Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Rue du Château 16-17, ANDENNE (Seilles)

Nos 16-17. Château-ferme de Seilles. « Home Leburton » depuis 1958. Propriété de la famille de Seilles au XIVe s., passée successivement aux Warisoulx en 1463, aux Crehen en 1580, à la famille de Quarré en 1598, puis aux Oyenbrugge de Duras en 1620 et enfin aux Borchgrave en 1753 jusqu'à la Révolution française.
Naguère encore cerné de fossés, important quadrilatère en calcaire principalement du XVIe s., formé au S. par une aile résidentielle remodelée à la fin du XIXe s. en style néo-gothique, et par les trois côtés d'une basse-cour qui intègre à l'O. une construction peut-être du XVe s. (fig. VI).
Au S., longue aile du château de deux niveaux sur caves, cantonnée de deux tours d'angles rondes et à l'arrière, de trois courtes ailes perpendiculaires et de bâtiments secondaires (1). Façade en moellons réglés, percée d'ouvertures néo-gothiques sauf à g., où subsiste une porte primitive en anse de panier profilée en boudin et portant à la clé le blason des Warisoulx. Du XVIe s. également, une arquebusière double au niveau des caves,le cordon mouluré entre les deux niveaux principaux et la corniche de pierre en cavet sur corbeaux bordant la bâtière d'ardoises à croupes. Lucarnes, gradins, autres décors et ferronneries de la fin du XIXe s. Armoiries non identifiées sur le linteau de la baie centrale de l'étage. A l'intérieur, remarquable cheminée moulurée en pierre bleue du XVIe s. affichant les armoiries des Spontin, des Crehen et des Surlet (fig. 26). Taque de 1692.
Faces latérales remaniées, celle de l'E. percée d'une fenêtre classique qui traduit un aménagement intérieur de ce côté, dont témoigne une cheminée Louis XV en marbre.
Tour g. en moyen appareil de calcaire sur soubassement biseauté, percée de deux baies rectangulaires, dont une à linteau mouluré en accolade. Même cordon qu'en façade. Sous la poivrière d'ardoises à coyau, mur-bahut en léger encorbellement sur corbeaux moulurés. Tour dr. reconstruite ou reparementée. Au sommet des deux tours, girouettes reprenant les armoiries de la façade.
Aile perpendiculaire O. épaissie vers la cour au XIXe s. et remaniée sur sa face extérieure qui conserve la corniche ancienne (2). Sous le porche, soubassement biseauté, arquebusière double qui surveillait l'entrée dans la basse-cour et socle de statue gothique. Aile E. détruite, sauf le mur extérieur ouvert par deux fenêtres gothiques à linteau en accolade et par deux arquebusières (3). Au milieu du corps principal, troisième aile de deux niveaux sur caves, marquée par un soubassement biseauté et par un cordon mouluré à l'O. (4). Fenêtres gothiques moulurées, à traverse ou à croisée, avec linteau en accolade et appui en larmier, certaines remaniées. A l'étage, baie en anse de panier, qui était apparemment une porte; fenêtres du XVIIIe s. à l'O. et au N. R.d.ch. couvert d'une voûte d'ogives, ayant peut-être abrité une chapelle. En retour, construction un peu plus basse refermant une petite cour. Baie à linteau en accolade et appui saillant. Dans le pignon E., porte de cave en anse de panier dans le soubassement biseauté et au r.d.ch., socle gothique pour statue. Gradins du pignon probablement d'origine. Corniches de pierre sur corbeaux moulurés. Autre bâtiment adossé contre l'aile principale à l'endroit d'une tourelle d'escalier détruite après 1950, avec remploi de cordons et de corniches du XVIe s.
Basse-cour accessible à l'O. par un remarquable porche en calcaire appareillé, daté de 1714 sous les armes de Guillaume d'Oyenbrugge de Duras et de Jeanne de Gronde de Brandenbourg (5). Portail surbaissé à crossettes de style Louis XIV et glissières du pont-levis entre deux pilastres montant jusqu'au fronton triangulaire (fig. 27).
Contre le porche, construction du XVIe s. réaménagée en remise à voiture au
XVIIIe s., puis bâtiment peut-être encore médiéval, en moellons de calcaire réglés, amputé à dr. (6). R.d.ch. traversé par un porche voûté d'un berceau, dont les portails clavés en plein cintre sont aujourd'hui obturés. Côté cour, petite fenêtre rectangulaire probablement d'origine à l'étage, bouchée. A g., fenêtre du XVIe-XVIIe s. à meneau, appui en larmier et piédroits à congés. Autres ouvertures du XXe s. A l'arrière, subsistent au r.d.ch. l'arc de décharge d'une baie et à l'étage, une petite fenêtre chaînée à linteau droit, obturée. Bâtière d'ardoises.
A dr. et en retour au N., dépendances agricoles largement reconstruites au XVIIIe-XIXe s. (7). A l'E., étables du XVIe s. transformées, conservant cependant le pignon dr. avec soubassement biseauté et cordon mouluré et peut-être la légère avancée centrale (8). Ouvertures et fronton du XIXe s. Accolée à dr., petite dépendance du XVIe s. également, où subsistent deux fenêtres gothiques à l'étage (fig. 28). Corniche ancienne moulurée et bâtière d'ardoises à croupe. Sur une lucarne ajoutée, millésime 1891 datant vraisemblablement les remaniements de l'aile E. et les pignons à gradins séparant toutes les annexes de la basse-cour, ainsi que les transformations néo-médiévales du château même.
Au S. du château, parc planté d'arbres contenant une fabrique des années 1900. Dans le mur de clôture est encastrée à l'O. une dalle armoriée aux blasons des Oyenbrugge de Duras et des Quarré. En dessous, cartouche avec inscription : « ILLUSTRE SEIGR MESSIRE GUIL - / LAUME DOYEMBRUGE DE DURAS / BARON DE ROOST SEIGR DE SEILLES & C / ET ILLUSTRE DAME ANTHONETTE / DE
QUARRE SA COMPAGNE ONT / FAIT FAIRE CE PARQUE L'AN / 1670 ».
Dans l'axe du château, portail néo-médiéval. Un peu à dr. dans le mur, potale dédiée à St-Nicolas, datée de 1838.
A l'écart au N. du château, portail remonté avec clé de remploi millésimée de 1646 sous les armoiries des Oyembrugge de Duras et des Quarré. A.T. [63]