Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Quai de Namur 1, HUY (Huy)

N°1. Ancien Hospice d'Oultremont. Ancienne maison claustrale, reconstruite sur l'emplacement d'un bâtiment de même nature, par le chanoine Gérard d'Oultremont vers 1575.
Grand bâtiment (1) remanié dans ses percements au XVIIIe s., établi perpendiculairement au rocher du château.
Logis : façade N.-E., vers la collégiale, sur la cour, fermée jadis d'un mur percé d'une porte cochère cintrée, soulignée d'un larmier sur consoles à tête humaine. Le long du rocher, une rampe (2), sur quatre arcades en anse de panier, formant des niches en berceau, en maçonnerie de moyen appareil calcaire, donnant accès au premier étage du logis. Mur de soutènement du rocher, en moellons de calcaire, à deux corbeaux saillants, placés très haut (?). Façade de briques et calcaire, de trois niveaux et demi de cinq travées, sur soubassement en grand appareil calcaire à ressaut chanfreiné, avec chaînage d'angle. Au r.d.ch. à g., petite baie carrée à harpes supérieures, dont l'appui repose sur le soubassement, suivie d'une porte en plein cintre à modénature gothique amortie sur base de colonnette. A dr., deux baies à linteau droit du XIXe s. et porte cochère en plein cintre, à clé trapézoïdale et piédroits harpés, aménagement du XVIIIe ou XIXe s. sur une modénature du XVIe s. encore visible dans le bas, et amortie sur base de colonnette.
Premier étage : à g., donnant accès à la rampe, porte en plein cintre, surmontée d'un larmier retombant sur consoles sculptées à tête humaine ; modénature gothique sur base de colonnette. Au-dessus, jour du mil. du XVIIIe s., à linteau bombé et clé trapézoïdale, passante, pendante et saillante, et piédroits en délit, renforcée de barreaux de fer. Ancres à simple volute. A peu près au mil. de la façade, bas-relief en calcaire de la fin du XVIIe s., représentant la Vierge et l'Enfant.Deuxième étage : larmier identique à l'intérieur. A g., une baie du mil. du XVIIIe s. à linteau bombé et clé trapézoïdale passante, pendante et saillante, et piédroits en délit, suivie à dr. de quatre baies à piédroits chaînés du XVIe s. jadis à croisée, à linteau droit dont l'intrados est creusé d'une accolade (récents). Ancres à simple volute. Troisième étage : trois baies centrales à linteau en accolade et cordon-larmier sur pyramide, piédroits chaînés, encadrées à g. et à dr. de petites baies rectangualires à linteau droit, plus récentes. Corniche en calcaire moulurée, bâtière d'ardoises. Au mur-pignon N., prolongement du soubassement et des larmiers entre les étages. Mur aveugle, à l'exception de deux niveaux de baies dans la partie supérieure : une baie à dr., à hauteur des jours de combles de la façade N.-0., et deux baies dans la bâtière. Baies carrées à linteau en accolade et cordon-larmier sur pyramide, piédroits chaînés ; modénature gothique sur base de colonnette. Ancres à simple volute et agrafes. Chaînage d'angle.
Façade N.-0., sur la cour intérieure, pratiquement aveugle, à l'exception, au Rez-de-chaussée, d'une baie à croisée refaite, identique à celles du mur-pignon, et à dr. porte murée en plein cintre, avec larmier sur pyramides doublé d'un rouleau de briques, piédroits et modénature analogues à la baie précédente. Soubassement avec un petit décrochement en hauteur à g. Un seul larmier horizontal, à mi-hauteur du premier étage. Mur incurvé avec un petit encorbellement au-dessus de la porte murée, pour assurer la transition avec la tour d'escalier. Ancres à simple volute.
Tour circulaire (3), avec étage supérieur octogonal en léger encorbellement sur consoles moulurées, placées aux angles. Mêmes maçonnerie et soubassement qu'au reste du bâtiment. Accès par une porte à linteau légèrement déprimé et chanfreiné, dont la face est creusée d'une accolade, piédroits chaînés ; modénature gothique sur base de colonnette. Cinq niveaux de jours carrés, à linteau en accolade et larmier sur pyramides, dans la partie cylindrique, éclairant l'escalier. Jours décalés : un à dr. de la porte, au N., sous le larmier horizontal prolongeant celui de la façade N.-0., puis deux orientés vers le S.-0., en-dessous du larmier horizontal placé à hauteur de la corniche du logis, et deux vers le S., dans la partie supérieure. Etage octogonal avec chaînages aux arêtes, éclairé par des baies analogues, une face sur deux ; baie du N.-E. murée. Corniche moulurée en calcaire, pavillon d'ardoises à coyaux. Du côté du toit du logis, partie circulaire de la tour flanquée par un redent de briques couronné d'ardoises, avec chaînage calcaire, qui s'amorce sous l'encorbellement de l'étage supérieur. A l'intérieur, escalier d'accès au dernier étage de la tour, qui s'amorce dans les combles du logis. Aile de la galerie (4), construite perpendiculaire au logis, en léger retrait de la tour, orientée vers le N. Partie sans doute postérieure au reste du bâtiment et certainement à la tour elle-même, car les portes donnant de celle-ci vers cette aile présentent une modénature de type extérieur, à bases de colonnette. Partie g. constituant le prolongement du corps de logis après la tour, par laquelle on accède par:une porte à linteau en accolade et modénature sur bases de colonnette, à la terrasse, établie sur un mur aveugle, contigu à la tour, avec le même soubassement à ressaut chanfreiné. Galerie composée de deux arcades en anse de panier, sur une colonne toscane en calcaire, l'arcade de g. brisée pour suivre l'articulation du bâtiment et se rattachant à la tour. Au-dessus de cette partie, petite baie carrée à linteau en accolade et larmier (cf. précédemment) surmonté d'un fort arc en briques déchargeant la partie oblique de l'arcade. Sur la façade N., une baie carrée refaite, avec linteau en accolade et larmier surmonté d'une petite baie carrée à linteau droit, refait, et piédroits harpés. Corniche identique à celle du logis, bâtière d'ardoises. Au niveau de la terrasse, au N.-0., dans le mur du logis, deux portes moulurées jointives en plein cintre, à piédroits harpés ; au S.-E., accès à l'aile en retour par porte en plein cintre, à encadrement chanfreiné. A dr., en dehors de la galerie, deux baies jointives à linteau droit et piédroits harpés à modénature gothique : baies jadis à croisée, dont linteaux et appuis ont été remplacés à une époque ultérieure. Au premier étage, baie à croisée à linteau en accolade et piédroits harpés, et modénature gothique sur congé (refaite); dans les combles, grande baie probablement élargie, à piédroits chaînés et chanfreinés, et linteau droit refait. Chaînage d'angle. Corniche analogue au reste du bâtiment. Bâtière d'ardoises plus haute que sa voisine, et coupée au raccord.
Façade arrière donnant accès au dernier niveau sur jardins, par une porte en plein cintre à piédroits harpés. Mur en moellons de calcaire. Pignon du grand logis percé de deux fois deux baies jointives à linteau droit récentes et, dans les combles, de deux petits jours carrés à linteau droit et piédroits harpés.
Aile de la cour (5) d'un seul niveau de trois travées, avec soubassement analogue à celui du reste du bâtiment. Construction primitive plus élevée et pourvue d'une tour ronde, qui apparaît sur les gravures anciennes. A g., baie à croisée, à linteau en accolade et piédroits chaînés, modénature amortie en retour d'équerre, flanquée à g. d'une petite baie carrée, à hauteur des jours supérieurs, à linteau en accolade et piédroits chaînés. Porte avec linteau, piédroits et modénature analogues, de même que la baie de dr., à croisée. Croisées et appuis refaits récemment. Bâtière d'ardoises à croupe.
Contre le mur-pignon, jolie fontaine (6) de la fin du XVIIIe ou du déb. du XIXe s., avec dauphin cracheur dans une niche en coquille surmontée d'un fronton triangulaire (fig. 129, 130, plan IV). J.C.

N. ROUCHE, Histoire d'une maison claustrale. L'hospice d'Oultremont à Huy, dans BIAL 77 (1964), p. 19-69; J. COMANNE, Les cordons-larmiers...p. 63-86.