Adresse principale : Rue du Rempart, TOURNAI (Tournai)
Bien inscrit comme : Monument
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Défensif
La tour Henri VIII est l'unique vestige encore visible de la citadelle construite par ce monarque entre 1515 et 1518. Ce "château", comme l'appellent les Tournaisiens car il perpétue l'emplacement de la demeure des châtelains flamands du Tournaisis, a été édifié pour contrôler la ville tombée sous domination anglaise en 1513. Par souci d'économie, il s'appuie contre une partie du rempart de la seconde enceinte communale, sur la rive droite entre le Pont des Trous et le Floc du Sondart (Place Verte actuelle), soit dans le quartier de Bruille au nord-ouest de la ville de Tournai. La nouvelle fortification englobe une surface totale d'environ 15 ha incluant l'église Saint-Nicolas, l'hôpital Saint-André et la maison du Roi. Malgré le départ des Anglais dès 1519, ce quartier continue à fonctionner indépendamment du reste de la cité jusqu'aux environs de 1670, époque à laquelle la forteresse est démantelée par Louis XIV qui commande la construction d'une citadelle de l'autre côté de la ville.
La tour Henri VIII est un monument classé depuis 1963 et repris sur la liste du patrimoine exceptionnel. Elle présente un intérêt architectural et archéologique outre son intégrité, sa rareté et sa représentativité typologique.
Il s'agit d'une imposante tour d'artillerie de plan circulaire mesurant 27,5 m de diamètre pour 21 m en hauteur. Les murs, de plus de 6,5 m d'épaisseur, sont constitués d'un blocage de pierrailles compris entre deux parements. À l'extérieur, des assises de grès taillé alternent avec des assises composées de moellons dégrossis auxquelles s'ajoute l'utilisation ponctuelle de calcaire de Tournai. Au sommet, un larmier précède la toiture autrefois couverte d'une épaise couche de terre végétale. Cet aménagement est relativement récent (19e siècle ?). À l'origine, l'édifice était peut-être coiffé d'un parapet bombé.
La maçonnerie est percée de rares ouvertures : un massif d'entrée au rez-de-chaussée, une porte donnant accès au chemin de ronde et six canonnières défendant, par paire, les trois courtines. La forme extérieure de ces canonnières à double ébrasement est un rectangle au linteau concave surmonté d'un arc de décharge. Des fenêtres sous arc brisé se sont ajoutées à ces percements d'origine.
À l'intérieur, la tour s'organise sur deux niveaux casematés, chacun occupé par une vaste salle circulaire couverte d'une coupole de briques surbaissées. Celle de l'étage est sous-tendue par dix nervures chanfreinées à pénétrations, rayonnant autour d'une clé annulaire. La circulation s'effectue via des escaliers intra-muraux. Une salle de garde, quadrangulaire et voûtée, est également aménagée dans l'épaisseur du mur.
Signalons encore que les sondages archéologiques menées en 2007-2008, préalablement à un chantier de restauration n'ayant pas encore abouti, ont révélé la présence d'une tour de 11 m de diamètre sous l'édifice actuel. Il s'agit d'un élément de fortification appartenant à la seconde enceinte communale datée de la fin du 13e - début du 14e siècle.
EB
Bibliographie
DERAMAIX I. et DOSOGNE M., 2009. "Tournai : études préalables à la restauration de la tour Henri VIII", dans L'archéologie en Hainaut occidental. 2004-2008 (Amicale des archéologues du Hainaut occidental, vol. VIII), catalogue de l'exposition organisée à Flobecq du 8 février au 19 février 2009, Flobecq, p. 97-102.
DERAMAIX I., DOSOGNE M. et WEINKAUF E., 2010. "Dernières découvertes concernant les enceintes tournaisiennes", dans Mémoires de la Société Royale de Tournai, t. XIII, p. 97-124.
DURY C., 2007. « Tournai : Les fortifications médiévales et modernes, avec la tour Henri VIII », dans DEJARDIN V. et MAQUET J. (dir.), Le patrimoine militaire de Wallonie, Namur, p. 258-263.
PIERQUIN P., 2008. Le patrimoine militaire tournaisien, Tournai (Les Amis de la Citadelle de Tournai asbl), p. 43-44.
Division : Tournai
Isolé
Parc
Fonction(s)
Nom(s)
Nombre de niveaux
2 niveau(x)
Type(s) de toiture
Indéterminé
Murs
Calcaire, Grès
Meurtrière(s)
Période(s)
Temps Modernes
Siècle(s)
1er tiers du 16e
Année(s)
1515-1518 (s)
Auteur(s) de la prospection (2015) : Eglantine BRAEM, Florence MICHOTTE
État à la date de la prospection : Moyen
57081-INV-0137-02
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