église paroissiale (Eglise Saint-Martin)
Adresse principale : Place Albert 1er 1 (à gauche), WAVRE (Limal)
Bien inscrit comme : Monument
Sur la place de Limal, face au site du château, intéressant édifice de style baroque, en brique, calcaire gréseux et grès ferrugineux, élevé pour l'essentiel de 1649 à 1692, à l'initiative du seigneur de Limal, Don Thomas Lopez de Ulloa.
L'église gothique précédente, de la fin (?) du 15e siècle a alors été en majeure partie démolie, exceptée la tour, le choeur et les arcades de la nef, qui ont été intégrés dans un nouvel édifice achevé en 1649 ; ce dernier a été endommagé gravement fin 1649 par l'écroulement de la tour, provoqué par le percement dans sa base d'arcades s'ouvrant sur les bas-côtés. Nouvelle reconstruction entamée dès 1650 ; tour achevée sans doute seulement à le fin du siècle, comme en témoigne le millésime de 1692 dans le bâti des cloches. Adjonction à gauche du choeur, vers 1678, de la chapelle des seigneurs s'élevant sur leur crypte funéraire. Ajouts de la sacristie à la fin du 17e siècle, d'une grande fenêtre de façade en 1755, de la chapelle de la Vierge en 1757 et du baptistère et autres annexes au 19e siècle. Principales restaurations en 1822, 1844, 1877, 1923. Importants dommages subis lors du bombardement de Limal du 20 avril 1944. Restauration en 1949-1950 par V.-G. Martigny, sur des plans de J. Wilquet : reconstruction du gouttereau nord et d'une partie de la façade ouest, remplacement de la charpente et de la majorité des plafonds. Construction de plusieurs annexes contre le choeur et contre les flancs nord et sud.
Plan actuel élaboré à partir de l'édifice gothique, intégrant une massive tour occidentale dans oeuvre (noyau de maçonnerie plus ancien) qui, avec les collatéraux, déploie à l'ouest une façade de trois travées, la partie gauche refaite en 1949. Nef et collatéraux de quatre travées, les extrêmes plus larges formant faux transept. Choeur de trois travées, flanqué au nord par la chapelle des seigneurs (vers 1678) et au sud par la chapelle de la Vierge (1757) qui, toutes deux, prolongent les bas-côtés. Chevet à trois pans, aveugle dans l'axe, cerné d'une sacristie basse de la fin du 17e siècle, entre annexes récentes. Adjacentes aux bas-côtés nord et sud, annexes basses des 19e et 20e siècles, dont une chapelle et un baptistère. Autour de l'église, ancien cimetière, clôturé d'un mur, aménagé vers 1700-1720.
Intégrant la tour, remarquable façade occidentale ornée d'éléments de pierre sur fond de brique, posée sur un soubassement chanfreiné, raidie de contreforts aux angles harpés et bardée de chaînes et de cordons horizontaux. Sobre décoration baroque. Tour, de trois niveaux, s'appuyant sur deux contreforts à retraites. Entrée centrale en plein cintre à chambranle de pierre ; montants chaînés, taillés en biseau, amorcés par un congé ; arc sous archivolte à impostes et clé pendante en pointe de diamant. A l'aplomb, fenêtre d'orgue percée en 1755 ; encadrement à crossettes sous appui et archivolte. Ouies en plein cintre dans un décor de compartiments rectangulaires à volutes. Corniche interrompue par un décrochement cintré ; s'y insère un imposant cadran d'horloge en fer forgé (vers 1720). Autres faces de même apparence ; petite fenêtre en arc surbaissé couronné d'une archivolte sous les ouies des faces latérales. Fine flèche octogonale sur égout retroussé. Millésime de 1692 gravé dans une poutre au bâti des cloches. Arrêt des contreforts juste sous la corniche, renforçant le caractère massif de la tour. Travées latérales de la façade superposant trois baies aveugles, la troisième ovale ; encadrements enrichis de crossettes sous corniche. Couronnement par des ailerons chantournés à volutes s'accolant à la tour. Gouttereaux, flanqués d'annexes sous appentis, percés de fenêtres en plein cintre à encadrement de pierre, entre contreforts talutés intégrés dans des chaînes. Boulins à croisettes de pierre ou de grès sous la corniche.
Face nord entièrement remontée en 1949, alignant sept baies, les trois dernières éclairant la chapelle seigneuriale. Face sud de six baies, les deux extrêmes s'ouvrant sur la chapelle de la Vierge. Choeur au chevet harpé aux angles et raidi de contreforts ; importantes reprises de maçonnerie visibles, s'expliquant par la construction des chapelles et des annexes, ainsi que par l'origine gothique de la partie inférieure des gouttereaux, parcourue de chaînes de pierre. Pan sud du choeur, intégré depuis 1757 à l'intérieur de l'édifice, laissant clairement percevoir cette ancienneté : à travers l'enduit, traces en négatif de fragments de chaînes horizontales de pierre et de deux grandes fenêtres en arc brisé, aux montants chaînés.
Unique bâtière d'ardoise couvrant l'ensemble du bâtiment, excepté le chevet, légèrement plus bas. Charpente, de 1949, de même modèle que celle posée en 1844. Auparavant, bâtière couvrant la nef beaucoup plus aiguë (traces de mortier contre la tour, visibles des combles). Au même endroit, restes de deux rangs de solins entre harpes de grès témoignant de deux stades de couvrement avant l'actuel (chronologie imprécise). Leur position et leur inclinaison dénonce des bas-côtés moins larges et/ou moins hauts qu'aujourd'hui, d'où émergeait une plus grande partie de la tour (chaînages d'angle et restes de badigeon rouge d'origine sont visibles).
Sacristie basse, de la fin du 17e siècle, sous bâtière à croupe, greffée à l'est du choeur ; angles chaînés de pierre.
Sobre intérieur enduit et peint. Nef de quatre travées comprenant, excepté celle déployée sous la tour, deux rangs de colonnes gothiques en appareil de pierre et de grès, décapées en 1949. Sur une architrave de plâtre, berceau lambrissé, refait en 1949 sur le modèle de celui réalisé en 1844. Ce couvrement, qui se prolonge dans le choeur et sous la tour, masque pour cette dernière deux arcs en plein cintre à claveaux de pierre calcaire, qui déchargent les poussées sur les piliers et la paroi ouest ; marques de carriers, notamment celles d'Arnould Wincqz (vers le milieu du 17e siècle). Bas-côtés sous plafond plat refait en béton en 1949.
Contre le flanc nord du choeur, chapelle des seigneurs, achevée peu après 1678. Espace, aujourd'hui dégagé, de trois travées, à chevet plat, mais jadis à trois pans. Entre des arcs doubleaux en anse de panier sur pilastres toscans, couvrement par trois voûtes domicales de brique à croisée d'ogives (pierre) sur culots feuillagés ; clé de voûte annulaire à la croisée du milieu, en carré aux deux autres. Entrée de la crypte non visible (maçonnée).
Au sud, chapelle de la Vierge (1757). Espace à l'origine voûté d'arêtes entre doubleaux sur pilastres toscans, à l'image de ceux de la chapelle nord. Depuis 1949, plafond plat de béton ; pilastres conservés. Gouttereau du choeur, qui montre les traces en négatif déjà citées, percé d'une fenêtre en plein cintre.
A partir du choeur, accès aux deux chapelles latérales par deux belles portes baroques identiques dotées d'un encadrement de marbre noir et blanc. Pour chacune, entrée en plein cintre, à clé, impostes et deux claveaux passants, inscrite dans un chambranle rectangulaire sommé d'un fort entablement en ressaut à l'endroit de la clé.
BM
Bibliographie
DE VOS Ch., 1954. La Crypte de la chapelle sépulcrale des seigneurs de Limal, Wavriensia, 3, p. 41-52.
MARTIGNY V.-G., 1959. Etude historique et archéologique de l'église St-Martin à Limal, Bulletin de la Commission royale des Monuments et des Sites, 10, p. 249-345
VAN BELLE J.-L., 1984. Dictionnaire des signes lapidaires. Belgique et Nord de la France (marque n°45), Louvain-la-Neuve.
DE VOS Ch., 1991. Limal. Les anciens curés, dans Wavriensia, 40, p. 1-96.
Division : Limal
Fonction(s)
Nom(s)
Siècle(s)
17e, 18e, 19e, 20e, 2e tiers du 17e, 2e tiers du 18e, 3e tiers du 17e
Année(s)
1692 (m), 1757 (s)
Baroque, Gothique
Auteur(s) de la prospection (2007) : Bernadette STREEL, Caroline d'URSEL, Florence MICHOTTE
Tome : IPA - Chaumont/Gistoux, Grez-Doiceau et Wavre (2007)
25112-INV-0010-02
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