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Adresse principale : Place de Roly 8, PHILIPPEVILLE (Roly)

Notice

No 8. Château-ferme de Roly. En bordure S.O. du village, cet imposant complexe castra) en moellons de calcaire, encore partiellement bordé de fossés, rassemble dans ses murs le château proprement dit, quadrilatère serré autour d'une cour étroite, la chapelle et la vaste ferme (fig. XLIX). Il retrace l'évolution de la manière d'habiter depuis le moyen âge jusqu'à l'époque classique. La seigneurie était partagée entre Liège et Namur, mais le « manoir », cité pour la 1re fois en 1346 était namurois. Il appartint à la famille de Roly, qui rassembla en 1580 toute la seigneurie entre ses mains, puis passa v. 1740 aux Groesbeeck (fig. 223).
Ensemble dominé par la masse importante d'un donjon rectangulaire qui appartiendrait au XIIIe s., comprenant quatre niveaux chaînés aux angles (1). Dans la face N.E. survivent trois petites fenêtres différentes, une par étage, aux linteaux en demi-lune souvent sous arc de décharge. Même baie primitive au S.E., tandis qu'au N.O. se devinent les traces d'une archère et d'une fenêtre. Grandes fenêtres actuelles à linteau bombé à clé sur montants harpés de la 2e moit. du XVIIIe s., hormis celles du 3e étage, du XIXe s. Corniche de pierre en biseau et toiture à la Mansart, d'ardoises et d'éternit.
A l'intérieur, r.d.ch.-cave aménagé au XVIe s. (mil. ?) et niveaux modifiés: porte d'entrée s'ouvrant au S.O. vers la haute cour, au linteau en bâtière sur piédroits chanfreinés à congés; quatre voûtes d'arêtes sur doubleaux, retombant sur une colonne centrale gothique et sur des culots en calcaire. Cheminée au N.E. et fenêtre à traverse au N.O., de cette époque (fig. 224).
A partir du donjon, construction d'un quadrilatère enserrant une petite cour, probablement en deux phases principales et sans doute rapprochées, depuis la 2e moit. du XVIe s. jusqu'en 1616.
Au XVIe s., 1er accroissement notable de l'habitation sans doute par Jean Lambert de Roly qui ajouta deux ailes perpendiculaires au donjon mais plus courtes à l'origine.
Aile N.O. (2) la mieux conservée et qui paraît bien antérieure à la partie S.O. du château, comme en témoignent: d'abord la base vers les douves, où se voient le soubassement appareillé et surtout l'angle dr. maçonné en talus; ensuite les combles où l'on retrouve en charpenterie l'ancienne croupe S.O. de la toiture et la souche de cheminée du XVIe s. jadis extérieure; enfin vers la cour intérieure à g., les vestiges d'une chaîne d'angle dérangée.
Vers l'extérieur, quatre baies primitives à croisée ou traverse sur montants chaînés, déchargées par un arc en brique; type de baie différent et plus archaïque que dans la zone S.O., par le chanfrein des jours supérieurs et la taille des pierres. Vers la cour, vestiges d'arcs de décharge semblables mais fenêtres à croisée du XVIIe s. Ancres en Y partout. Au r.d.ch., cheminée avec piédroit g. renaissant en place; à l'étage, remplois du XVIe s. dans la cheminée du déb. du XIXe s. (fig. 225).
Répondant sans doute au bâtiment N.O., aile S.E. (3) délimitée vers la cour de ferme par les vestiges de chaînes d'angle à g. et à dr., en gros blocs de tuf local, et par son volume un peu plus bas dont la surélévation projetée lors de l'érection de la partie S.O. ne fut jamais réalisée. Aucune baie d'origine. Vers la cour intérieure, mur en brique ouvert jadis par deux travées de fenêtres au linteau échancré, à l'encadrement en bois, et refait probablement à la fin du XVIIIe s., voire même au déb. du XIXe s. A l'intérieur, le manteau de la cheminée, en bois, porte un millésime qui semble bien être 1812, plutôt que 1612. Autre cheminée à feuilles de plantain au r.d.ch., renaissante à l'étage.
Au déb. du XVIIe s., construction par Gérard Lambert de Roly de l'aile S.O., avec sa tour-colombier à l'angle S., qui dessine deux courts retours la reliant aux bâtiments antérieurs (4). Soubassement en grand appareil vers les douves et grosse chaîne d'angle à l'O. qui s'orne au sommet de la base d'une échauguette élégamment profilée.
Au N.O., deux travées de fenêtres différentes de celles de g., l'une à croisée et l'autre à traverse sur montants chaînés, déchargées par un arc en brique. Au S.O., muraille homogène pratiquement aveugle, hormis une travée de quatre petites baies rectangulaires, affichant au sommet les ancres de 1616. Face S.E., vers la ferme, ouverte par une travée de fenêtres à croisée de même genre que celles du N.O. Tour-colombier carrée solidement chaînée aux angles, superposant trois niveaux. Fenêtres à traverse sous décharge en brique, pour la plupart obturées, et baies rectangulaires au dernier niveau, avec aire d'envol sur la face N.O. Courte flèche d'ardoises octogonale piquée d'une girouette, sur corniche biseautée en tuf comme sur tout le château. Ancres en S. Bloquant l'angle avec le mur S.O., latrine postérieure en brique, en encorbellement.
Ensemble moins homogène du côté de la courette, où le raccord avec les constructions antérieures montre certains tâtonnements. Dans l'angle dr., vis d'escaliers, en brique sur soubassement appareillé, éclairée par des petites baies rectangulaires sous décharge. Cordon-larmier au dernier niveau et toiture disparue. A l'intérieur, porte de l'escalier jumelée à celle du bâtiment en retour à dr., au linteau droit sous décharge et piédroits chaînés. Façade de l'aile S.O. comportant une travée de fenêtres à croisée, plus archaïque au r.d.ch. où elle allie tuf et calcaire. A g., porte biseautée à linteau droit. Cheminée de tradition gothique aux deux niveaux. Une travée obturée dans le retour g. et pierres d'attente au sommet vers l'ancienne aile.
Enfin, dans la 2e moit. du XVIIIe s., quelques aménagements furent apportés à l'ensemble par la famille de Groesbeeck qui fit appel à l'architecte J.B. Chermanne. Adjonction d'une petite aile contre la face S.O. du donjon, qui abrite un escalier classique. Façade en brique et pierre bleue divisée en trois travées de baies à linteau bombé à clé sur montants harpes; cordons continus à hauteur d'appuis.
Vers la ferme, vestibule ajouté contre le donjon avec porte de même esprit, et nouvelles ouvertures dans l'aile S.E. Donjon lui-même adapté pour plus de commodité. T.C.

Beaucoup plus vaste que le château, au N.E. et au S.E. de celui-ci, ferme clôturée en moellons de calcaire édifiée du XVIe au XIXe s., à laquelle on accède par deux entrées diamétralement opposées, aux angles N. et S.
A côté de l'entrée septentrionale et postérieure à cette dernière, ancienne chapelle castrale en calcaire du 1er tiers du XVIIe s., en bonne partie extérieure à la cour (5). Edifice gothique formé d'une nef d'une travée terminée par un chevet à trois pans. Fenêtres en très léger tiers-point sur montants chaînés. En façade, porte en plein cintre sur montants chaînés et chanfreinés, terminés par des congés. Au N., nouvelle porte cintrée percée aux environs de 1880 vers l'extérieur de la cour. Toiture d'ardoises et d'éternit sur corniche biseautée. Vestiges de peintures murales à l'intérieur.
Doté de chasse-roues à la base, portail N. en plein cintre et chanfreiné, du déb. du XVIIe s., surmonté d'une dalle portant un écu muet apparemment scellée à l'envers. Petite bâtière d'éternit. A dr., tourelle ronde contemporaine et de même hauteur, percée de deux arquebusières et d'une baie rectangulaire à encadrement en tuf. Corniche de pierre biseautée sous la flèche octogonale d'ardoises (6).
Au N.O., bâtiment en moellons de grès et de calcaire, plus ancien que la tourelle et qui abritait probablement une bergerie. Nombreuses fentes de lumière, parfois en tuf. Exhaussement en calcaire et percement d'une porte à linteau droit durant le 1er tiers du XVIIe s. Bâtière d'ardoises et d'éternit à croupes et coyau, sur corniche biseautée.

Dans le prolongement et en biais, bâtiment postérieur de plan irrégulier (brasserie?). Face sur cour presque entièrement refaite. Trois petites baies à encadrement de tuf à l'arrière. Même corniche qu'à la tourelle sous la toiture d'ardoises (7).
Côté N.E. de la cour fermé par un mur contre lequel s'appuyent des porcheries construites en deux étapes au XIXe s. (8). Au S.E., très longue aile en moellons de calcaire rythmée par sept portes d'étables sous fenil quasi toutes différentes (9). Zone centrale probablement de la 1re moit. du XVIe s., où subsistent deux ouvertures de fenil à linteau en bâtière, les restes de fenêtres rectangulaires et quelques montants de porte, tous en tuf calcaire. Percement de nouvelles baies au déb. du XVIIe s.: trois petites fenêtres à linteau droit et autant de portes à linteau en bâtière tronquée sur montants chaînés, soit chanfreinés avec congés, soit sommés de consoles biseautées. Remaniements aux XIXe et XXe s. Etables g. de la fin du XVIIIe ou du déb. du XIXe s. avec nombreux éléments de remploi. Etable de dr. et remise à voiture adjacente construites en 1766. Portail dont le cintre surbaissé de la 1re moit. du XIXe s. pose sur les piédroits d'origine. Corniche biseautée sous la bâtière d'éternit à croupette et coyau.
A l'angle S., vaste grange en long perpendiculaire à la cour (10). Bâtiment en moellons de calcaire sans doute de la 1re moit. du XVIIe s., divisé intérieurement en deux parties égales par un mur de refend. Portail sur cour à linteau de bois sous arc de décharge en tuf et à montants chanfreinés en calcaire, celui de dr. refait récemment. Trace dans le mur gouttereau extérieur de deux portes piétonnes sous arc de décharge également en tuf. De ce côté et contre le pignon arrière, énormes contreforts postérieurs. Autres percements des XIXe et XXe s. Corniche biseautée partiellement conservée sous la haute bâtière d'éternit, à croupette vers la cour et à demi-croupe à l'arrière.
Entre la grange et le château, l'aile S.O. abrite le 2e passage d'entrée (11). Côté rue, portail d'allure baroque en plein cintre sur larges montants chaînés à bossages rustiques, daté de 1685 à la clé. Arquebusière au-dessus de l'entrée. Vers la g., tourelle semi-circulaire antérieure au portail et percée de fentes de tir aux deux niveaux. Flèche octogonale d'ardoises. Vers la cour, le bâtiment abritait jadis à dr. une habitation, peut-être le logis du fermier du déb. du XVIIe s., transformée en étables. Aux deux niveaux, étroites fenêtres à encadrement de bois, jadis à traverse au r.d.ch. Porte à linteau droit sur montants chaînés. A g., au moins deux étables contemporaines, dont une sous fenil, ouvertes par des portes à linteau droit ou en bâtière sous arc de décharge en tuf, ornées de congés à la base des montants chanfreinés. Petites fenêtres à encadrement de bois et baie de fenil en tuf. Corniche biseautée sous la bâtière d'éternit à croupes. J.-L.J.

N. BASTIN, Le château de Roly, dans ASAN, t. LVIII, 1977, p. 172-218 (chronolgie partiellement différente); M. JAMAGNE, Roly, notes historiques, dans Parcs nationaux, t. XXV, 1970, p. 96-103.

Prospection

Prospection effectuée en 1982

Publication papier 

Tome : IPM - 9/2 (1982)

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Les imagettes de ce tome sont accessibles via ce lien : Imagettes

Code de la fiche

93056-INV-0171-01

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