Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : JEMEPPE-SUR-SAMBRE (Onoz)
Hameau : Mielmont

Bien inscrit comme : Monument

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 92140-CLT-0007-01

Château de Mielmont. Siège d'une seigneurie hautaine de Namur citée en 1125 comme propriété de Renier de Merlemont, construit à la frontière de l'ancien duché de Brabant. Propriété successive des Merlemont, Dave à partir du mil. du XIVe s., Ste-Aldegonde au XVIIe s., Roose de Leeuw et Coloma au XVIIIe, Beauffort depuis 1831.
Sur un éperon rocheux dominant la vallée de l'Orneau, dans un très beau site boisé, forteresse de plan irrégulier, défendue par le relief du terrain, sauf à l'E. où un fossé protège l'entrée (fig. 388). Ensemble en moellons de calcaire ponctué de tours, réalisé du XIIe au XXe s. autour d'une cour plus ou moins triangulaire ouverte sur la vallée. Du XIIe s. subsistent principalement au S. la masse carrée d'un haut donjon, émergeant aujourd'hui des bâtiments qui l'englobent et coiffée d'un bulbe ardoisé sommé d'un clocheton récent, ainsi que le tracé polygonal de l'enceinte, voire même le gros-oeuvre des courtines N., qui conserve les vestiges d'une latrine, et S. où se voit à la base un arc muré. Donjon probablement antérieur aux remparts auxquels il se raccorde mal.
Au XVIe s., (re)construction de l'aile S. par les Dave. Dans la façade sur cour, quelques percements d'origine, notamment les fenêtres chaînées à croisée et congés au-dessus de l'entrée néo-baroque, et la partie dr. en saillie datée sur le linteau d'une fenêtre de cave « Desir Na Repos Davre / 1570 », fortement restaurée au XIXe s. Au centre, façade traditionnelle datée sur une porte de cave « 24 mai 1875 », époque des importants travaux effectués par les Beauffort de 1870 à 1875, dont résulte notamment la chapelle néo-gothique accrochée à l'extrémité O. de l'aile.

Au XVIe s. également, ouverture du donjon vers l'extérieur par de grandes fenêtres à croisée restaurées et construction probable des tours circulaires N. et S., où arquebusières et petites baies à linteau droit semblent d'origine.
Tour O. abritant un puits, peut-être contemporaine, mais aménagée vers la cour au XIXe s.

Aile E. remontant sans doute au XVIIe s., sauf peut-être la base, largement éclairée vers l'extérieur par des fenêtres à croisée sur montants à queues de pierre. Vers la cour, lucarne ancienne encadrée de volutes, en brique et pierre bleue comme l'étage. Cartouches de remploi portant la devise d'Hector de Dave « Desir Na / repos » et « Davre / 1564 », ainsi que le blason des Coloma et Roose du mil. du XVIIIe s.
Tour d'entrée en hors d'oeuvre probablement de la 2e moit. du XVIIe s., à quatre niveaux harpés en brique et pierre bleue, jadis défendue par un pont-levis remplacé par une jetée de pierre (fig. 389). R.d.ch. en calcaire avec portail en plein cintre encadré d'une feuillure et surmonté des glissières obturées. Fenêtres à croisée ou traverse sur montants à queues de pierre. Au-dessus de l'entrée, dalle aux armes des Beauffort insérée au XIXe s. Boulins et corniche sur modillons de bois sculpté bordant une belle toiture d'ardoises en cloche nervurée, sommée d'un lanterneau. Passage se prolongeant également au r.d.ch. de l'aile E., avec portails intérieurs en plein cintre sur lourdes impostes en quart-de-rond.
Dans la 2e moit. du XVIIIe s., percement dans l'aile S., vers l'extérieur, de fenêtres classiques bombées à clé et exhaussement en brique de la tourelle contiguë avec baies analogues. A l'extérieur, corniches de pierre biseautées ou en cavet sur corbeaux en quart-de-rond. Bâtières d'ardoises à coyau et croupes, interrompues de lucarnes souvent modernes. Toitures coniques sur les tourelles. Belles girouettes.
Profonde restauration au XIXe s. et reconstruction de l'aile N. en 1923, en style traditionnel, en maintenant à g. la remise à voitures classique, datée de 1774 sur l'écoinçon dr. et abritant un escalier Louis XV.

Au S., vaste ferme clôturée en calcaire établie à partir d'un quadrilatère du XVIe s. jadis relié au château et dont ne subsistent que les deux tours circulaires aux angles S.O. et S.E., ainsi que l'amorce de l'enceinte O. (?). Tourelles coiffées d'une toiture polygonale d'ardoises à coyau, bordée d'une frise dentée sur denticules. Archères d'origine dans celle du S.E., dotée au XIXe s. d'une façade vers la cour. Dans celle du S.O., percements du XVIIIe s.

Au N., logis bas de la 2e moit. du XVIIIe s. englobant à dr. une travée du XVIe s. avec fenêtre à traverse sur piédroits chaînés à congés. Nombreux percements remaniés ou refaits, sauf une fenêtre à croisée. Dans le pignon E. débordant à épis, terminé par une sphère, traces d'une baie primitive, pigeonnier et ancres en H. Bâtière aiguë d'éternit à coyau.
En face, importante grange en long sans doute du XVIIe s., allongée vers
l'O. au XIXe s., avec contreforts d'angle. Pignons débordants à épis réunis par une bâtière de tuiles mécaniques, à croupettes et coyau. Pignon E. avec ancres en H. Ouvertures postérieures.
A g. du logis et en retour d'équerre, étables de la fin du XVIIIe s., avec quelques remaniements au siècle suivant. Y subsiste partiellement le voûtement sur croisée d'ogives plates, retombant sur un pilier de calcaire chanfreiné. Bâtière d'éternit à coyau. Allongement à g. en 1921. Autres bâtiments du XIXe s. à l'arrière.

J. de BORCHGRAVE, « Mielmont », La Maison d Hier et d'Aujourd'hui, Nos châteaux, mars 1971, pp. 50-51.