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Localisation

Adresse principale : Grand-Place 1, HUY (Huy)

Classement

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

Notice

N° 1. Hôtel de Ville. Modèle classique des hôtels de ville du pays de Liège, avec sa façade symétrique couronnée par un fronton et précédée d'un perron à montées d'escalier convergentes donnant accès au «bel étage», remarquable édifice construit en briques et calcaire dès 1765 à l'emplacement de la halle aux grains. Oeuvre de l'architecte et maître-maçon Jean-Gilles Jacobs (1714-1781), originaire d'Hermalle-sous-Huy.
Dès 1754, vu l'état de délabrement de l'ancienne «maison du Coq», projet d'édifier un hôtel de ville à l'initiative du bourgmestre Barthélemy-Joseph Masson ; proposition admise seulement dix ans plus tard après avoir connu une vive opposition suscitée par les énormes difficultés budgétaires de la ville. Aide financière de la Société du Pont et du prince-évèque Charles-Nicolas d'Oultremont. Façade achevée en 1766. Provisoirement entreposé au Grand-Hôpital depuis la démolition du beffroi, carillon de la cité refondu par le louvaniste A.-J. Vandengheyn. Acquisition en 1767, des tambour et horloge de la grande tour de la cathédrale St-Lambert de Liège que l'horloger hutois André Hubin remit en état. Bien que pas tout à fait achevé, réception du bâtiment en 1768. Par manque d'argent, aménagement très sobre de la décoration intérieure poursuivie jusqu'en 1777 : quelques stucs des Moretti et Duckers, des peintures de H. Deprez et L.-D. Putmans... Elégante façade de cinq travées sur trois niveaux, les trois travées centrales formant un avant-corps en léger ressaut surmonté d'un fronton triangulaire.
Terminé par un fort cordon mouluré et constitué d'assises de pierre de taille, saillantes une-sur-deux, R.d.ch. traité en soubassement de grand appareil, la première assise étant biseautée, et précédé d'un large perron appareillé à double volée d'escalier convergente, bordé d'une jolie rampe de fer forgé d'époque. Accès fermé de chaque côté par une grille en fer forgé. Munie de barreaux, baie à linteau échancré à clé saillante à chaque travée externe et sous le palier, précédée également de grilles, entrée du R.d.ch. aux montants monolithes, flanquée de part et d'autre d'une baie rect. pourvue de barreaux. Cantonnés de pilastres à refends encadrant aussi l'avant-corps, étages éclairés par de grandes fenêtres bombées de hauteur dégressive et à encadrement mouluré sur bases, à clé sculptée de motifs rocailles et appui profilé. Porte centrale moulurée, en plein cintre, inscrite dans un rectangle profilé frappé d'une imposante clé-rocaille ; pilastres à panneau décoré de courbes et contre-courbes en relief ; baie d'imposte à petits-bois chantournés et traverse ouvragée. A l'étage, soutenu par des consoles calcaires richement sculptées, balcon légèrement chantourné, muni d'un intéressant garde-corps en fer forgé. Division horizontale de la façade par des bandeaux continus : un en forte saillie entre les deux niveaux, plusieurs autres plats et un cordon-larmier sous la corniche.
Couronnant l'avant-corps, fronton triangulaire à encadrement calcaire profilé au tympan en tuffeau de Sichen millésimé "ANNO 1766" et rehaussé de rocailles ; armes de la- ville à la place des armoiries de Charles-Nicolas d'Oultremont, martelées lors de la Révolution.
Façade arrière beaucoup plus sobre ; soubassement de grand appareil, ouvert d'une porte et de quatre baies à linteau à clé passante sur piédroits monolithes, ces dernières protégées de barreaux. Aux étages séparés par un bandeau calcaire plat se prolongeant sur les murs-pignons, hautes fenêtres bombées à clé passante sur montants monolithes. Masquant la travée centrale, annexe de deux niveaux, élevée en 1902 sur des colonnes.
Murs-pignons presque aveugles. Quelques baies rect. ; au N., porte et quelques ouvertures récentes et deux jours de cave. Trous de boulins, bandeau plat calcaire et corniche moulurée courant sur tout l'édifice. Couverte d'ardoises, toiture à la Mansart à coyaux surmontée d'un campanile en briques et calcaire. Dans le brisis, du côté Grand-Place, trois lucarnes circulaires, dont les deux latérales profilées à volutes rentrantes et clé. A l'arrière, cinq lucarnes à penne. Deux souches de cheminée en moellons calcaires et briques piquées d'un épi ouvragé en fer forgé.
Rappelant aux Hutois le souvenir de leur ancienne tour-beffroi et reposant sur une imposante colonne de pierre qui occupe le centre de la cage d'escalier, tour-lanterne de plan carré abritant l'horloge, le carillon et son important mouvement. Face principale cantonnée de pilastres à refends accostés de volutes rentrantes. Filtrée d'abat sons, ouverture profilée à clé et sommiers saillants, prolongés en bandeau continu, sur montants à panneau évidé. Horloge inscrite dans un encadrement calcaire. Délimités par un bandeau calcaire, deux niveaux accusés de besaces aux angles pour les autres côtés : au N. et au S., une baie à abat-sons cintrée à clé passante sur harpes et deux ouvertures de ce type à l'E. Trous de boulins, bandeau et corniche calcaires sous un petit dôme polygonal à coyaux couvert d'ardoises et muni d'abat-sons. Petit lanternon sous toiture campaniforme et épi en fer forgé.
A l'intérieur, r.d.ch. couvert de voûtes de briques reposant sur des piliers calcaires, engagés à l'exception d'un isolé.
Au bel étage, provenant peut-être de la «Maison du Coq», intéressant tambour d'entrée du vestibule, en chêne, orné dans la partie supérieure, de feuilles d'acanthe enroulées et portant : «DV TEMP / DE / CHRISTIANE ANCION ET LÉONARD DEBRAZ 1714».
Monumental escalier en chêne à balustres de section carrée et départ sculpté de motifs rocailles. Quelques cheminées en marbre dont une surmontée d'une scène pastorale peinte par L.-D. Putmans. Salle de mariage restaurée et décorée de stucs rocailles. Carillon élaboré par Vandergheyn et composé de 37 cloches parmi lesquelles deux millésimées 1406 et provenant de l'ancien beffroi et quelques autres fondues à partir des cloches récupérées de celui-ci (fig. 91). N.R.

R.DUBOIS, L'Hôtel de ville de Huy, dans A.C.H.S.B.A., t. IX, p. 5-36; R. DUBOIS, Les rues de Huy, p. 288-2891; A. LEMEUNIER, La construction de l'hôtel de ville de Huy (1765-1777) dans A.C.H.S.B.A., t. XXIX, 1975, p. 153-178; A. LEMEUNIER, Documents relatifs à la construction de l'hôtel de ville de Huy, dans A.C.H.S.B.A., t. XXX, 1976, p. 111-142; L. MALVOZ, L'hôtel de ville de Huy, dans Bulletin trimestriel du Crédit Communal de Belgique, n° 143, janvier 1983, p. 33-53; A. LEMEUNIER, L'Hôtel de ville, dans Au coeur de Huy. Pour la renaissance d'un patrimoine architectural, Liège, 1987, p. 9-16. B. WODON, Florilège du fer forgé liégeois au XVIIIe s., Liège, 1988, p. 60-62.