Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 Séminaire (Collège des Jésuites)

Adresse principale : Rue des Jésuites 28, TOURNAI (Tournai)

Bien inscrit comme : Monument

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 57081-CLT-0199-01

Philosophique

Se signalant dans le déroulé de la rue des Jésuites par le portail d’entrée de style Renaissance inscrit devant les trois pignons de la chapelle gothique et par le portail de style classique donnant accès à la cour d’honneur, le séminaire épiscopal forme un ensemble complexe de bâtiments et de jardins, marqué par l’empreinte de la compagnie de Jésus qui est à l’origine des lieux en 1595. Elle y installe son collège et son noviciat, avant de déménager dans l’actuelle rue de l’Athénée en 1607. Après la suppression de la compagnie de Jésus en 1773, les bâtiments du collège sont achetés par les chanoines réguliers de Saint-Médard, anciennement Saint-Nicolas des-Prés (1779), eux-mêmes chassés en 1797 par les Commissaires de la République. Le lieu devient le siège de la sous-préfecture du département de Jemappes. En 1808, par décret impérial, le bâtiment est mis à disposition de Monseigneur Hirn, évêque de Tournai, qui y installe le séminaire diocésain.
Fruit de trois siècles et demi de campagnes de construction et de restauration, l’ensemble a subi de nombreux remaniements. Au tour d’une cour d’honneur assez austère, il rassemble quatre ailes de bâtiments dont les proportions ont été altérées.
La chapelle des Jésuites est la plus ancienne. Elle aurait été bâtie en 1601-1604 sous la direction du frère jésuite tournaisien Henri HOEMAKER. En pierre calcaire de Tournai, elle se compose d’une nef, deux bas-côtés et d’un chœur à chevet plat. Gothique dans sa structure, elle se distingue par son portail Renaissance composé de colonnes toscanes portant un fronton à volutes (1603) ; à l’intérieur une remarquable tribune ouvragée de même style lui fait pendant. Le vitrail au fond de la nef centrale qui représente Saint-Charles Borromée est une œuvre de Louis Carpronnier, placée en 1866.
Dans le prolongement de la chapelle vers les jardins, l’aile dite « des cellules » l'ancien dortoir, aurait été construite en 1640, elle a subit de lourdes transformations tant intérieure que extérieur en 1932. Sous une toiture en bâtière, elle élève trois niveaux en briques portant les traces de 16 travées de baies de type tournaisien.
Les bâtiments centraux, construits en 1640 pour « la Présidence » et 1663 pour « l’Auditoire », ont fait l'objet de lourdes restaurations en 1917 par l'architecte Alphonse DUFOUR. Entre 1949 et 1952 d'après des plans de l'architecte Jean CAILIEAU, ils sont rehaussés, l'aménagement intérieur est totalement changé, et les façades arrières intégralement reconstruites dans un style fonctionnel. Fermant la cour d’honneur, seule la façade de « la Présidence », est restée en place. Remaniée au niveau des baies en 1917 et surhaussée d’un niveau après la seconde guerre mondiale, sur un haut soubassement en pierre calcaire appareillée chanfreiné, la façade de type traditionnel est éclairée par ses fenêtres à croisée ou traverse de pierre glissées entre des cordons de pierre moulurés. Elle est rehaussée d’une niche baroque en pierre d’Avesnes abritant une statue de Saint-Charles Borromé. La niche surmonte une porte d'entrée de style renaissance à laquelle on accède par un perron à deux rampes. A l'arrière, en retour vers les jardins, l'aile qui longe la rue de Bève, est quant à elle, une construction relativement récente, ses plans ont été dressés par l'abbé Vital DURAY en 1882. Son élévation se caractérise par quatre niveaux soulignés de bandeaux de pierre prolongeant les appuis des baies sous une toiture en bâtière et ponctué au pignon d'une tourelle d'escalier.
En face de la chapelle, l'aile de l’Oratoire, datée de 1679, sera elle aussi lourdement transformée en 1949, dans sa structure intérieure et rehaussée d’un étage. Sa façade reste cependant représentative de l'architecture traditionnelle du 17e siècle, avec son soubassement en pierre calcaire appareillée bordé d’un chanfrein partant dix travées de baies en arc surbaissée sur montants harpés sous larmier, elle aussi rehaussées d’une niche baroque à figures d'anges et à enroulements refermant la statue de Saint-Pierre.
L’aile refermant la cour à rue, l'ancien parloir, daté 1731, affiche un style Classique plus régulier. A rue sur un soubassement en pierre calcaire appareillée, elle élève deux niveaux en briques ajourés de baies à encadrement de pierre calcaire harpés à appuis en affleurement se prolongeant entre les baies et cordon larmier à l’extrados des baies. A l’extrême gauche, le portail d’entrée s’inscrit entre deux pilastres à refends et sous un fronton triangulaire timbré du monogramme IHS, emblème des Jésuites. Vers la cour, le rez-de-chaussée forme une galerie ouverte sur la cour par sept arcades en plein cintre. La toiture en bâtière à croupes est percée de sur ses deux versants de lucarnes fronton.
Dans les jardins, des vestiges de la première enceinte sont intégrés à une partie du mur de clôture qui délimite la parcelle dans la rue de Bève.

FM

Bibliographie :
Maillard- Luypaert M. (dir.), 2008. Séminaire de Tournai. Histoire - Bâtiments, Louvain.