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Adresse principale : AMAY (Amay)

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Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

Notice

Église paroissiale St-Georges et Ste-Ode. Autrefois collégiale. Se dressant fièrement au centre du bourg ancien, engagé dans le pied du coteau et flanqué jusqu'en 1857 au N. et au S. d'un cimetière, ce sanctuaire est connu avec certitude depuis 634. Sans doute vers la fin du VIe s., Amay possédait une «basilique» dédiée à st Georges dont le fondation est attribuée traditionnellement à ste Ode, avatar pratiquement confirmé de Chrodoara dont on a retrouvé le sarcophage sous le choeur lors de fouilles en 1977.
Implantée sur les ruines d'un édifice romain, l'abside dégagée lors des fouilles sous le choeur du sanctuaire actuel correspond peut-être au choeur de cette basilique. Primitivement siège d'une communauté de moniales (?), l'église devint collégiale avec l'installation d'un chapitre de chanoines séculiers dont la première mention remonte à 1091.
La tradition veut qu'un nouvel édifice ait été construit en 1089 sous l'évêque Henri de Verdun. La collégiale fut rebâtie entre le XIe et le mil. du XIIe s., l'avant-corps étant antérieur sans doute de quelques décennies au restant de l'édifice; la nef centrale conserve encore des murs gouttereaux romans. Au XVIe s., transformation de la partie centrale du «Westbau» en y intégrant une troisième tour rehaussée encore à la fin du XVIIe s. Toujours au XVIIe s., couverture des tours latérales et peut-être reconstruction du choeur . Au XVIIIe s., modifications successives : entre 1720 et 1725, édification de la voûte de la nef centrale et remaniement du choeur , et en 1732 redressement du cloître grâce au chanoine Gossuart. Sous l'abbatiat de Lambert-Walthère van den Steen (1748-1778), pose d'une nouvelle charpente sur le vaisseau central en 1765; ensuite lors d'une campagne entreprise entre 1772 et 1774 par Hubert-Joseph Corbaux en qualité d'«architecte, directeur des ouvrages du chapitre d'Amay», adjonction de deux porches, reconstruction des bas-côtés et des bras du transept et élévation des deux chapelles greffées sur les bas-côtés et de la salle capitulaire. Au XVIIIe s. également, aménagement de la décoration intérieure dans un style classique qui confère ainsi une certaine unité à cet édifice à caractère composite.
Accessible par deux porches enserrant l'avant-corps occidental constitué de trois tours, édifice comprenant une nef et des bas-côtés longs de cinq travées, un transept saillant et un choeur de deux travées terminé par un chevet plat. Entourant le choeur , deux sacristies au N. et au S. et, à l'E., bâtiment réservé autrefois au chapitre et cloître dans le prolongement des bras du transept.
Diversité dans la maçonnerie : moellons principalement de grès et appareil calcaire; emploi de la brique très réduit. Couvertures d'ardoises.
Accolés au S. et au N. de l'avant-corps, porches hors-oeuvre érigés par l'abbé Lambert-Walthère van den Steen en 1772 comme l'attestent les chronogrammes.
Surélevée par rapport à la Grand-place et précédée de deux volées d'escalier en pente raide, entrée S. présentant une façade en large ressaut central à pans convexes structurés par des pilastres à refends et couronnée d'un fronton courbe à base interrompue. Deux niveaux délimités par un bandeau calcaire en forte saillie. Porte à encadrement finement mouluré simulant trois clés en tas-de-charge. Pourvue d'un châssis à guillottine et à petits-bois, fenêtre de l'étage à chambranle à crossettes, surmontée d'un cartouche portant ILLVstrIs aC gratVs Van Den steen/ aManII abbas LIbere erIgIt. Décoré de motifs végétaux, tympan frappé aux armoiries du commanditaire, soulignées d'une banderole portant la devise «Omnia pro Deo». Animés par des faux oculi circulaires au pourtour calcaire, adoucissements formés d'un pan de briques enduites, élégamment découpé par un encadrement calcaire. Accusés de chaînes d'angle, petits côtés en moellons de calcaire et de grès. Toiture en demi-bulbe reposant sur une corniche calcaire fortement profilée.
Plus discret mais assez semblable au précédent, porche N. de plain pied avec la voirie. Adoucissements concaves sans oculi. Porte surmontée d'une fenêtre plus petite et d'un fronton triangulaire également interrompu à sa base. Entre la baie et ce couronnement, cartouche profilé portant DeLapIDe LVLenter/ConstrVebat eX LapiDe (nom latinisé de l'abbé).
Avant-corps occidental imposant et élancé, formé de trois tours quadrangulaires jointives et talutées, coiffées de flèches aiguës. A l'origine, élevé sans doute sur une base commune, massif occidental offrant seulement deux tours reliées entre elles par un corps de bâtiment de plan barlong plus ramassé sans saillie et ouvert probablement sur le r.d.ch. et le deuxième étage des tours.
Erigées à l'O. sur un soubassement en retraite amortie en glacis et libres à l'origine de tout contact vraisemblablement à partir du troisième étage, tours latérales en moellons de grès où sont glissés épars des calcaires locaux. Murs épais et frustres ouverts irrégulièrement de baies perceptibles dehors et (ou) dedans : outre une meurtrière à l'O. au premier étage, fenêtres au cintre constitué de moellonnets.
Pour la tour S. jadis de quatre étages, nombreuses consolidations et réfections dans la maçonnerie. A l'O., contrefort de grès taluté d'époque tardive. Au sommet, pièce occupée par la mécanique de l'horloge; millésime 1774 gravé dans l'enduit. Charpente datée de 1608 reposant sur des modillons calcaires fort érodés sans doute de la même époque.
Servant probablement jusqu'en 1674 de clocher, tour N. fort semblable à la tour S. Mise en oeuvre , selon E. Colin, d'une qualité supérieure attestant une reconstruction à l'époque romane (mil. du XIIe s.?) du moins à partir du deuxième niveau. Traces d'un escalier desservant les étages.
Emergeant sensiblement du massif occidental et dotée d'un parement en moyen appareil calcaire divisé horizontalement par des cordons-larmiers, tour centrale aménagée sur quatre niveaux au XVIe s. (en 1525?) et à la fin du XVIIe s. à partir d'un corps de bâtiment médian abritant sans doute à l'origine un contrechoeur situé dans l'axe du vaisseau. Atteignant la hauteur du plancher du deuxième étage des tours latérales et éclairé autrefois par un grand oculus du XVIe s. au pourtour calcaire, important r.d.ch. au parement revu (au XVIIIe s.?) à quatre retraites délimitées par des cordons-larmiers et épaulées depuis 1830 par deux contreforts également appareillés. De ce côté au premier étage, petit jour étroit. Deuxième étage ouvert à l'E. et à l'O. par quatre baies étroites au linteau échancré à clé. Contenant les clochers, dernier niveau érigé ou plutôt modifié à la fin du XVIIe s. Deux larges fenêtres à arc surbaissé, munies d'abat-son à l'E. et à l'O. Nombreuses ancres en S. Corbeaux et corniche en calcaire.
A l'origine, r.d.ch. ouvert par des arcades cintrées sur les tours latérales et la nef; sol surélevé par rapport à celle-ci. A l'époque gothique, lors de l'aménagement de la tour centrale, modification, selon E. Colin, de l'espace : communications latérales réduites (vestige de ce passage (?) du XVIe s. au S., aux montants chaînés et feuillure), arcade de la nef surhaussée et flanquée d'une seconde plus basse posée sur des demi-colonnes (bases et premiers tambours encore visibles); percement d'une entrée axiale à modénature gothique perceptible uniquement à l'intérieur : arc en plein cintre reposant sur des impostes saillantes et des piédroits chaînés profilés.
A la fin du XVIIIe s., rhabillage et modification à nouveau de cet espace suite notamment au déplacement du jubé : réservé à la chapelle de semaine, tiers inférieur fermé par le jubé baroque commandé en 1685 par l'abbé de Sluse et clôturant initialement le choeur des chanoines à la croisée du transept ; occupation du reste de l'espace, sorte d'entresol, par une tribune d'orgues accessible par un petit escalier en pierre dans l'angle N.-0.
Datant sans doute d'une époque un peu postérieure à l'avant-corps, au plus tôt selon L.-F. Génicot de la fin du XIe s., nef centrale de style roman longue de cinq travées, érigée en moellons de grès et ouverte de fenêtres-hautes en plein cintre. Extrémités des murs raidies par des lésènes réunies par une frise d'arcatures posées sur des culots rect. munis d'une base en pyramide renversée et disparues à l'O. probablement suite à un remaniement. Vestiges d'une ancienne charpente romane datée par dendrochronologie de 1140-1150, d'origine ou plutôt refaite après un incendie? Petit rehaussement au XVIIIe s. pour accueillir la charpente actuelle millésimée 1765. Trous de boulin, bandeau calcaire et bouts d'entrait sous bâtière à égout retroussé.
Renforcés par des contreforts accusés de chaînes d'angle harpées, bas-côtés également de cinq travées, reconstruits dans le dern. tiers du XVIIIe s. en moellons de grès et calcaire. Fenêtres en plein cintre sur piédroits à deux harpes. En première travée du bas-côté S. réservé autrefois à l'usage des paroissiens, arc surbaissé formé de moellonnets, d'un ancien passage (?).
Bandeau et corniche moulurée en calcaire sous appentis à coyaux. Dernières travées à l'E. flanquées d'une chapelle de même époque, délimitée par des besaces d'angle.
Culminant à la hauteur de la nef et aligné sur les chapelles des bas-côtés, transept aménagé dans le dern. tiers du XVIIIe s. probablement sur des structures plus anciennes, peut-être médiévales, encore visibles dans le moellonnage du mur E. du bras N. Maçonnerie en moellons principalement de grès et calcaire. Bras composés d'une base quadrangulaire; côtés N. et S. percés d'une baie en plein cintre identique à celles des bas-côtés et couronnés, au S. par une corniche profilée prolongeant celle de la chapelle, et au N. par un simple bandeau calcaire.
Parties supérieures munies de trois pans coupés renforcés de chaînes d'angle appareillées. Fenêtres semblables aux précédentes. Trous de boulin et corniche profilée en cavet sous haute bâtière à égout retroussé. Au N., insérée dans la maçonnerie, petite pierre calcaire décorée d'une figure humaine.
Vestiges de deux arcades en briques au mur E. du bras S. sur lequel fut greffée vers 1910 une cabine électrique en moellons sous appentis; arcades s'ouvrant peut-être jadis respectivement sur une absidiole située à l'emplacement de la sacristie et sur le passage vers le cloître ou peut-être traces d'un projet non réalisé de l'abbé van den Steen.
Légèrement plus bas que le transept et flanqué de deux sacristies, choeur érigé en moellons de grès au XVIIe s. et revu au XVIIIe s. Bras du mur N. animé par deux curieuses grandes arcades aveugles cintrées et jumelées à appui surélevé et marqué par une amortie en glacis (époque?). Terminées par un chevet plat, deux travées éclairées par deux fenêtres à arc surbaissé. Au mur-pignon, baie constituée de pierres de récupération et surmontée du millésime 1725. Trous de boulin et bâtière.
De part et d'autre du choeur , sacristie et passage vers le cloître datant principalement du XVIIIe s. (?); au N., passage antérieur au XVII le s. et petite sacristie occupée aujourd'hui par la chaudière; sacristie S., probablement du XVIIIe s., sous toiture à la Mansart et à égout retroussé percée de trois lucarnes à croupe. De ce côté, passage vers le cloître du XVIIIe s. en moellons sous appentis, éclairé par trois baies bombées à clé sur piédroits harpés.
Intérieur du sanctuaire transformé surtout dans le courant du XVIIIe s. Nefs reliées par cinq grandes arcades en plein cintre reposant sur des pilastres et des colonnes de style toscan en calcaire placées en sous-oeuvre peut-être au XVIIe s. en remplacement des supports d'origine et enduites de 1772 jusqu'en 1927. Vers 1725, élévation des voûtes du vaisseau central et du choeur ; voûtes stuquées à quatre nervures et clé annulaire; clé de voûte du choeur datée de 1725. Décoration homogène d'inspiration classique du XVIIIe s. où prédominent le faux et le trompe-l'oeil; niveaux séparés par un entablement recevant la retombée des voûtes et des arcs doubleaux et posé sur des fausses consoles dans le vaisseau central et sur de faux pilastres composites dans le transept et le choeur. Voûtes en voile en briques du dern. tiers du XVIIIe s., supportées par de faux pilastres toscans pour les bas-côtés et le r.d.ch. des tours latérales. Couverts d'un lambris en berceau peint en fausse voûte, bras du transept formant un hémicycle; millésimes 1773 et 1774 et armoiries de la famille van den Steen modelés dans le revêtement. De la fin du XVIIIe s., pavement en marbre blanc et noir pour le choeur et en granit poli noir et gris pour le reste. Plafond stuqué et cheminée du XVIIIe s. pour la grande sacristie.
Accessible par deux portes basses de part et d'autre du maître-autel et abritant la salle capitulaire et celle dite au trésor, bâtiment érigé au XVIIIe s. sous toiture mansardée à coyaux. Briques enduites et calcaire sur un soubassement en moellons calcaires. Cantonnée de besaces, façade E. comptant deux niveaux et trois travées : la dr. aérée par des jours verticaux, les autres éclairées par des fenêtres de hauteur dégressive au linteau en tas-de-charge, pourvues d'un châssis à petits-bois et à guillotine; battées. Trous de boulin et corniche moulurée en cavet. Murs-pignons aveugles; fente de ventilation à dr. Au r.d.ch., belle cheminée en marbre de St-Remy surmontée d'une peinture figurant ste Ode recevant Jésus se présentant sous l'aspect d'un mendiant et des armoiries de l'abbé van den Steen. Plafond au décor stuqué. Lambris et portes d'origine panneautées en chêne.
Se développant à l'E. du choeur dans l'axe de l'église et transformé en un musée, cloître vraisemblablement d'implantation médiévale relevé en 1732 par le chanoine Gossuart comme l'atteste la plaque commémorative dans l'aile E., restauré déjà en 1770 et revu en 1925. Elevées en moellons de grès sous appentis, ailes couvertes de voûtes d'arêtes en briques soutenues par des arcs doubleaux et autrefois enduites. D'époque tardive, fenêtres cintrées au pourtour de briques sur appui calcaire. Entre la salle capitulaire et le cloître au S.-O., petit passage sous appentis, ouvert d'une baie semblable (PLI, I, fig. 1, 2).

Sarcophage de «Sancta Chrodoara» peut-être du VIIe s. et la châsse de Ste-Ode en orfèvrerie mosane de 1240-1250.
Intéressant mobilier des XVIIe, XVIIIe et XIXe s. : jubé baroque de la fin du XVIIe s. décoré à la fin du XVIIIe s. de médaillons par Moretti, autels de la tin du XVIIe s. et du XVIIIe s., stalles et grilles des chapelles des bas-côtés...; du XIXe s., bancs, confessionnaux, chaire de vérité, orgue...
Peintures de/ou attribuées à E. Fisen et J.B. Dupin de la fin du XVIIe et du 1er tiers du XVIIIe s.
Nombreuses sculptures importantes des XVIe, XVIIe et XVIIIe s.
Plusieurs dalles funéraires de la fin du XVe au XVIIIe s. N.R.

L.-F. GENICOT, L'avant-corps ottonien dAmay dans le Moyen-Age, t. LXXIII, 1967, p. 349-374; P. HOFFSUMMER, L'évolution des toits à versants opposés dans le Bassin mosan, l'apport de la dendrochronologie (XIe-XIXe s.), thèse de doctorat inédite, Université de Liège, 1989; E. COLIN, L'évolution architecturale de l'ancienne collégiale Saint-Georges et Sainte-Ode d'Amay, du Xe siècle à la fin du XVIIIe s., mémoire de licence inédit, Université de Liège, année académique 1988-1989.

Prospection

Prospection effectuée en 1992

Code de la fiche

61003-INV-0064-01

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