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Localisation

Adresse principale : Rue du Château 38, TINLOT (Abée)

Inscription 

Bien inscrit comme : Monument

Notice

N° 38. Château d'Abée. La seigneurie allodiale d'Abée appartint d'abord à la famille de ce nom (XIIIe-XIVe s.), puis aux Blehen. En 1565, Jean de Blehen meurt sans descendants légitimes, et Abée est légué à son cousin Henri d'Eynatten, seigneur de Tinlot. La seigneurie resta jusqu'au XVIIIe s. dans la famille d'Eynatten, qui donna au château sa physionomie actuelle. Isolé sur l'eau, entouré de douves prolongées par un étang au S., le château se dresse entre la ferme, à l'O., et un parc planté de superbes tilleuls, à l'E.
L'accès à la cour d'honneur se fait aujourd'hui par le parc, du côté E. du château. Un petit pont enjambe le fossé.
En face, donjon primitif, trapu, de plan carré (XIIIe s.), coiffé d'une flèche d'ardoises à huit pans, sur base carrée, depuis le XVIe s. A l'origine, trois niveaux. Moellons de calcaire.
Face E. particulièrement dénaturée par des percements récents au r.d.ch. Au 1er niveau, baie (XIIIe s.) en plein cintre, à tympan semi-circulaire de calcaire doublé d'un arc en claveaux de calcaire (murée). Au niveau supérieur, deux ouvertures de tir. Face S., vers l'étang ; deux niveaux de baies rect. (fin du XVIIIe s.?), celles du bas jumelées. Au niveau supérieur, à dr., très belle fenêtre (XIIIe s.) à appui et piédroits monolithes, tympan semi-circulaire et arc en plein cintre en claveaux alternés de calcaire et de grès. A g., une ouverture de tir. A la face O., à dr. du pont-levis principal du château, accès primitif : traces d'une porte à piédroits harpés (XVIIIe s.) visible à g., aujourd'hui repercée d'une baie rect.. Une autre baie analogue (fin du XVIIIe s.?), à dr. Une ouverture de tir en haut.
Face N. entièrement masquée par des constructions postérieures. Angles renforcés de chaînages; corniche sur corbeaux de calcaire.
A ce donjon primitif des familles d'Abée et de Bléhen, fut ajouté, par les Eynatten, un imposant logis établi au N. du donjon primitif et de la cour, et relié à celui-ci par une courte aile perpendiculaire.
Face N., la plus imposante, en moellons de grès, encadrements, larmiers et chaînes d'angle en calcaire. Deux niveaux sur caves hautes; soubassement à ressaut souligné par un cordon mouluré de calcaire; au sous-sol, percements de différentes époques (baie à meneau harpée; petite baie carrée à linteau déchargé, murée; petite baie à linteau en mitre; ouverture de tir).
Bel étage de quatre travées, à linteau déchargé et piédroits chaînés (la 2e à croisée, les autres à traverse). A dr., sur toute la hauteur, traces d'arrachement d'une tourelle d'escalier, avec arc de décharge au-dessus. A dr. de cette tourelle, deux baies rect. murées. Larmier à hauteur d'appui. Au niveau supérieur, même disposition, mais avec baie à traverse (appui abaissé) à dr. de la tourelle. Ancres à double volute. Corniche de calcaire sur corbeaux. Imposante bâtière d'ardoises à coyaux, ponctuée de trois petites lucarnes en bâtière. A g. de cette façade, grande tour d'angle carrée, avec la même structure et division horizontale par des larmiers. Trois niveaux et demi sur caves hautes. Au niveau des caves, une baie à meneau; au bel étage, baie jadis à croisée, identique à celles du pignon, suivie à dr. de la porte principale d'accès, à linteau déprimé dans un encadrement rect. à piédroits chaînés. Modénature en boudin encadrant la porte et formant feuillure pour le pont-levis. Deux glissières carrées pour le passage des chaînes du mécanisme, et entailles dans la modénature. Au-dessus, dalle armoriée (Eynatten-Heinhoven), martelée, avec inscription et date 1655, vraisemblablement celle de l'aménagement de ce portail. Dalle surmontée d'une petite baie chaînée. Au niveau supérieur, baie jadis à traverse, à piédroits chaînés, partiellement murée; baie rect. également chaînée. Corniche comme au logis. Bâtière d'ardoises à coyaux.
Pont en calcaire, à trois arches surbaissées. Façade E., sur le parc, cantonnée à dr. par la tour décrite plus haut. Percements très remaniés. Deux niveaux de trois travées sur caves hautes (percées de baies harpées récentes, remplaçant de petites baies déchargées, murées). Au bel étage, trois travées de baies à croisée, harpées, récentes et baie à traverse, chaînée, murée, entre la 2e et la 3e travées. Seule, cette dernière, à linteau déchargé. Au niveau supérieur, deux baies à croisée semblables à celles du bel étage (la 2e partiellement murée), suivies d'une baie à traverse, à piédroits chaînés et linteau déchargé.
Combles comme au pignon O., mais à cinq oculi ; console de calcaire à g. Le logis se terminait, à g., par un chaînage d'angle, partiellement entamé (dans le bas) lors de la construction d'une petite aile basse d'un niveau et demi sur caves hautes, d'une seule travée, également en moellons de grès et de calcaire. Tous les percements récents (baie à meneau, dans le bas, baie à croisée au bel étage, baie à meneau). Bâtière d'ardoises à croupette et coyaux ; corniches sur corbeaux de calcaire. Pignon S. de cette aile aveugle, à l'exclusion d'une baie harpée dans les combles. Harpes d'angle à g.
Façade S., sur la cour d'honneur, en moellons de calcaire réglés (déb. du XVIIIe s.). Deux niveaux de trois travées sur caves hautes; bel étage accessible par deux volées droites donnant sur une terrasse, dont le soubassement appareillé en refends est percé d'une porte et d'une fenêtre encadrant une petite fontaine à niche surbaissée. Ferronnerie d'inspiration classique (XIXe s.). Cette façade apparaît déjà telle sur la gravure de Le Loup (vers 1740), mais tous les encadrements paraissent avoir été renouvelés au XIXe s. (par E. Vierset?). Baies à croisée à piédroits monolithes et arc de décharge flanquent la travée centrale formée d'une porte à linteau droit, à encadrements à refends supportant un fronton, et d'une porte-balcon aux mêmes encadrements et fronton courbe; grille classique (XIXe s.). Corniche sur corbeaux de calcaire; deux lucarnes en bâtière.
Ailes latérales également en calcaire; encadrements renouvelés.
A dr., petite aile tardive de deux niveaux; au bel étage, porte et baie à croisée et piédroits monolithes; à l'étage supérieur, baie à meneau. A g., aile du XVIe s. reprenant la même disposition à dr.; à g., passage vers le pont-levis, également refait, surmonté d'une dalle armoriée martelée, avec date 1655 (cf. façade O.). Au-dessus, deux niveaux d'une travée : petits jours carrés à piédroits amortis en congé, sous arc de décharge (XVIIe s.?). Corniche sur corbeaux de calcaire aux deux ailes latérales.
De la décoration intérieure originale ne subsiste plus qu'une exceptionnelle cheminée baroque (mil. du XVIIe s.), en grès sculpté, aujourd'hui dans la cave. Piédroits ornés de consoles à bustes humains; chambranle aux armes Eynatten (à g.), Abée (au centre), Weerst (à dr.). Inscriptions relatives au feu à l'intérieur de la cheminée : «MOY REG(ardant) ON PERDT LA VEUE», «IE ME CONSOM(E) / POVR SERVIR/ AVLTRVI» ET «IE DEMINVE / SANS/ Y OSTER» (fig. 602, 603, 604).
J.C.
B. d'URSEL et M.-N. LAMARCHE, Le château d'Abée, dans Maisons d Hier et d'Aujourd'hui, 70 (1986), p. 50-69.

Cartographie 

Informations cadastrales

Division : Abée

  • Section A
    • Parcelle 164B

Prospection

Prospection effectuée en 1992

Publication papier 

Tome : IPM - 16/2 (1992)

Page(s) :

Les imagettes de ce tome sont accessibles via ce lien : Imagettes

Code de la fiche

61081-INV-0004-01

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