Inventaire du patrimoine immobilier culturel

 Aucun libellé renseigné

Adresse principale : Rue du Château-Ferme 13, ONHAYE (Falaën)

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 91103-CLT-0006-01

N° 13. Château-ferme de Falaën. Implantée dans un léger vallon au centre du village, imposante exploitation seigneuriale fortifiée du dern. tiers du XVIIe s. (fig. CXIII).
Ancienne fraction de Montaigle, la terre de Falaën est acquise en 1628 à Gilles Polchet, mayeur de Bouvignes dont le fils Jean est anobli en 1643 et dont le petit-fils le chevalier Pierre de Polchet construit l'actuel château-ferme.
Jadis cerné de douves, c'est un vaste quadrilatère homogène en brique enduite, moellons et pierre de taille calcaire, couvert d'ardoises et construit dans le style traditionnel légèrement teinté de baroque. L'ensemble, accentué par quatre hautes tours d'angle carrées, s'organise autour d'une grande cour accessible par une tour-porche monumentale autrefois protégée par un pont-levis (PL. XVII).
Précédée par un pont à trois arches murées remanié au siècle dern., la grosse tour-porche, datée de 1672 par ancres côté cour (1), est gainée de harpes d'angle et coiffée d'une toiture à croupes et coyaux. La partie centrale en légère saillie présente un portail en plein cintre à clé et crossettes saillantes surmonté d'une fenêtre à croisée avec montants à deux harpes prise entre les anciennes glissières du pont-levis. Le tout étant limité par les pilastres à bossages un-sur-deux, jusqu'à la corniche de pierre en quart-de-rond sur cordon. Carrossable dans la partie centrale, le passage est élargi à tout le r.d.ch. et ménage à dr. un escalier droit d'origine desservant l'étage. Le débouché s'ouvre par trois arcades en plein cintre à clé, celle du centre légèrement surbaissée et flanquée de chasse-roues, retombant sur des piliers carrés à base et chapiteau moulurés. L'étage harpé en alternance, affiche les ancres millésimées aux angles d'une fenêtre similaire mais refaite et se termine par une frise redentée sur denticules.
De part et d'autre, les deux longues ailes de dépendances en moellons sont parcourues d'un gros boudin de pierre à mi-niveau et ce, jusqu'aux deux tours raidies de harpes d'angles (2). L'ensemble étant parcimonieusement muni de fentes d'aération et de petites fenêtres à jour unique avec linteau droit et montants chaînés, et ourlé de frises de briques dentées sur denticules sous les toitures en poivrière piquées d'aigrettes pour les tours, sous les bâtières à coyaux pour les dépendances. Celles-ci ont été refaites en façade côté cour en 1891, et se composent d'un corps d'étables d'une part, et de l'autre de remises à voitures à façade de briques serrant un triplet d'arcades en anse de panier et une porte d'écurie en plein cintre encadrée de deux petites fenêtres à linteau droit.
En retour, contiguë à l'habitation, une petite aile basse, peut-être la forge (3), conserve une porte à linteau droit et montants harpés sous une baie de fenil tardive.
Occupant toute l'aile dr. et faisant retour dans l'angle, l'imposant corps de logis daté par ancres de 1673, étage deux hauts niveaux sur caves montés sur un court soubassement en moellons (4). La façade en briques harpée en alternance aux angles compte dix travées, dont deux en retour, de fenêtres jadis à croisée sur montants à double harpe, linteaux renouvelés et appuis abaissés. Proche de l'angle, la porte d'origine à baie d'imposte garde une lourde traverse droite frappée d'un écu muet et des montants harpés à bossages; le corps principal comporte deux autres portes tardives, dont l'une rectangulaire à montants en délit, l'autre à encadrement harpé, traverse et linteau droit quasi jointive à une baie semblable aujourd'hui murée. Une double frise dentée sur denticules souligne la toiture à croupes et coyaux plantée de petites lucarnes à croupe. La façade extérieure en moellons montre le premier niveau en caves hautes et aligne outre les travées de fenêtres néo-traditionnelles de la fin du XIXe s., une fenêtre d'étage à traverse, une porte murée à linteau droit et montants à deux harpes saillantes et une travée de fenêtres jadis à croisée à l'extrême dr. La frise de briques est interrompue par les vestiges d'une latrine ou d'une bretèche sur corbeaux en quart-de-rond. A l'angle, la tour colombier à couverture bulbeuse est datée par ancres de 1670 et superpose sur deux faces des fentes d'aération et des fenêtres à jour unique ou à traverse.
A g. du logis, l'aile d'étables basse en moellons également enduits (5), espace deux portes en plein cintre sur montants chaînés, chacune étant surmontée d'une gerbière de même facture arrêtant la frise de briques et encadrée de petites fenêtres rectangulaires formées pour la plupart de remplois. La partie dr. transformée en habitation est desservie par une porte à baie d'imposte et deux fenêtres à linteaux droits et montants composites.
Refermant la cour où se dresse l'ancien pilori, l'ample grange en long est bâtie en moellons sous toiture à croupettes et coyaux, et contrebutée à l'angle du portail en plein cintre à montants chaînés et clé saillante (6). Le mur goutterot s'ourle d'une corniche en doucine, et est épaulé par une annexe en appentis tardive au-delà de laquelle s'ouvrent une porte charretière du siècle dern. à encadrement de brique et arc en anse de panier et, sous une baie de fenil tardive, une porte en plein cintre similaire à celles des étables. Greffée à l'angle extérieur, une petite tour carrée plus trapue, et raidie de harpes d'angles, offre des faces quasi aveugles hormis une fenêtre rectangulaire à l'étage et trois boulins de pigeonnier. Une frise identique cerne la base du pavillon. Dans le prolongement, un mur de clôture cerne l'ancien potager. T.C.-TVDN [2431]

Th. CORTEMBOS, Le grand livre des châteaux. Châteaux-forts et châteaux-fermes, Bruxelles, 1975-1976, p. 103.