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Adresse principale : Rue Félix Lefevre 60, MARCHE-EN-FAMENNE (Hargimont)

Notice

No 60. Château de Jemeppe. Au milieu d'un vaste parc, inscrit au centre de larges douves, quadrilatère de style traditionnel ponctué par trois tours cornières et dominé à l'angle N.O. par la masse d'un donjon médiéval. Propriété des Dochain depuis le XIIIe s. jusqu'en 1616, puis des Ans, des Grady au XVIIIe s. et enfin des Sauvage à partir de 1838 (fig. LXV et 203).
Enorme donjon rectangulaire du mil. du XIIIe s. en moyen appareil de calcaire superposant cinq niveaux délimités pour les deux premiers, par des retraites biseautées. Importante restauration en 1865-1875 qui a porté sur la réfection des parements, spécialement à l'O., le renouvellement des ouvertures probablement selon les modèles primitifs et l'adjonction d'un étage en encorbellement sur mâchicoulis postiches. Petites baies carrées à linteau en bâtière et fenêtres à un ou deux jours sous linteau en demi-lune et arc de décharge réparties sans symétrie sur toutes les faces. Accès de plain-pied à l'E. par une porte en tiers-point à double rouleau sous une archère, comme à Spontin. A ce niveau, escalier intra-mural dans la paroi S. et deux caves voûtées d'un berceau en plein cintre, la 2e desservie jadis par son propre escalier dans la muraille O. Premier et deuxième étages dotés de latrines, cheminées, fenêtres à banquettes, évier, etc. Haute bâtière d'ardoises à croupes et girouettes aux armes d'Adrien de Sauvage-Vercour, propriétaire lors de la restauration (fig. LXVI).
Au XVIIe s., à une date difficile à préciser, construction du quadrilatère actuel de deux niveaux, en moellons de calcaire et de grès, renforcé par trois tours d'angle circulaires de trois niveaux. Ailes O. et S. percées respectivement de trois et huit travées de fenêtres à traverses et montants à queues de pierre. Barreaux de protection en fer forgé au r.d.ch. Tour S.O. légèrement talutée, éclairée par des fenêtres semblables entre de hautes canonnières dues à la restauration.
Ailes E. et N. dotées de nouveaux percements probablement en 1739, millésime des ancres de la face méridionale. Respectivement neuf et cinq travées de fenêtres à linteau droit et montants harpés. Mêmes baies aux tours N.E. et S.E. Corniche en cavet sur modillons en doucine à la base des bâtières d'ardoises à coyau, percées de lucarnes à croupe, et des poivrières des tours, sommées de girouettes aux armes et initiales Sauvage-Vercour.
Accès à l'O. par un portail classique en pierre bleue, aux armes également Sauvage-Vercour, coincé entre le donjon et une sorte de tour barlongue de trois niveaux en faible saillie. Dans celle-ci, une travée de fenêtres à traverses prolongées par des bandeaux plats à hauteur des seuils, traverses et linteaux. Cordon biseauté entre le r.d.ch. et le premier. Chaînages d'angle harpés. Même corniche qu'aux ailes. Bâtière d'ardoises à croupes, coyau et aigrettes. Portail primitif situé juste à l'entrée de la cour centrale: montant g. surmonté d'une imposte profilée et crapaudine en place. Vers la cour, façades en brique et pierre bleue sur base en grand appareil. A l'O., au S. et au N., respectivement trois, cinq et cinq travées de fenêtres jadis à croisée sur montants à queues de pierre reliées par des cordons à hauteur des seuils, traverses et linteaux. Au N. et à l'O., porte moulurée à linteau droit et clé saillante ornée d'une coquille, sous une baie d'imposte en forme de panneau écorné, à clé frappée également d'une coquille, coiffée d'un larmier saillant et cantonnée de volutes rentrantes.
Aile S. en partie occupée par trois remises à voitures datées de 1748 par ancres: arcades surbaissées et moulurées à clé en relief, posant sur piliers annelés à impostes moulurées.
Fenêtres du r.d.ch. de la face N. refaites dans la 2e moit. du XVIIIe s. au moment où la face E. était complètement remaniée: six travées de fenêtres à linteau bombé et clé. Porte à linteau courbe et clé saillante sur montants à impostes profilées, dont le larmier mouluré est caché par une véranda du XIXe s. qui s'appuye au r.d.ch. Même corniche sur modillons qu'à l'extérieur.
Douves bordées d'un muret épousant la forme d'un panneau écorné. Entrée du parc marquée par des pilastres en pierre bleue et une grille aux armes des Sauvage-Vercour sous une couronne comtale.
L.F. GENICOT, Jemeppe, dans Le grand livre des châteaux de Belgique, t. I, 1975, p. 157.