Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Rue du Château 7, TINLOT (Soheit-Tinlot)

N° 7. Château de Tinlot. Bien, dès 1653, des Woot de Trixhe, devenu depuis cette date de Woot de Tinlot, le château passa au XIXe s. par héritage familial aux de Halleux, et ensuite dès 1892 aux de Laminne qui en sont toujours propriétaires.
Implanté dans un beau parc et accessible par une courte drève, imposant ensemble composé d'un manoir du XVIIe s. fortement transformé dans le 2e tiers du XIXe s. et à la fin du XIXe-début XXe s., et d'une ferme des XVIIe et XVIIIe s.
A l'exception des deux tours de l'aile d'entrée élevées en moellons, constructions en briques et calcaire sur un soubassement de moellons de calcaire et de grès mêlés. Corniche en calcaire profilée en cavet pour les bâtiments de l'exploitation agricole.
Délimitée autrefois par une grille cantonnée de deux piliers carrés couronnés d'un pot-à-feu, allée bordée à g. d'un haut mur en briques sur un soubassement de moellons calcaires, avec une partie accusée de besaces d'angle en moellons de calcaire; deux portes au linteau droit dont une aux montants à queue de pierre.
Accès par un portail ouvert dans une dépendance abritant des étables sous fenil et ponctuée à chaque extrémité d'une tour carrée en moellons. Déchargé par un rouleau de briques, arc en plein cintre sur piédroits harpés avec chasse-roue incorporé. Partiellement de remploi (?), ancres millésimées 3657 (?). Série de petites baies étroites rect. de la 2e moit. du XVIIIe s. A g., jour obturé du XVIIe s. A dr., meurtrière du XVIIe s. et deux ouvertures faites avec des pierres de récupération de la même époque. Ancres à volutes incisées. Trous de boulin sous bâtière à coyaux. Passage couvert de voussettes de briques. Côté cour, portail présentant un arc en plein cintre de briques sous un rouleau de décharge de briques et des montants harpés flanqués d'un chasse-roue. Au-dessus, entouré d'ancres à volutes gravées, cartouche calcaire aux angles écornés, portant en taille d'épargne la date 1776 et posé sur un large socle à panneau évidé et aux angles supérieurs également écornés. Remaniées à dr., ouvertures au linteau droit du dern. qu. du XVIIIe s. Arcs de décharge en briques de baies primitives, revues au XVIIIe s. Surmontées de gerbières, portes encadrées de petits jours rect. Cinq lucarnes à penne, au linteau échancré.
De part et d'autre de cette aile d'entrée, imposante tour de plan quadrangulaire, édifiée probablement au XVIIe s. en moellons calcaires. Jours verticaux et meurtrières. Ancres à volutes. Pavillon tronqué à coyaux, surmonté d'une petite coiffe campaniforme à bulbe et girouette en fer forgé reposant sur des blochets et base carrée également sur blochets. Au N.-O., quelques moellons de grès épars. De ce côté, tour accessible par une porte aux linteau droit et piédroits harpés du XVIIIe s., surmontée d'une baie rect. à l'emplacement d'une meurtrière. Ouvertures au linteau droit du XVIIIe s. Plusieurs niveaux de meurtrières. Au S.-E., fenêtre aux linteau droit et montants harpés et aire d'envol saillante en grès d'un colombier.
Face à cette aile et ceinturé jadis de douves, château du XVIIe s. constitué autrefois d'un haut volume sous bâtière flanqué de deux avancées. Dans le 2e tiers du XIXe s., remaniements surtout dans les ouvertures. Ensuite à la fin du XIXe s. ou au début du XXe s., transformations importantes réalisées d'après les plans de l'architecte Demany, englobant et modifiant fortement le noyau ancien. Au N.-E., quelques ouvertures d'origine ou du moins vestiges de celles-ci : jour de cave et baies à croisée ou à traverse déchargées par des arcs de briques : linteau droit sur piédroits harpés; battée pour les jours inférieurs, barreaux ôtés pour les jours supérieurs. Linteau, traverse et appui prolongés en bandeaux. Au S.-E., ouvertures des XIXe et XX8 s. S'ouvrant sur le parc, façade S.-O. d'inspiration éclectique, revue entièrement d'après les plans de Demany. Insérée dans la maçonnerie, dalle calcaire de récupération portant les armoiries de la famille Woot de Trixhe. Au N.-O., haut soubassement ouvert de jours verticaux du XVIIe s. Besaces d'angle à dr. Au r.d.ch., quatre fenêtres autrefois à croisée du XVIIe s. avec appui abaissé et, à l'étage, trois baies agrandies, jadis à traverse.
Perpendiculaire à ce côté et fort modifiée aux XIXe et XXe s., chapelle fondée à la fin du XVIe ou au XVIIe s. par Wathieu Woot et sa femme Isabelle de Méan, comme l'atteste la pierre dédicatoire dominant l'entrée : «EN MEMOIRE DE NOBLE MESSIRE / WATHIEV DE WOOTE EN SON TEMPS S(eigneur) DE/ TINLOT-NANDRIN § ET DE NOBLE DAME/MADAME ISABELLE DE MEAN CONJOINS/ FONDATEURS DE LA PRESENTE/CHAPELLE PRIE DIEU POUR LEURS /AMES». Au-dessus de ce texte, armoiries. Accès au sanctuaire par une tour carrée tardive en briques formant avant-corps. Mononef de deux travées sur deux niveaux, élevée en moellons calcaires rehaussés de briques. Fenêtres remaniées ou tardives à arc brisé sur piédroits harpés, réparties sur deux niveaux au S.-0. et sur un seul niveau au N.-0. Besaces d'angle aux extrémités N. Frise de briques sur gouttes. Bâtière à croupe, piquée d'une croix en fer forgé récent et d'un coq. A l'intérieur, autel en marbre noir avec bas-reliefs en marbre blanc attribués à Jean Del Cour et évoquant des scènes de la Passion du Christ. Ancien carillon de vingt cloches.

A proximité du sanctuaire et formant l'angle O. de la cour de l'exploitation agricole, logis du censier de la 2e moit. du XVIIIe s. sous bâtière à croupe et coyaux. Deux niveaux de baies rect. Ancres à volutes incisées. Façade principale comptant trois travées; à dr., porte sur dés, à baie d'imposte, avec traverse droite. Seconde entrée autrefois à g. Mur-pignon dissimulé par la végétation et surmonté d'une lucarne à penne, au linteau échancré. Arrière déployant cinq travées de fenêtres, dont deux obturées au r.d.ch. Deux jours de cave au linteau rehaussé. Trois lucarnes semblables à celle du mur-pignon. Bordant la cour au N.-0., intéressant volume du XVIIe s. ou de la 1re moit. du XVIIIe s. abritant une grange en double large et deux chartils sous bâtière à croupes et coyaux. Trous de boulin. Jumelées à une entrée de chartil à arc surbaissé sous un rouleau de briques, deux portes charretières présentant un arc en plein cintre déchargé par un arc de briques; piédroits externes harpés. Deux lucarnes à penne. A l'arrière, d'allure plus tardive, entrée cintrée, à claveaux passants un-sur-deux. A dr., jour rect. fait avec des éléments de remploi (?). A l'extrémité g., baie de facture du XVIIIe s. aux linteau droit et piédroits à queue de pierre. Quelques ouvertures récentes. Chartils couverts de voussettes en briques. Charpente de la grange présentant des marques d'assemblage, les initiales F.D et la date 1891.
En face, longue dépendance largement modifiée en habitation sous bâtière percée à l'avant de trois lucarnes à penne. Montant harpé et arc de décharge en briques d'une porte probablement de la fin du XVIIe s. ou de la 1re moit. du XVIIIe s. Entrées de la fin du XVIIIe s. transformées en fenêtres. Mur-pignon masqué par une annexe récente. Extension également à l'arrière. Petite baie rect. du XVIIIe s. (fig. 654, 655).
N.R.