Inventaire Régional du patrimoine

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Adresse principale : Chaussée F. Terwagne 134-136, ENGIS (Hermalle-Sous-Huy)

Bien inscrit comme : Monument

N°s 134-136. Château de Hermallesous-Huy. Relevant de la cour féodale de Liège, la seigneurie de Hermalle-sous-Huy débuta avec Michel de Hermalle, seigneur de Chaumont, d'Engis et des Awirs v. 1100. La propriété passa par héritages successifs à la famille de Warfusée au XIIe s., à Arnold de Lummen, à Jean de Wavre de Brabant, vers le mil. du XIVe s., à Englebert de Haccourt à la fin du XIVe s., à Charles de Rivière d'Arschot en 1419, à la famille de Corswarem de Momalle durant la 2e moit. du XVe s., à la famille de Rongrave au XVIe s., à Jean de Berloz en 1605, à Conrard, comte d'Ursel en 1639, au baron de Moreau en 1704, à la famille Louvrex durant la 2e moit. du XVIIIe s., au baron de Warzée durant la 1re moit. du XIXe s. et enfin à la famille de Potesta depuis 1853. Proche de l'église et entouré d'un immense parc partiellement emmuraillé, vaste ensemble composé d'un château essentiellement du XVIIe s. en moellons de grès, calcaire et briques, disposé en fer à cheval autour d'une cour d'honneur (5) et défendu par une ceinture de douves, d'une avant-cour domestique (6) bordée de remises et d'écuries des 1re et 2e moit. du XIXe s., mitoyennes à une ferme castrale sise au no 10 de la r. Gérée.
Selon des écrits et documents d'archives, construction vraisemblablement d'un donjon pourvu de tours circulaires au début du XIIe s. sous Michel de Hermalle, amélioré au mil. du XIIIe s. sous Henri le de Hermalle, détruit par les Hutois en 1313 ou 1315 (1316) sous Henri II de Hermalle, reconstruit sur un plan rect. flanqué peut-être de quatre tours et enfin transformé au XVIIe s. en un bâtiment de type mosan avec adjonction de deux tours quadrangulaires.
No 134. A l'E., entrée actuelle (7) marquée par deux piliers du XIXe s., de section carrée, en maçonnerie de briques interrompue de bandeaux saillants en calcaire sur base appareillée et biseautée. Tailloir débordant et mouluré, sommé d'une terminaison sphéroïdale.
Allée pavée donnant accès à une avant-cour et à un pont du XVIIIe s. jeté sur les douves, fait d'arcades cintrées, déchargées, à claveaux passants un-sur-deux, avec montants harpés et datées de 1733 sur le cartouche de deux clés.
Tourné au S., imposant logis fait de trois ailes du mil. du XVIIe s., disposées en U de deux niveaux sur caves, cantonnées de tours circulaires et quadrangulaires, striées de nombreux bandeaux continus, certaines prolongeant les appui et linteau des baies jadis à croisée, à traverse, transformées au XIXe s. et présentant quelques pierres sculptées aux armes de Potesta-Le Herstel et de Louvrex-de Grady, encastrées dans les façades S. et O.
Bâtières d'ardoises à croupes piquées de girouettes découpées aux armes du baron de Potesta, à égout retroussé. Nombreuses lucarnes sur chaque versant et souches de cheminée renforcées aux angles de pierres calcaires.
Flanquant l'aile centrale, côté cour, galerie vitrée et tourelle d'angle construites après 1853.
A l'arrière, haut soubassement à chanfrein, éclairé jadis de baies du XVII8 s.
Accolée d'une terrasse du XIXe s., aile O. ponctuée de deux tours quadrangulaires superposant trois niveaux coiffés d'un pavillon terminé d'un lanternon.
Au N., répartition régulière des baies aux piédroits prolongés jusqu'au bandeau formant allège sous rangée de boulins. Nombreuses ancres en Y et à volutes. Elevée au départ d'un noyau médiéval, aile E. pourvue de deux robustes tours cylindriques de trois niveaux sur base appareillée et couvertes de toitures d'ardoises, l'une en poivrière et l'autre hexagonale, sommées de girouettes et remaniées.
Tour méridionale laissant trace encore de quelques arcs de moellonnets, de meurtrières au pourtour rect., rehaussée et ceinturée d'une série de corbeaux profilés. Premier niveau flanqué partiellement d'une passerelle en encorbellement du XIXe s. accédant à un pont contemporain pour aboutir r. Gérée par une porte cintrée, de récupération.
Tour septentrionale probablement remontée et aménagée au XVIIe s., à retraite biseautée et jadis éclairée. Boulins sous frise de briques dentée sur denticules. Petit jour carré et baie jadis à traverse au N.
A l'arrière de l'aile E. et élevée sur base percée de petites fenêtres faites avec des éléments de remploi, façade éclairée de baies jadis à croisée et traverse du XVIIe s., remaniées au r.d.ch. peut-être par Jean-Gilles Jacob durant le 3e qu. du XVIIIe s. : baies à linteau bombé à clé moulurée et saillante sur piédroits monolithes. A l'étage, baies du XIXe s. à linteau droit sur montants monolithes. Vestiges d'anciens arcs de décharge et d'une canonnière.
Au N., deux travées de baies de composition semblable.
Au centre de l'avant-cour, bassin circulaire daté de 1741 sur la margelle.
A l'intérieur, deux intéressantes cheminées monumentales de style Renaissances aux piédroits sculptés.
Parc constitué principalement de pelouses et prairies, ombragées de grands arbres séculaires et ouvert au N. d'une grille d'entrée du XVIIIe s. insérée entre des piliers calcaires de section carrée, limitant le muret de clôture. Chanfrein et tailloir mouluré, couronné d'une pomme de pin.
No 136. Au S., jardin-potager clôturé et accessible par une entrée à deux piliers surmontés d'un pot-à-feu, percé à l'O. d'une porte cintrée, récupérée et agrémenté d'un bassin ovale à bord ourlé.
Tour (8) quadrangulaire de quatre niveaux éclairés encore de baies à meneau ou jadis à croisée et rect. aux montants à queue de pierre. R.d.ch. fortement modifié. Meurtrières et boulins sous entraits d'un pavillon à égout retroussé, piqué d'un épi. Remise de la 2e moit. du XIXe s. ou du début du XXe s.
A l'angle S.-E., chartil du XIXe s. en briques compris dans le mur de clôture en moellons de grès, sous toiture débordante de tuiles. Frise de briques sur gouttes.
En face, ferme castrale. Voir r. Gérée, no 9 (XXXII, fig. 264, 271, 272, 273) . M.-A.R.

R. BROSE, Le château de Hermalle, dans Hari-mata, octobre 1959, no 7, juin 1960, no 8; renseignements communiqués par M.A. DELAY.