Inventaire du patrimoine immobilier culturel

Aucun libellé renseigné

Adresse principale : Rue du Marquis 1, THUIN (Leers-et-Fosteau)

N° 1. Château-ferme du Fosteau (fig. 477, XLVII et pl. VII). L'acte de naissance de la future seigneurie du Fosteau remonte à 1235 lorsque le monastère de Lobbes, dont dépendait le village de Leers, crée un fief d'avouerie au profit de Gilles de Barbençon. Il faut cependant attendre 1382 pour connaître le premier sire de Forestiel », Simon de Semousies. Vers 1400, le domaine passe à Jean de Sars, et un siècle et demi plus tard à Louis de Zwenne. En 1599, Nicolas de Marotte en devient seigneur et relève le château. Il passe ensuite aux Henry, puis aux Jamblinne v. 1664 et enfin aux Aoust à la fin du XVIIIe s. Un siècle après, les Barbentan ne en deviennent propriétaires. Leur descendante a vendu le château en 1981. Le château-ferme groupe autour d'une vaste cour polygonale, une maison forte peut-être de la fin du XIVe ou plutôt du XVe s., réaménagée en 1599, et une basse-cour fortifiée du XVIIe s. remaniée aux XVIIIe et XIXe s. Une seconde ferme construite v. 1839 complète l'ensemble encore ponctué aujourd'hui de sept tours.
Au N. de la cour, isolée par des douves asséchées, maison forte à trois niveaux sur soubassement chanfreiné, le r.d.ch. et le 1er étage en moellons de calcaire du XIVe ou XVe s., le dern. niveau en briques de 1599 - composé de deux tours circulaires sous toit cônique, engagées aux angles N. et S. d'un corps rectangulaire raidi de chaînes d'angle et couvert d'une haute bâtière d'ardoises à croupes et coyau. Dans la façade principale sur cour, autrefois flanquée d'une tourelle d'escalier, r.d.ch. ouvert par deux percements de 1811 et par une fenêtre du XXe s. surmontée des armoiries de Nicolas de Marotte (1599); étages éclairés par des fenêtres à croisée, une au le' remaniée, et deux au second (fig. 478).
Faces latérales quasi aveugles, celle de l'E. portant les traces d'une latrine au 38 niveau et celle à l'opposé percée d'une fenêtre de 1599 condamnée.
A l'arrière, encadrement d'une issue de soubassement sous arc daté de 1831. Au r.d.ch., fenêtres du XIXe s.; au 1er étage, deux baies du XVIIIe s. à linteau échancré à clé sur montants harpés et traces d'une baie originelle à linteau en bâtière; au dern. niveau, une fenêtre à croisée et une petite baie à jour unique (fig. 479). Tour N. empâtée dans des constructions annexes et creusée de percements modernes à l'exception d'une petite baie rectangulaire au 3e niveau. Tour S. percée d'une canonnière en bêche et d'une grande fenêtre tardive au r.d.ch.; au 1er étage, petite ouverture sous une baie en arc brisé obturée qui éclairait jadis la chapelle; au dern. niveau, plusieurs arquebusières et deux baies à jour unique; logette d'origine, en encorbellement à l'E. de ce niveau.
A g. de la maison forte, logis seigneurial en L, du début du XVIIe s. Bâtiment à deux niveaux flanqué de deux tours d'angle vers l'O. et déjà transformé avant 1740. Bâtières en ardoises à coyau, posées sur des corbeaux de bois et plantées de trois lucarnes à croupe. Faces sur cour de deux travées en briques et pierre de taille sur soubassement en moellons caractérisées par des baies du XVIIIe s. à linteau échancré clavé sur montants harpés, prises entre bandeaux. Face latérale g. aveugle. Dans la face N. entièrement en moellons, percements modernes et quelques baies originales à barreaux, certaines à jour unique, d'autres à traverse. Face sur jardin posée sur un soubassement taluté à chanfrein, défendu par des arquebusières; r.d.ch. en moellons et étage en briques éclairés par quatre travées de baies similaires à celles des faces sur cour. Sous la corniche, ancres de 1701. Sur glacis chanfreiné, tourelles d'angle à deux niveaux en moellons, séparés par un cordon, seulement ouvertes à l'origine par des arquebusières. Autres percements des XVIIIe et XIXe s. Même corniche qu'au logis et toit en poivrière à coyau, couvert d'ardoises. Au pied de la tour S.O., arcade bouchée de l'ancien tracé des douves.
Adossé à la maison forte au S., bâtiment du dernier. tiers du XVIIIe s., dont les faces sur cour ont deux niveaux de trois et cinq travées en briques et pierre de taille sur soubassement en moellons réglés. Baies assorties à celles du logis seigneurial; porte et entrée de garage récentes. Corniche moulurée en pierre, soulignant la bâtière d'éternit à coyau et croupes, plantée d'une lucarne à croupe. Face E. en moellons bâtie à partir de la muraille fortifiée.
Dans la basse-cour du XVIIe s., bâtiments appuyés pour la plupart sur des murs extérieurs en moellons, à soubassement chanfreiné percé de nombreuses arquebusières.
A l'E., mur encore longé par un fossé et ouvert par deux portails autrefois précédés d'un pont-levis, donnant accès l'un à la cour, l'autre à la grange.
Au porche d'entrée, portail remanié en 1832 comme l'indique la clé de l'arc: soubassement à feuillure autrefois sous plate-bande, décoré de bossages érodés; glissières obturées flanquant une bretèche. Sous le passage, petit portique Renaissance de remploi. Au revers, porte charretière en plein cintre. De part et d'autre, bâtiment transformé au XIXe s., abritant une forge et une sellerie daté de 18(.)0: percements à linteau droit et montants en délit. Frise redentée sous toit d'éternit.
Vaste grange de 1640 (?) en moellons et briques, fortement remaniée au XIXe s. et couverte d'une ample bâtière d'éternit à coyau et croupettes. Contre le flanc N., remise à chariots du XIXe s. Vers l'extérieur, portail caractérisé par un encadrement rectangulaire à feuillure décoré de bossages érodés. Pignon en briques. A l'opposé, porte charretière remaniée. Mur-goutterot S. reconstruit au XIXe s. sur base du XVIIe en moellons.
A l'angle S.O. de la grange, tourelle-pigeonnier du XVIIe s. en briques et moellons sous poivrière d'ardoises à coyau, percée d'arquebusières, d'une porte et d'une baie d'étage originelles. Autres percements du XIXe s.
Dans le prolongement de la grange, étables et écuries en L, remontant encore en grande partie au XVIIe s. R.d.ch. de l'aile S. original en moellons, rythmé par de lourdes portes à linteau déprimé et clavé sur piédroits chaînés, qui alternent avec de petites baies à encadrement biseauté à linteau en bâtière tronquée ou droit sur montants chaînés; quelques linteaux et porte charretière transformés au XIXe s. et XXe s. Etage également refait à l'exception de la partie g. où s'ouvrent trois petites baies originelles. Bâtière d'éternit et de tuiles à coyau. Au revers, r.d.ch. en moellons probablement d'origine (?), aménagé et surbâti au XIXe s.
Aile perpendiculaire avec r.d.ch. du XVIIe s. en moellons dont la partie g. garde des baies du type décrit, mais fort restaurées; à dr., percements du XVIIIe s. à linteau échancré à clé sur montants harpés. Etage en briques contemporain avec gerbières identiques. Frise dentée sous la bâtière d'éternit à coyau. Au revers, mur fortifié en moellons, surbâti et aménagé en 1836.
S'appuyant également sur l'ancien mur de clôture, aile rebâtie en 1820. Face sur cour en moellons réglés et briques sous toit d'ardoises planté de lucarnes. Percements à linteau droit. Corniche en encorbellement.
A l'emplacement du verger, seconde ferme de 1839 composée de bâtiments en briques et pierre de taille percés de baies à linteau droit ou en arc en plein cintre. Bâtières de tuiles à coyau fort saillant. Au S. porte charretière de 1829 creusée dans le mur en moellons qui entourait et protégeait les jardins, verger et potager, et que défendaient deux tourelles en moellons restaurées, avec arquebusières parfois doubles. J.V.
Au N.O. dans le parc, fabrique néo-gothique de plan carré datée «AD-1843» sur les arcs brisés des deux entrées, côté parc. Trois registres en briques, pierre calcaire et moellons séparés par des bandeaux de pierre et percés de deux oculi quadrilobés sur trois faces au 2e registre. A la partie supérieure, fausses archères
en pierre. M.J. [1405]