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Adresse principale : Place Verte, HUY (Huy)

Notice

Église St-Mengold. Implantée au coeur de Huy, dans son cadre poétique et reposant, mais hélas désaffectée depuis 1979, construction gothique en calcaire de Meuse, dotée d'une haute et élégante flèche, remaniée à diverses reprises mais datant peut-être pour l'essentiel de la 2' Moitié du XVe s. Accessible dans l'axe par un très beau portail, édifice comprenant trois nefs de quatre travées, la centrale précédée en façade occidentale d'une tour surmontant un narthex, terminée par un choeur à trois pans auquel se greffe, au S., une sacristie de la 2e moit. du XVIIIe s.
Existence à cet emplacement, probablement jusqu'au XIIe s. d'un oratoire dédié aux sts Timothée et Symphorien avant de l'être à st Mengold, chevalier pénitent et martyr, noble patron très vénéré des Hutois. Première mention écrite de l'église St-Mengold en 1189. Sous le règne de Raoul de Zahringen, dans la 2' Moitié du XIIe s., transfert des reliques du saint en la châsse d'orfèvrerie de Godefroid de Huy à la collégiale, son corps étant probablement inhumé jusque-là au mil. de l'église ; emplacement signalé par un cénotaphe dessiné au XVIIe s. par Henri van den Berch, remplacé au XVIIIe s. par un autre monument au bas de la nef dr. Lors des fouilles entreprises entre 1978-1979, découverte de la dalle en calcaire viséen de ce cénotaphe primitif, à côté de celui de Louis Martini et mise au jour du plan de l'édifice antérieur. Importants remaniements, voire même reconstruction de l'église vraisemblablement dans la seconde Moitié du XVe s., en prenant soin de surélever le sol, sans doute pour éviter les inondations du Hoyoux.
Pendant plusieurs siècles, siège de l'une des principales paroisses, très fréquentée par une certaine élite de la population hutoise comme l'attestent les nombreuses dalles funéraires constituant le pavement de l'édifice.
Vers 1897, démolition des petites maisons adossées à l'église pour agrandir la place Verte. Au déb. du XXe s., restauration du sanctuaire sur les plans de l'architecte Louis Schoenmaekers avec notamment le remplacement des fenêtres en plein cintre du choeur et des collatéraux sans doute du XVIIIe s. par des baies pseudogothiques. En 1908, érection de l'église, par arrêté royal, en annexe ressortissant à l'église paroissiale de Notre-Dame de Huy. Façade occidentale édifiée du moins pour les parties centrale et dr., en moellons calcaires assisés sur un soubassement en ressaut et ouverte par un élégant portail gothique, finement profilé : arc en tiers-point, voussures et embrasure à ressauts moulurés reposant sur des bases polygonales et décorés de rosettes sculptées en relief. A l'étage, légèrement désaxée par rapport à l'entrée, grande fenêtre également à arc brisé : embrasure profilée, remplage ancien (?) à trois formes trilobées sur arcatures aveugles également trilobées et abritant jadis trois statues polychromes en chêne : st Pierre, la Vierge et st Jean l'Evangéliste de la fin du XVIe s. ou du déb. du XVIIe s., entreposées au Trésor de la Collégiale. A g., petite baie tardive. Narthex et tour en contrebas des nefs accessibles par trois degrés. Tour élevée sur deux niveaux délimités par deux cordons-larmiers se prolongeant sur toutes les faces. Premier niveau éclairé à l'E. d'une ouverture chanfreinée à arc en tiers-point sur montants chaînés. Au N., baie rect. au deuxième niveau. Ancres à volutes. Corniche calcaire en cavet sur une très haute flèche octogonale couverte d'ardoises ; ouïes à deux niveaux dont une grande côté O., et croix en fer forgé surmontée d'un coq. Charpente datée par dendrochronologie de 1460-1465. Un peu en retrait, partie g. de la façade refaite en "moellons patinés provenant de la démolition des vieilles maisons". Christ en croix sous auvent récent.
Aveugle, extrémité dr. en pan coupé pour faciliter la circulation.
Renforcées de chaînes d'angle et montrant d'importants remaniements, nefs éclairées au N. et au S. par quatre fenêtres récentes à arc brisé sur montants harpés au remplage pseudogothique. Maçonnerie en moellons irréguliers de grès et de calcaire au N. et en moellons calcaires au S. comprenant des pierres de récupération. De ce côté, petite baie tardive à g. et à dr., reste d'un ancien petit soubassement appareillé terminé par un bandeau biseauté semblable à celui de la façade occidentale. Au N., jour vertical à dr. Petits côtés des collatéraux en moellons de grès et de calcaire, ouverts jadis d'une baie cintrée sur piédroits chaînés peut-être du XVIe ou du déb. du XVIIe s. Corniche chanfreinée calcaire.
Chevet à trois pans, élevé en moyen appareil sur un soubassement en ressaut de trois assises appareillées. A l'E., intéressante baie gothique à arc brisé et à remplage muré paraissant ancien : trois formes à lancette reposant sur un muret appareillé et chanfreiné ; montants chaînés et appui profilé saillant prolongé par un cordon-larmier. De part et d'autre, fenêtre dont l'arc et le remplage ont été revus dans le même style au Début du XXe s. ; montants chaînés anciens. Corniche calcaire chanfreinée sur corbeaux profilés. Percée de deux lucarnes au S., bâtière d'ardoises couvrant tout l'édifice.
A l'intérieur, nefs rythmées par des arcades en plein cintre soutenues par des colonnes calcaires gothiques : fût cylindrique reposant sur base circulaire ou octogonale, astragale, corbeille coudée de section octogonale et décorée de feuilles de plantain très stylisées, enfin abaque profilé. Stucs du XIXe s. (?). Collatéral g. plus large que celui de dr. Pavement parsemé de dalles funéraires.
A l'E., petit cimetière désaffecté emmuraillé ; mur de moellons de grès et de calcaire percé d'une porte refaite. Accolée au S.-E. de l'église, sacristie d'un niveau en moellons de grès et de calcaire sous une bâtière d'ardoises à coyaux. En façade, porte centrale bombée à clé passante millésimée 1767 sur montants monolithes sur dé. De part et d'autre, baie de même type protégée par des barreaux. Besaces d'angle à dr. Côté N. aveugle. Petite niche en bâtière calcaire insérée dans le mur S.
Dans le prolongement du chevet au N.-E., haut mur de soutènement percé d'une curieuse porte murée d'un puits (?) : arc en plein cintre en tuffeau et montants chaînés calcaires. Pierre tombale encastrée
(fig. 191, 192, 193, plan VIII). N.R.

Maître-autel, marbre et bois marbré du XVIIIe s., à retable peint représentant l'Adoration du St-Sacrement, fin XVIIe s. (?) ou déb. XVIIIe : autel latéral S. du XVIIIe s. (?), fronton décoré de la ste Trinité; autel latéral N. XVIIIe s. à retable peint représentant l'Immaculée Conception; Fragment de banc de communion, chêne, XVIIIe s.; Confessional, chêne, décor au cordonnet, mil. XVIIIe s. Chapier à quatre portes, chêne, 1re moit. du XVIIIe s.; Superbe chaire de vérité provenant de la Collégiale, chêne, XVIe s. abat-voix orné de statues entreposées au Trésor de la Collégiale: st Sauveur, st Jean de Clavaire, Vierge de Calvaire et st Mengold; Statues conservées aujourd'hui au Trésor de la Collégiale: Christ gisant, chêne, fin XVIe s. provenant du cénotaphe de St-Mengold; st Antoine de Padoue, chêne, XVIes...; Vitraux par Osterrath, déb. XXe s.; Orgues et buffet en chêne, 2e moit. XVIIIe s.; Monuments funéraires: mémorial de Guillaume Martini, par Jean Del Cour, marbre noir et blanc, fin XVIIe s.; cénotaphe de sMengold, marbre noir, XVIIIe s.; Dix-sept dalles funéraires dont celles de François de Namur (†1536), des del Tombor († 1576- † 1581), de Robert de Tru (1653) de L.Preudhomme ( † 1705), Jean-Joseph van Leemputten († 1665), Luis Martini († 1684), B.de Parfondieu († 1688), Thomas Bond († 1728), M. Ancion († 1735), E. Vercour († 1786).

R. DUBOIS, op. cit., p. 405-407; J. MAERTENS, L'église Saint-Mengold, Huy, 1937; E. DANTINE, Saint-Mengold, sa vie, son église et sa paroisse, Huy, 1953; L.-F. GENICOT, Eglise Saint-Mengold dans Dictionnaire des Eglises, t. VC, 1970, p. 66; Huy. Trésors d'art religieux, catalogue d'exposition, Huy, 1984, p. 36-39; PH. GEORGE, L'église Saint-Mengold et sa paroisse. Approche historique dans Au coeur de Huy. Pour la renaissance d'un patrimoine architectural, Liège, 1987, p. 23-44.

Prospection

Prospection effectuée en 1990

Publication papier 

Tome : IPM - 15 (1990)

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Code de la fiche

61031-INV-0437-01

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