aveugle côté rue; sur cour, porte (de remploi?) en plein cintre et trois entrées charretières sur montants assisés pouvant remonter au XVIIIe s. mais adaptées au XIXe s. par un linteau cintré sommé d'une fenêtre au linteau échancré et montants monolithes. Bâtière d'ardoises sur frise dentée. (*)
(*) A titre d'hypothèse, on peut imaginer que les matériaux préservés lors de la disparition de la ferme (à la suite d'un incendie, d'une destruction...) aient servi à rebâtir ou transformer le corps d'entrée, au XVIIIe s. déjà (?) pour la tour E. (datée dans la charpente de 1741) et plus tard pour les ailes du porche, la remise perpendiculaire et la tour O. Château
Aile Est. Entrée du château jadis en L dans la face E., dont le pan de mur en décrochement et en moellons vers le N. constitue la partie la plus ancienne, datant du XVIe s.; le reste de la façade remontant au XVIIe s. mais remanié aux siècles suivants. Rampe pavée à une arche murée de la 2e moit. du XXe s. enjambant les douves aujourd'hui remblayées, conduisant au portail de pierre en plein cintre à léger bossage un-sur-deux, du déb.(?) du XVIIIe s. Sur la forte corniche, armoiries des Gavre flanquées de volutes portant un vase, placées par Charles-Emmanuel dans le 2e tiers du XVIIIe s. (fig. 112).
Mur de briques partiellement reparementé sur un soubassement chanfreiné à doucine. Trois fenêtres jadis à croisée (du XVIIe s.?) aux montants chaînés allongés, les autres postérieures ou en tout cas davantage remaniées. Quelques baies à jour unique, en particulier six (du XIXe s.?) sous la corniche de bois sur corbeaux. Vers le N. et en décrochement, sur un très court soubassement identique, murs en moellons calcaires encore partiellement enduits de fausse brique peinte en rouge. Dans ce mur du XVIe s. ou du début du XVIIe s., deux travées de fenêtres du XVIIIe s. au linteau échancré et montants à trois harpes sur appui double, preuve d'une transformation. Plus récents, deux soupiraux et deux fenêtres de grenier sous une corniche à corbeaux de bois. Sur soubassement taluté à retraite, chaîne d'angle raidissant le mur pignon en moellons malencontreusement décapé, où apparaissent le soubassement chanfreiné et une fenêtre murée à épais montants assisés sous linteau en mitre (XVIe s.?). Plus haut, deux fenêtres à meneau très postérieures.
Comme partout ailleurs sur le château, bâtière d'ardoises percée de lucarnes, plantée de cheminées et interrompue par un pignon à gradins en briques, tous éléments dus aux transformations de l'architecte Bruyenne au XIXe s.
Cour d'honneur. Depuis que François-Joseph de Gavre a fait bâtir l'aile O. v. 1766, le château, avec sa nouvelle disposition en U, enserre une cour d'honneur (fig. 113). Celle-ci est introduite par deux pavillons en brique et pierre du XVIIIe s. greffés sur le mur pignon de chaque aile latérale. Soubassement en pierre de taille de hauteur variable, voire absent sur certaines faces du côté O. Chevet à pans coupés raidi de chaînes d'angle en matériaux alternés. Plusieurs fenêtres originelles aux montants harpés sous linteau droit de la fin du XVIIIe s.; autres baies postérieures. En outre, dans le pavillon O., deux fenêtres en plein cintre à clé côté parc et une autre à linteau cintré en contrebas. Reposant sur une corniche de pierre moulurée, toit d'ardoises à la Mansart éclairé de lucarnes d'époque.
Façades du corps central et des ailes en brique et pierre sur deux niveaux et demi, parement récemment restauré en partie au logis. Soubassement en pierre de taille de grand appareil. Certaines fenêtres du logis postérieures (XIXe s.) ou déplacées, spécialement près de la porte d'entrée (quatre travées à l'origine?). De plus, toutes les ouvertures des façades remaniées ou percées pour certaines probablement à la fin du XVIIIe s. ou au XIXe s., sans doute dans le but d'uniformiser la cour d'honneur mais rendant ainsi le gros oeuvre initial peu perceptible : encadrements rectangulaires aux montants à quatre harpes reliés à l'étage par une chaîne intégrant appuis et linteaux; troisième chaîne séparant les deux niveaux et une dernière coupant les montants des fenêtres du r.d.ch., ces dernières apparemment abaissées. Porte principale sur emmarchement récent, à encadrement rectangulaire à léger bossage un-sur-deux surmonté d'un fronton triangulaire interrompu, du début du XVIIIe s. Sur la g., entrée de cave en plein cintre de remploi. Dans l'angle S.-E., débouché du portail extérieur par un passage voûté de croisées néo-gothiques séparées d'arcs doubleaux en plein cintre. travées à l'origine?). De plus, toutes les ouvertures des façades remaniées ou percées pour certaines probablement à la fin du XVIIIe s. ou au XIXe s., sans doute dans le but d'uniformiser la cour d'honneur mais rendant ainsi le gros oeuvre initial peu perceptible : encadrements rectangulaires aux montants à quatre harpes reliés à l'étage par une chaîne intégrant appuis et linteaux; troisième chaîne séparant les deux niveaux et une dernière coupant les montants des fenêtres du r.d.ch., ces dernières apparemment abaissées. Porte principale sur emmarchement récent, à encadrement rectangulaire à léger bossage un-sur-deux surmonté d'un fronton triangulaire interrompu, du début du XVIIIe s. Sur la g., entrée de cave en plein cintre de remploi. Dans l'angle S.-E., débouché du portail extérieur par un passage voûté de croisées néo-gothiques séparées d'arcs doubleaux en plein cintre.
Façade ouest. Sur un soubassement en petit appareil et donnant sur le parc, haut mur de briques de trois niveaux et demi et sept travées de fenêtres au linteau cintré à clé passante sur montants de pierre en délit, une chaîne reliant les appuis aux trois premiers niveaux. Corniche de pierre moulurée (fi.114). Adossée au mur pignon S., chapelle édifiée à la même époque (3e tiers du XVIIIe s.) et rebâtie au XIXe s. Sur un très haut soubassement fortement chaîné, murs de briques raidis de chaînes d'angle en matériaux alternés, percés de trois fenêtres en plein cintre comme au pavillon à l'opposé. Corniche de pierre sous toiture à la Mansart.
Façade Sud. Remontant sans doute au XVIIe s. et encadrant la façade, deux tours circulaires sensiblement identiques en briques sur soubassement chanfreiné. Tour E. apparemment mieux conservée : double travée de trois fenêtres à croisée, partiellement restaurées. Au niveau des caves, une fenêtre à jour unique et deux baies en forme de meurtrière. Double travée de trois fenêtres à croisée également dans la tour O., mais beaucoup plus remaniées; traces de montants de baies originelles et deux ouvertures de caves. Aux deux tours, frise de briques dentée sur denticules du XIXe s., corniche de bois sous toiture en poivrière à terminaison polygonale.
Sur un soubassement identique, façade S. de sept travées disparates sur deux niveaux et demi; les caves conservant quelques baies d'origine et trois fenêtres à meneau du XIXe s. Vestiges de fenêtres jadis à croisée, montants chaînés, arcs ou arquettes de décharge. Dix fenêtres de grenier du XIXe s. Balcon tardif. Parement de la façade et de la tour E. partiellement restauré.
A noter que tous les murs du château demanderaient un enduit uniforme. Quant au parc, remis progressivement en état, les étangs et les cascades qui le parsemaient naguère sont aujourd'hui comblés ou à l'abandon. Le long du sentier au nord du château, on distingue une petite butte régulière, seul vestige visible de l'ancienne glacière, vraisemblablement du XIXe s.
P. MASSET, Histoire de Monceau-sur-Sambre; O. de TRAZEGNIES, Monceau-sur-Sambre dans Maisons d'hier et d'aujourd'hui, n° 64, 1984, p. 36- 64 ; Le château de Monceau-sur-Sambre dans La mémoire des pierres. A la découverte du patrimoine architectural en Wallonie et à Bruxelles, Fondation Roi Baudouin, Crédit Communal, 1987, p. 69-71; Le Château de Monceau, doc. dactylographié réalisé à l'initiative de l'A.S.B.L. «Les amis du château de Monceau » et de la Ville de Charleroi, s.l.n.d., [1987]. E.G.[331]

Prospection

Prospection effectuée en 1994

Publication papier 

Tome : IPM - 20 (1994)

Page(s) :

Les imagettes de ce tome sont accessibles via ce lien : Imagettes

Code de la fiche

52011-INV-0111-01

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