Inventaire du patrimoine immobilier culturel

  abbaye (Abbaye de Beaurepart )

Adresse principale : Rue des Prémontrés 40, LIEGE (Liège)

Bien inscrit comme : Monument

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

• Patrimoine - Biens classés et zones de protection :
  • 62063-CLT-0351-01

Ancienne abbaye de Beaurepart. Vaste bâtiment se dressant à proximité de la Meuse, construit à l'origine pour les Frères Mineurs, occupé ensuite par les Chevaliers de l'Ordre teutonique, de 1243 à 1288. Les Prémontrés s'y installent ensuite et y résident jusqu'en 1799, sauf pendant l'occupation des troupes républicaines de 1792 à 1794. Convertie en arsenal, l'abbaye est affectée à la résidence épisopale et au séminaire en 1809.
L'ensemble se compose de deux parties principales : d'une part l'ancien logis abbatial, à front de Meuse, datant de la 2e moitié du 16e siècle, actuellement occupé par l'évêché et adressé rue de l'Evêché, 25; d'autre part le cloître et l'église, datant principalement du 18e siècle, abritant le séminaire et adressés rue des Prémontrés, 40. Malgré de nombreuses modifications et surélévations, qui ont surtout affecté le cloître en alourdissant ses proportions, l'ensemble garde, vu de la Meuse, une indéniable majesté.
Cloître. Il se compose de quatre ailes, édifiées en plusieurs campagnes : l'aile sud, face à la Meuse, construite à l'initiative de l'abbé Henri Jullin (1706-1733), achevée par son successeur Norbert Burnenville (1734-1745). Côté Meuse, façade scandée par des pilastres ioniques et percée de baies à linteau bombé et clé moulurée au rez-de-chaussée, linteau figurant tas-de-charge à l'étage. Les deux niveaux supérieurs furent édifiés en 1815 et couronnés par un fronton en 1933.
L'aile est, tournée vers la rue des Prémontrés, se dresse au fond d'une cour. Sa façade extérieure est semblable à celle de l'aile sud-est, mais elle fut construite en deux temps : les cinq travées de gauche en même temps que l'aile sud-est; les six travées droite de 1788 à 1793; exhaussement de deux niveaux en 1815.
Le rez-de chaussée de l'aile nord, longeant l'église abbatiale, date également de 1788-1793. Exhaussement en 1930.
L'aile ouest, longeant l'actuel jardin de l'évêché, date de 1815 et fut exhaussée en 1930.
Les façades intérieures du cloître présentent, pour les parties datant du 18e siècle (ailes sud et est et rez-de-chaussée de l'aile nord ) des jambages harpés rythmant les travées. Baies à linteau bombé au rez-de-chaussée, figurant tas-de-charge à l'étage. Les appuis de l'étage reposent sur une console décorative retombant sur les clés du rez-de-chaussée. Les parties du 19e siècle sont percées de baies à linteau échancré au rez-de-chaussée, rectangulaires à l'étage. A l'intérieur, galeries du cloître couvertes de voûtes d'arêtes stuquées, retombant sur des pilastres ioniques. Remarquables portes aux vantaux sculptés.
Église abbatiale Saints-Corneille-et-Cyprien. Édifice bâti de 1760 à 1770 d'après des plans très probablement dus à Barthélemy Digneffe. Achèvement de la décoration jusqu'en 1778.
L'emplacement est celui de l'édifice précédent, datant du 16e siècle (consacré en 1554), mais l'orientation est modifiée : la nef actuelle occupe la place du choeur de l'ancienne église. Plan en croix latine retournée, comprenant une courte nef formant avec le transept un plan tréflé, suivis par un choeur allongé, de trois travées, terminé par une abside semi-circulaire. Une tour axiale s'adosse au choeur. Édifice éclairé par deux niveaux de baies à linteau bombé à crossettes et encadrement creusé en gorge. Accès par un portail monumental ouvrant sur la nef, composé de quatre pilastres soutenant un fronton triangulaire aux armes de l'abbé Léonard Buisman (1749-1762), avec la devise “Dominus Fortitudo mea”. Trois chronogrammes donnant la date 1762 sont gravés dans la façade : “aDorabIMVs te In LoCo sanCto tVo / Deo optIMo pIIsqVe patronIs CorneLIo et CIprIano / ponIt et ConseCrat LeonarDVs bVIsMan”. Toitures en bâtière à croupes. La tour, de plan carré, cantonnée de pilastres, s'élève sur un rez-de-chaussée en moellons de calcaire et de grès, de remploi. Étages percés de baies semblables à celles de la nef. Toiture bulbeuse sommée d'une flèche aiguë.
A l'intérieur, l'édifice stuqué est rythmé par des pilastres corinthiens soutenant une corniche. Voûtes en berceau à lunettes. Décor de stucs, composé notamment de médaillons ovales entourés de guirlandes symétriques, couronnant les portes et les tableaux encastrés dans les murs. Dans l'abside, décor en stuc représentant saint Norbert, par Guillaume Evrard.
Mobilier en majeure partie contemporain de l'édifice.
Ancien quartier abbatial. Longue aile toute en calcaire, élevée sur un soubassement biseauté. A droite, l'édifice est éclairé par neuf travées de baies, refaites au milieu du 18e siècle : au rez-de-chaussée, linteau intradossé et extrados figurant tas de charge par une moulure qui se prolonge le long des piédroits. A l'étage, baies rectangulaires. De nombreuses traces des ouvertures anciennes apparaissent dans la maçonnerie : arcs mitrés au rez-de-chaussée, linteaux en bâtière à l'étage. La partie gauche était percée de trois niveaux de petites baies carrées très rapprochées, dont l'encadrement est encore visible, remplacées par de grandes baies rectangulaires. Une grande ouverture cintrée rebouchée signale l'emplacement d'une bretèche. Toitures en bâtière (sauf les deux dernières travées à droite, à la Mansart). La façade arrière, donnant sur le jardin, présente un rez-de-chaussée percé du même type d'ouvertures qu'à l'avant. Porche central à colonnettes de fonte, frappé des armoiries de Mgr de Montpellier (1852-1879). Etage en brique et calcaire percé de grandes fenêtres rectangulaires (début 19e siècle). Le bâtiment se prolonge à droite par une façade en ressaut du début du 19e siècle (linteaux échancrés au rez-de-chaussée, baies rectangulaires à l'étage).

FDC

Bibliographie

Le grand Séminaire de Liège (1562-1992), catalogue d'exposition, Liège, 1992.
SPEDE R., 1996. L'intervention des Digneffe à l'abbaye de Beaurepart à Liège, B.S.R.V.L., no 273, p. 457-465.