Inventaire du patrimoine immobilier culturel

Aucun libellé renseigné

Adresse principale : Place Albert 1er, LIEGE (Liège)

Cathédrale Saint-Paul. Collégiale romane fondée au Xe s. par l'évêque Eracle, remplacée à partir du XIIIe s. par des constructions gothiques édifiées en plusieurs campagnes.
En 1er lieu, v. 1230-1240, le choeur à chevet plat, le transept et les deux 1res travées de la nef. Ensuite, v. 1280, les deux 1res chapelles latérales N. V. le mil. du XIVe s., on remplace le chevet plat par une abside flanquée de deux absidioles collatérales. Les cinq travées occidentales de la nef et les chapelles N. seront terminées pendant la 2e moit. du XIVe s. Les chapelles S. remplacent l'aile N. du cloître entre 1393 et 1426. La 1re p. de la tour est posée en 1390, la partie supérieure sera achevée pendant le régime français. La construction du cloître débute en 1445 par l'aile orientale, puis l'aile S., enfin l'aile occidentale pendant le 1er tiers du XVIe s. Au mil. du XIXe s., l'édifice est fortement modifié, voire reconstruit par l'architecte Delsaux en petit granit : contreforts, arcs-boutants, pinacles, balustrades, fenestrages... à l'exception du bas-côté S.
Eglise de type basilical, avec plan en croix latine, de sept travées accostées de chapelles tout le long des bas-côtés et flanquée d'une grosse tour à l'O. Le choeur en granit et l'abside en p. de Lorraine sont percés par de simples lancettes sous oculi, à trois jours à l'E. et à deux jours à l'O. Aux flancs du choeur, deux chapelles terminées à l'E. par une abside d'une demi travée sexpartite fermée par les cinq côtés d'un décagone.
Le transept, contemporain du choeur, est éclairé par des baies à lancettes, plus larges dans la face O. où les fenêtres sont surmontées d'un oculus à cinq lobes. Cette face s'orne d'un triforium. Aux faces N. et S., deux
grandes baies à six lancettes, refaites au XIVe s., éclairent les croisillons. Dans la nef, sept ouvertures à lancettes éclairent les sept travées rythmées par des colonnes en calcaire à base circulaire et chapiteau à crochets, de type mosan, supportant des arcs brisés en calcaire et tuffeau, sous un triforium aménagé en calcaire également. Voûtes sur arc doubleau et ogive en tuffeau, peintes et décorées de rinceaux, animaux et autres représentations du mil. du XVIe s. Bas-côtés cantonnés de chapelles de la fin du XIIIe s. à la fin du XIVe s., en calcaire et tuffeau. Plusieurs chapelles ont été réunies au XIXe s. en abattant les cloisons.
La 1re p. de la tour fut posée v. 1390. Tour creuse portée sur trois murs de manière à ce que le volume intérieur s'intègre à l'église.
A l'O., grande baie dont le fenestrage flamboyant a été remplacé en rayonnant en 1907 par l'architecte Lohest. La tour fut couronnée jusqu'au déb. du XIXe s. par un beffroi de bois remplacé sous le Régime français par un étage en p. de Lorraine, de forme cubique accolé de pilastres et percé de baies gothiques en calcaire. Abat-son. Flanquée de quatre clochetons, une haute flèche de plan octogonal abrite le carillon de l'ancienne cathédrale Saint-Lambert fondu par Van den Gheyn au XVIIIe s. (v. 1760). Au r.d.ch. de la tour, arcature sur colonnettes. Le triforium en calcaire se continue sur les trois faces.
Charpente du XIIIe et du XIVe s. presque intacte.

Mobilier

Peintures du XVIe au XX. s.;
Sculptures : st Hubert du XVe s.;
Oeuvres marquantes de Delcour;
Mobilier néo-gothique : chaire monumentale de Geefs et maître-autel en laiton doré, marbre, mosaïque;
Orgues : (1870) Merklin et Schütz, (1896) Kerkhoff;
Trésor : pièces d'orfèvrerie et ivoires de haute qualité.

Le cloître. La 1re p. du cloître fut posée le 6 juin 1445 par Daniel de Blochem. Aile E. : onze travées voûtées de croisées d'ogives, en tuffeau et briques ouvertes vers le jardin par huit baies en plein cintre. Aile S. : neuf travées voûtées en filet éclairées par des baies d'ogives. Aile O., datée par les armoiries du donateur Henri de Hemricourt (mort en 1534), plus élevée et plus large, de huit travées couvertes de voûtes en étoile et filet, percées également de baies d'ogives. Tous les fenestrages des baies vers le préau furent détruits en 1766 et rétablis en p. de sable v. 1900.
Vis-à-vis des fenêtres, décors d'arcades à riche archivolte reposant sur des banquettes. Nombreuses pierres tombales et mausolées du XIVe au XVIe s.
Place Saint-Paul, à dr. de la tour, riche portail de style gothique à décor renaissance timbré des armoiries d'un prince-évêque de Berghes, presque certainement Corneille (1538-1544). Pinacles et fleurons modernes.
Contre l'aile E. du cloître, du N. au S., en 1er, le chapitre à trois travées et trois nefs dont les voûtes sur croisées d'ogives reposent sur des colonnes à chapiteaux renaissance et éclairées par quatre baies gothiques, 2°, le vestiaire des chapelains couvert par trois croisées d'ogives du mil. du XIXe s., polychromées à la même époque, 3°, la trésorerie de trois travées et 4°, le vestiaire moderne des chanoines.
L'aile S. est fermée vers la rue Bonne-Fortune par un long mur de calcaire du XVIe s. dont les baies ont été repercées au XIXe s., sauf la porte en plein cintre à mouluration gothique et menuiserie ancienne; elle donne accès à un porche de deux travées voûtées en filet du XVIe s. Cette aile abrite la compterie, des logements divers et le lapidaire du musée diocésain qui occupe aussi le 1er étage de l'aile orientale. A l'E., sacristie moderne (fig. 3, 4, 5, 6 - fig. I).

FORGEUR R., La construction de la collégiale Saint-Paul à Liège aux temps romans et gothiques, Bulletin de la Commission royale des Monuments et des Sites, XVIII, 1969, p. 3 à 49.