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Localisation

Adresse principale : Rue des Jesuites 28, TOURNAI (Tournai)

Notice

N° 28. Séminaire épiscopal. Bâtiments conventuels construits et occupés par un collège de la compagnie de Jésus de 1595 à 1773, par les religieux de l'abbaye de St-Médard de 1779 à 1797 et par la sous-préfecture du département de Jemappes de 1800 à 1807. Depuis 1808, locaux occupés par le Séminaire épiscopal (fig. 368 à 371 et XXXIX).
Chapelle. Spacieuse construction de style gothique tardif, bâtie en 1601-1604 sous la direction du frère jésuite tournaisien H. Hoeimaker. Entièrement édifiée en pierre de Tournai de grand appareil, elle compte trois nefs de six travées terminées par un chœur à chevet plat et précédées à front de rue par un beau portail Renaissance, daté de 1603. La disposition des collatéraux, faiblement inférieurs à la nef centrale en largeur comme en hauteur et couverts de bâtières indépendantes, apparente l'édifice au type de l'église-halle, inauguré à Tournai même dès le XIIIe s. au chœur de l'église St-Brice. La façade a été restaurée au mil. du XIXe s., l'intérieur en 1968-69.
Animée par quatre contreforts à double retraite accusant la disposition intérieure, façade divisée en deux niveaux par un larmier mince. Haut soubassement, peu saillant et terminé en doucine. Au
centre, portail Renaissance en pierre bleue d'Ecaussines (?), dont l'entablement relie deux colonnes toscanes sur piédestal carré, surmontées d'un dé d'amortissement à cartouche garni de cuirs. Porte appareillée en plein cintre, avec impostes et extrados en larmier. Ecoinçons relevés d'un médaillon. Remarquables vantaux cloutés, ouverts l'un et l'autre d'une entrée secondaire sous accolade; mauclair sculpté, avec Vierge à l'Enfant. Au-dessus de l'entablement, cartouche ovale inscrit dans un panneau cantonné d'ailettes à volutes; au sommet, petit entablement et fronton triangulaire rehaussé d'une tête d'angelot. Niveau supérieur percé de trois larges baies à meneaux et résille, avec encadrement très ébrasé bordé d'une archivolte amortie. Pignons triangulaires indépendants et débordants, masquant les trois bâtières d'ardoises. Faces latérales épaulées par des contreforts à glacis, délimitant huit travées sur soubassement chanfreiné du côté de la cour d'honneur. Larmier continu formant archivolte au-dessus des grandes baies à meneau, remplages flamboyants, encadrement à mouluration simple et glacis ourlé d'un larmier mince. Corniche en cavet sur quart-de-rond.
4e travée percée d'une porte basse sous un linteau épais taillé en anse de panier et sommé d'une archivolte amortie; retours du chanfrein de soubassement de part et d'autre de l'encadrement biseauté. 7e travée à deux niveaux de baies géminées sans remplages, bordées d'un simple biseau. Extrémité S.E. intégrée à une tour carrée de cinq niveaux: porte en anse de panier (murée) apparentée à la précédente; deux niveaux de baies simples de même type que les doublets de la travée contiguë. Au-dessus, oculus triangulaire cerné d'un larmier. A g., trois petites baies étroites à linteau déprimé, dont deux sous larmier droit. Meurtrière au niveau supérieur de la tour, coiffée d'une flèche octogonale d'ardoises. Contrefort extrême intégré dans l'aile de 1640.
Intérieur pavé de pierre noire et divisé par deux rangs de hautes colonnes à tambours sur base octogonale: chapiteau à tailloir de même forme, pénétrant la corbeille ronde et lisse apparentée au gothique hennuyer. Reliant les supports, larges arcs brisés, plats et biseautés. Berceaux lambrissés récemment enduits, divisés en panneaux par des liernes et des couvre-joints nervurés. Couvertures renforcées d'entraits dans les nefs latérales. Filières à denticules, scandées de blochets dont plusieurs ont conservé leur figuration sculptée.
Au S.E., collatéraux percés d'un oculus et, au centre, chœur ajouré d'une rose à remplages flamboyants avec, de part et d'autre, une triple arcature gothique à colonnettes. Fenêtre gothique sans remplages dans le pignon. A dr., deux grandes baies à remplages flambloyants, à g., tribune des orgues à trois niveaux de colonnettes trapues reliant deux arcades en cintre surbaissé.
Sur toute la largeur de l'édifice, au revers de l'entrée, remarquable jubé Renaissance de 1605 (fig. 8) formé de cinq arcades en cintre surbaissé portant une balustrade: au niveau inférieur, voûtes à croisée d'ogives en pierre et voûtains en briques, appareillées en motifs décoratifs variés dans les deux travées N.E. Sur piédestaux à panneaux ornés de cuirs, élégantes colonnes ioniques cannelées et rudentées. Dans l'axe des supports, statues en pierre blanche représentant les quatre Docteurs de l'Eglise. Dans les écoinçons, de part et d'autre de la clé en console, figures d'anges portant les instruments de la Passion. Entablement animé de rinceaux, balustres en bois tourné interrompus par le balcon central et par des panneaux en bas-relief consacrés aux quatre Evangélistes.
Mobilier
Tableau: Adoration des bergers, toile de style rubénien par Lucas Franchois, 1650; copie de l'Adoration des Mages de Rubens, signée Th. (?) Delmotte; Dans le chevet, vitrail par L. Capronnier représentant st Charles Borromée.
Au N.E. de la chapelle, cour rectangulaire bordée par trois ailes de briques partiellement remaniées, datées par ancres de 1640 et 1679. A front de rue, aile de style classique de 1731, abritant autrefois le «grand parloir». Façade austère à deux niveaux de cinq travées inégales sur soubassement appareillé en pierre. Dans la 2e travée de dr., nettement plus large, frontispice flanqué de pilastres de pierre à bossages réunis à hauteur des impostes par les cordons-larmiers sommant chaque niveau. Portail cintré en pierre, bordé d'une gorge qu'un tore épais double intérieurement, et pris dans un encadrement rectangulaire à refends et crossettes enserré entre deux pilastres toscans à panneau en creux. Sur l'entablement, fronton triangulaire à tympan sculpté d'un décor symétrique de cornes fleuries et de volutes. A l'étage, baie à encadrement appareillé en pierre, sous linteau échancré à clé légèrement pendante et à montants en harpes. A dr. du frontispice, large travée avec fenêtres semblables, dont une aveugle, sur seuil plat en bandeau continu. A g., trois travées analogues mais plus étroites. Revers de sept travées ajouré au r.d.ch. par une galerie d'arcades de pierre en plein cintre profilé - sauf celle du centre en anse de panier - portées par des piles carrées à base en ressaut et impostes. Les deux travées extrêmes ont été transformées en fenêtres au XIXe s. Etage compris entre deux cordons-larmiers de pierre et éclairé de fenêtres semblables à celles de la façade à rue. Sur corniche de pierre moulurée, bâtière d'ardoises percée sur les deux versants par trois lucarnes à fronton triangulaire.
A g. de la cour, grande façade datée de 1679, comptant deux niveaux surbâtis
d'un étage récent. Soubassement en pierre appareillée bordé d'un chanfrein et d'un bandeau plat interrompu par sept fenêtres en arc surbaissé sur montants harpés. Trois portes insérées dans la succession des fenêtres, une à dr., de même type que ces dernières, avec baie d'imposte à petits-bois, une autre plus étroite dans la 3e travée g., également en pierre appareillée mais en cintre surbaissé sous archivolte amortie, surmontée d'une baie d'imposte assortie aux autres fenêtres et enfin, la porte principale, de style gothique, probablement contemporaine de l'église et de remploi: arc en anse de panier bordé d'une double mouluration intérieure, la 2e encadrant la menuiserie, la ire s'amortissant en colonnette sur des bases prismatiques; écu muet à la clé et archivolte amortie. Cordon-larmier continu courant sur les extrados des arcs en formant archivolte. Interruption du cordon au-dessus de la porte gothique, par une grande niche baroque en pierre blanche, portant un st Pierre sous une coquille, entouré de deux personnages allégoriques tenant un médaillon et mêlés à un enchevêtrement de volutes expansives. Au-dessus au 2e niveau, œil-de-bœuf ovale encadré d'une moulure de pierre et surmonté du millésime. Au même niveau, fenêtres de type tournaisien à seuil plat prolongé en bandeau et souligné d'un cordon, apparition précoce du type tournaisien à Tournai. Plusieurs restaurations sont visibles dans les archivoltes et les cordons de pierre, tandis que de nombreuses fenêtres ont été diminuées de largeur. Sur le 3e niveau tardif, haute bâtière en ardoises, percée de nombreuses lucarnes à croupe récentes.
A dr. de cette façade, une travée semblable mais à r.d.ch. plus élevé, placée probablement à l'origine dans l'alignement de la façade primitive de l'aile E. Baie du r.d.ch. sans archivolte, ce dern. existant par contre à l'étage. 3e niveau tardif et ouvert d'une baie en imitation du type tournaisien.
Perpend. à cette travée, façade datée de 1640 par ancres de remploi, mais refaite presque entièrement en type traditionnel en 1917, par l'architecte A. Dufour, avec utilisation partielle de matériaux anciens. Soubassement d'origine semblable à celui de l'aile g. Surmontant la porte centrale, précédée d'un perron moderne, niche baroque de même facture que celle de la façade de 1679 mais abritant une statue de st Charles Borromée: deux anges portant une couronne se confondent dans le même décor opulent enrichi de putti. 3e niveau et toiture de mêmes caractères qu'à la façade voisine.
Au S. de la cour, vaste jardin clôturé de hauts murs de briques et de moellons, celui de dr., entièrement en moellons et soutenu par de nombreux contreforts. Ensemble de bâtiments en briques formant un U. Au revers de l'aile restaurée par A. Dufour, grande construction perpend. de type traditionnel, édifiée en 1640 pour les élèves de la compagnie de Jésus. Seul le 0 subsiste encore de l'ancrage primitif. Façade principale située au N.E., comptant trois niveaux de quatorze travées étroites, obturées et repercées au XXe s. de baies en arc de briques surbsurbaissé. Baies d'origine à linteau droit sous arc de décharge en briques à clé et sommiers de pierre. Montants alternés et seuil plat. Soubassement semblable à celui des autres ailes. Au centre de la façade, niche en pierre avec cintre profilé reposant sur pilastres. Face latérale ouverte apparemment d'une seule travée à l'origine décalée vers la g. Baies plus grandes dont linteaux et seuils se continuent en bandeau. Pignon aigu comprenant à la base, une petite baie semblable et deux occuli. Revers tout en moellons avec soubassement biseauté et percements récents. Bâtière d'ardoises portant plusieurs lucarnes rampantes et bordée d'une frise redentée. Autres ailes construites au XXe s.
Un peu plus loin dans le jardin, à main droite, habitation basse en briques datée par ancres de 1754 et conservant en façade, sur soubassement appareillé, trois grandes baies en arc surbaissé à seuil plat et montants à queues de pierre. Toiture mansardée en tuiles.
A côté du mur pignon, remanié, mur perpend. de briques conservant la partie g. d'une porte en matériaux alternés. Parall. à la rue de Bève, dans une pelouse en contrebas, haut mur en moellons (voir Fortifications, p. 494).
[A. MILLET), Séminaire de Tournai. Bâtiments et collections, [1973), manuscrit dactylographié, Bibliothèque communale de Tournai.

Prospection

Prospection effectuée en 1978

Publication papier 

Tome : IPM - 6/2 (1978)

Code de la fiche

57081-INV-0662-01

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