Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Rue du Château 1, BURDINNE (Oteppe)

Bien inscrit comme : Monument

N° 1. Château d'Oteppe. Occupé dès le XVIIe s. au moins par la famille de Lochon, originaire du village, où, depuis le XVIe s., elle est locataire de la dîme d'Orval. Jean de Lochon, en 1651, est également qualifié de seigneur de Beauraing-sur-Méhaigne, titre qui resta à ses descendants.
Dominant le village du haut de la colline, formant aujourd'hui un U, ensemble de bâtiments dont les plus importants - logis, écuries - orientés E.-0., épousant le relief. Accès à l'O., par un portail en anse de panier, à clé et moulure d'imposte, doublé d'un rouleau de briques, percé dans un bâtiment en briques et calcaire (fin du XVIIe s.). Façade extérieure réaménagée au mil. du XVIIIe s.; deux niveaux de hauteur décroissante de quatre travées; baies à linteau bombé à clé ourlée; chaînage d'angle à g. Pignon N. en oblique; soubassement à ressaut chanfreiné; deux niveaux d'une travée; baies récentes. Façade sur la cour à soubassement en moellons de calcaire assisés; chaînage d'angle à dr. Deux niveaux de six travées, avec petits jours de comble sous la corniche; baies à croisée ou traverse, harpées aux deux premières travées, à piédroits monolithes aux suivantes; au centre, au r.d.ch., passage charretier à arc de briques, flanqué d'arcatures analogues contenant des portes. Bâtière d'ardoises à croupes.
Perpend., corps de logis de briques et calcaire, élevé en trois étapes au moins. Façade N., sur la cour, de deux niveaux sur soubassement en moellons de calcaire à ressaut chanfreiné; à dr., deux travées de baies à croisée, à piédroits chaînés; linteau déchargé par des arquettes au r.d.ch., arc et arquettes à l'étage (1re moit. du XVIIe s.). A g., deux travées de baies également à croisée, à piédroits monolithes (1er tiers du XVIIIe s.). Au r.d.ch., entre les travées, dalle aux armes de Lochon.
Etage en retraite talutée à larmier. Au centre, avant-corps saillant à trois pans; soubassement de moellons calcaires sans ressaut. Faces latérales percées d'une travée de baies à croisée à piédroits monolithes; à l'avant, une travée flanquée de refends; porte en plein cintre à clé dans un encadrement rect., traverse d'imposte saillante moulurée; piédroits prolongés par des pilastres encadrant l'imposte et supportant un entablement mouluré. Sur celui-ci, porte-fenêtre à linteau bombé et clé, avec garde-corps de ferronnerie. Corniche de calcaire en cavet sur corbeaux moulurés, doublée d'un bandeau plat, interrompue à l'avant-corps. Façade S. vers la vallée à angles chaînés comprenant à g. deux niveaux de trois travées; baies jadis à croisée, à piédroits harpés (sauf en première travée à l'étage, piédroits monolithes); bandeaux à hauteur d'appui, traverse et linteau ; appui et bandeau saillant à l'étage et chanfreiné à la deuxième et troisième travée; celles-ci à linteau déchargé par des arquettes. Ancres à simple volute (mil. du XVIIe s.).
Avant-corps légèrement saillant, renforcé de chaînes d'angle harpées; et légèrement décalé vers la g. Une travée de baies rect. Etage en retraite talutée à larmier. Fronton renfermant une dalle aux armes d'alliance Lochon-Lochon, avec inscription indéchiffrable. Terrasse (XIXe s.) sur arcades en anse de panier, à colonnade toscane. Annexe vitrée malencontreuse, dissimulant le r.d.ch. A dr., deux niveaux de trois travées, baies jadis à croisée, à piédroits monolithes, avec bandeaux à hauteur d'appui, traverse et linteau (ter tiers du XVIIIe s.). Appuis et bandeau correspondant de l'étage saillants. Corniche comme à la façade N.
Pignon O. remanié, avec bandeaux horizontaux et deux niveaux d'une baie chaînée, déchargée à l'étage.
A l'intérieur, quelques décors de stucs et cheminées de marbre des XVIIe et XVIIIe s.; intéressant salon avec toiles peintes (paysages maritimes, turqueries, bouquet) et armoire encastrée (mil. du XVIIIe s.).
Toiture d'ardoises à croupe (à l'O.) et croupette (à l'E.), sommée de beaux épis de ferronnerie. Lucarnes à croupe sur les deux versants.
A l'O., entre le logis et l'aile du portail, puissante tour de plan carré, de quatre niveaux.
Maçonnerie de moellons de calcaire, sauf au dernier niveau, en retraite talutée à larmier, de briques avec chaînage d'angle de calcaire. Toutes les baies remaniées et élargies. Importante toiture d'ardoises largement débordante, à huit pans, surmontée d'un clocheton octogonal et d'un important épi de ferronnerie.
Prolongeant le logis vers l' E., importante aile jadis à usage d'écuries. Façade N. sur la cour en léger retrait; à dr., construction en moellons de calcaire (XIXe s.), dans le style mosan. Habitation de deux travées sur deux niveaux, flanquée à g. d'une petite tour carrée. Lui fait suite une aile en briques et calcaire, sur soubassement à ressaut chanfreiné, probablement du XVIIe s., avec ouvertures remaniées. Au pignon E., entrée charretière en anse de panier doublée d'un rouleau de briques. Ancres à double volute et millésime (1)6.3. Frise de briques dentée.
Façade S. entièrement masquée et dénaturée par une terrasse couverte (XXe s.). Grande bâtière d'ardoises, avec lucarnes à croupe sur le versant S.
Dans le prolongement, à l'extrémité E., en retrait et plus basse, petite construction de la 1re moit. du XVIIe s., en briques et calcaire, sur soubassement en moellons de calcaire. Au N., à g., porte en plein cintre à modénature de tradition gothique flanquée de petits jours rect.; à dr., deux arcatures plus récentes en briques, sur piédroits de calcaire, enfermant à g. une porte à linteau déprimé et clé à crossettes à piédroits harpés flanquée de deux petits jours rect. (fin du XVIIe s.), à dr., une fenêtre analogue, pastiche du XIXe s. et grande gerbière harpée. Mur-pignon en moellons de grès et calcaire, et pignon de briques avec chaînage d'angle de calcaire; deux ouvertures de tir. Bâtière d'ardoises. A l'angle E., jolie échauguette de briques sur consoles profilées de calcaire; petits jours carrés en déharpement. Frise de briques sur gouttes supportant un larmier calcaire en ressaut. Ancres à double volute. Poivrière d'ardoises à six jours, et coyaux, terminée par un petit bulbe.
Isolée et fermant la cour à l'E., aile jadis d'étables sous fenil, en briques et calcaire sur soubassement en moellons de calcaire assisés à l'O., en moellons de schiste à l'E., et aux pignons, ceux-ci à ressaut chanfreiné. Façade principale à l'O. percée de quatre portes à linteau déprimé et clé à crossettes, piédroits harpés (les deux de g., de hauteur irrégulière, jumelées, la plus petite surmontée de trois jours superposés d'époque différente). Petits jours d'aération rect.; gerbières rect. ou harpées. Ancres à simple volute. A l'arrière, ouvertures hétéroclites dont une porte identique à celles de l'avant. Mur-pignon N. cantonné de chaînes d'angle en harpe, et percé de deux grandes baies à croisée à piédroits harpés et linteau déchargé. Mur-pignon S. à très haut soubassement, percé dans les combles de trois oculi circulaires.
Angle E. renforcé d'une haute tour circulaire (mil. du XVIe s.), en briques sur soubassement taluté en moellons de calcaire assisés, à double ressaut chanfreiné, avec ouvertures de tir. Tour percée d'ouvertures
de tir, de petits jours rect. en déharpement et d'un colombier à différents niveaux. Tore en calcaire dans le haut. Poivrière d'ardoises à six pans et coyaux terminée par un petit bulbe et un épi de ferronnerie. Isolées aujourd'hui dans le parc, deux tours appartenant jadis à l'enceinte (?). Au N., tour circulaire en moellons de calcaire soigneusement assisés, légèrement talutée (fin du XVIe ou début du XVIIe s.). Porte à piédroits harpés et linteau sous arc de décharge en mitre; ouvertures de tir, un petit jour carré en déharpement et baies à traverse aux deux niveaux supérieurs. Corniche de calcaire en cavet; poivrière d'ardoises à coyaux et épi de ferronnerie. A l'O., dans l'alignement de l'aile du portail, petite tour en fer-à-cheval en briques et calcaire, peut-être refaite au XIXe s. Percements récents. Toiture d'ardoises à fort égout, sur corbeaux de bois (fig. 143, 144, XV). J.C.