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Localisation

Adresse principale : Rue des Bocages 227, AUBEL (Aubel)

Classement

Tout ou partie de ce bien est classé ou fait partie d'un site classé et fait partie du(des) dossier(s) suivant(s) :

Notice

N° 227. Abbaye cistercienne de Notre- Dame du Val-Dieu, fondée en 1216 après le transfert des moines de l'abbaye de Hocht, attirés par Henri III, duc de Limbourg et Lothaire II, comte de Dalhem. Installé à cheval sur la limite des deux seigneuries, dans le vallon boisé au confluent de la Bel et de la Berwinne, le monastère atteint son apogée dans la 2e moit. du XIIIe s. Son vaste domaine comprend moulins, granges, maisons, vignes, fermes et terres, faisant de lui le plus riche propriétaire foncier de la région. Se succèdent ensuite, en alternance au gré des administrateurs et des opérations militaires, des phases de déclin et de redressement. Au XVIIIe s., à la faveur d'une longue période pacifique, grande campagne de reconstruction pour l'abbaye et ses propriétés, principalement sous l'abbatiat de Jean Dubois (1711-1749). Après l'exil des moines en 1794 et la dispersion de la communauté en 1796, rachat de l'abbaye par l'abbé Uls, grâce aux assignats des moines. En 1805, reprise de la vie conventuelle, compromise par la mort de l'abbé en 1812: faute de testament, les bâtiments passent à ses héritiers Hannotte. Rétablissement définitif d'une communauté cistercienne en 1844, suite au rachat de l'église et du couvent, tandis que la Basse-cour et le Quartier des Etrangers sont vendus en 1855 à Henry Petry et transmis ensuite, par héritage, aux Regout.
A plusieurs titres, la communauté cistercienne du Val-Dieu joua un rôle essentiel dans la région. Economique, par son action dans le défrichement et la mise en valeur de vastes étendues, dont le paysage du Pays de Herve reste encore tributaire. Politique : l'abbé siégeait aux Etats du duché de Limbourg et des Pays d'Outre-Meuse et participait donc aux décisions de ce Conseil. Religieux enfin, par la charge de nombreuses cures et la direction spirituelle de couvents.
Démoli et reconstruit à plusieurs reprises depuis le XIIIe s., ensemble de bâtiments en moellons de grès, des XVIIe et XVIIIe s., comprenant l'église abbatiale orientée E.O., au bas-côté S. de laquelle s'appuie l'aile N. du cloître, bordé à l'E. et au S. des locaux conventuels, à l'O. de l'anc. logis abbatial avec jardin intérieur. Dans le prolongement au S. de celui-ci et en équerre à l'O., anc. Quartier des Etrangers ou Château dont les trois ailes enserrent la cour d'honneur ouverte au N. De ce côté, opposées à l'ensemble conventuel, trois longues ailes en U occupées par la ferme encadrent une vaste cour avec entrée par un portail au centre de l'aile N., commandant l'accès de l'abbaye.
Eglise dédiée à la Vierge, construite sur plan basilical en style gothique. Flèche à la croisée du transept, rétablie en 1934, en remplacement d'une précédente, dont l'effondrement, en 1839, ajouté aux pillages du début du XIXe s., ne laissa subsister que les murailles du sanctuaire. Achevée en 1884, la reconstruction conserve, des étapes antérieures (1225, 1331, 1437 à 1523, 1612), les murailles des deux travées et du chevet à cinq pans du chœur gothique, celles du transept avec ses bas-côtés et ses tourelles en poivrière, des éléments de remplage gothique en remploi, ainsi qu'un bel encadrement de porte romane bouchée, au transept N.: cintre mouluré posant sur colonnettes engagées, autour d'un tympan muet. Nef à l'origine de sept travées, réduites à trois au XVIIe s. et portées à cinq en 1884, contrebutées d'arcs-boutants néo-gothiques portant, à la traverse du portail : « FIDELIUM. PIETATE. PULCHR1OR. EXPULVERE. RENASCOR » (1884). Bâtières d'ardoises à coyaux.
Stalles de style Renaissance, de grande qualité, provenant de l'abbaye de la Paix-Dieu à Amay; Ensemble néo-gothique remplaçant le beau mobilier du XVIIIe s. vendu au XIXe s., principalement à l'égl. Notre-Dame des Récollets à Verviers.

Bâtiments conventuels répartis autour du cloître, au S. de l'église, ravagés par les troupes calvinistes en 1574 et relevés au début du XVIIe s., pillés à nouveau en 1684 par les Français. Dans le jardin, façades intérieures de la fin du XVIIe s., de deux niveaux et six ou sept travées. Au r.d.ch., hautes ouvertures éclairant le cloître, entourées d'un appareil calcaire en bossage un-sur-deux, cintrées à clé et crossettes sous extrados droit. A l'étage, baies à croisée et à montants à harpe médiane.
Façade extérieure E. percée de baies à croisée à l'étage, au-dessus de fenêtres cintrées ou ogivales entourées de moellons pour le scriptorium, la chapelle et la salle du chapitre. Rehaussement récent, d'un niveau de baies à croisée, pour cette aile E. flanquée d'une tourelle carrée sous pavillon ardoisé, percée d'une baie à croisée et épaulée de chaînages harpés.
Longue façade S., de deux niveaux et douze travées de baies à croisée, à montants à harpe médiane sous linteau déchargé. Portes cintrées sous imposte à meneau. En partie g. de cette façade, niveau unique de huit hautes fenêtres en arc surbaissé sous extrados droit, reliées par un bandeau et à montants harpés, éclairant la réfectoire et l'office. Bâtières d'ardoises piquées de lucarnes à penne.
A l'O. du cloître, quartier abbatial, dont le logis se situe au N. du jardin intérieur et de l'aile des cuisines jouxtant l'office. Façades intérieures de la fin du XVIIe s., flanquées à l'angle N.O. d'une tourelle carrée. Baies à croisée et à meneau. En façade N., sur laquelle s'appuie une seconde tourelle carrée aux angles chaînés, baies à croisée à g., remaniées au XVIIIe s. ? à la tour et à dr. où la travée extrême est occupée par un portail daté 1901. Pignon O. bordant la cour d'honneur, percé de deux travées de baies rect. à linteau droit déchargé, du XVIIIe s. Ancres du XVIIe s., à double enroulement, et panneau armorié avec la devise « LABORE ET PATIENTIA» entre deux consoles. Bâtière d'ardoises à coyaux et à croupes sur modilIons de bois. Pavillon à coyaux sur la tourelle intérieure, toiture bulbeuse en deux temps, sur base carrée sur celle de la façade N., toutes deux couvertes d'ardoises.

Quartier des Etrangers ou Logis des hôtes, appelé aussi « le château», construit en 1739 sous l'abbatiat de Jean Dubois (1711-1749), dont les armes ornent la façade S. Se détachant de l'ensemble par le beau volume de sa bâtière d'ardoises à croupes et à coyaux, piquée de lucarnes à linteau échancré et à croupe, imposante bâtisse en moellons réglés bien intégrée aux constructions antérieures par l'emploi tardif de hautes baies à croisée et à montants en deux pièces sous linteau droit déchargé. Entre les deux ailes de la même époque qui s'appuient sur elle, façade N. de deux niveaux et cinq travées, les trois centrales en ressaut, encadrées de harpes d'angle et dominée par un fronton triangulaire orné de rocailles autour d'un médaillon armorié Dubois et daté 1739. Précédée d'une marche moulurée, porte centrale monumentale, à encadrement cintré sur sommiers et incurvé, richement décoré de treillis sous une coquille aux montants, de rosaces dans l'intrados panneauté, de feuillage dans les écoinçons et d'une figure joufflue à la clé. Entablement interrompu par un ressaut prolongeant la clé, sous fronton courbe orné de palmettes autour d'un médaillon armorié Dubois, couronné par la mitre et la crosse. Dans le soubassement calcaire régulièrement appareillé, de part et d'autre de l'entrée, jour de cave à linteau bombé à clé. Ailes latérales, de trois travées à g., de quatre travées et porte, à imposte à meneau, à dr. Hautes fenêtres à croisée, semblables à celles de la façade principale. Bâtières d'ardoises à coyaux sur modillons soulignés d'une rangée de trous de boulins. Croupe au N. de l'aile O.
Donnant sur les jardins, façade S. du «château » ouverte de neuf travées sur deux niveaux. Larges baies à croisée, aux montants harpés. Porte centrale cintrée, à claveaux passants un-sur-deux et jambages harpés. Imposte vitrée à petitsois rayonnants. Au-dessus, médaillon armorié Du-bois. A dr., porte à traverse droite, sous imposte à meneau. Six petites lucarnes à penne dans la toiture, de part et d'autre d'une importante lucarne centrale monte-charge ?
A l'intérieur de l'ancienne abbaye, remarquables décors du
XVIIIe s.: cheminées, plafonds, stucs.
Basse-cour ou ferme de l'abbaye, installée dans les trois ailes opposées à la cour d'honneur, construites au XVIIe s., peut-être déjà dès 1634, date indiquée autrefois par une girouette. Deux logis de censiers, à l'extrémité S. de l'aile E., passablement remanié et dans l'aile O., daté (17)23 par ancres. Deux niveaux d'ouvertures généralement à croisée ou à meneau, à linteau droit sous arquettes et à montants à harpes supérieures, plus ou moins rénovées. Portes cintrées sur jambages chaînés. En partie N. de ces deux ailes, étables, écuries et porcheries sous fenil, présentant, au r.d.ch., une succession de portes cintrées encadrées de baies carrées sous arquette à l'O., de petits jours rect. à l'E. Jadis, gerbières à l'étage, dont les traces de rebouchage sont encore visibles au-dessus des portes. A l'arrière de l'aile O., ouvertures semblables à celles de la cour, baies à traverse pour le logis. Façade arrière de l'aile E. transformée au XIXe s., au r.d.ch. autrefois aveugle. Subsistent quelques gerbières à montants à harpe médiane. A remarquer, au S., l'arc cintré du XVIIe s., protégé par des chasse-roues, donnant accès à la cour centrale, par l'arvô couvert de voussettes de briques, sous le logis.
Aile N. occupée par un large portail d'entrée central, dans un avant-corps saillant encadré de chaînages harpés et dominé par un grand fronton triangulaire. Grange à l'O., habitation (du portier?) à l'E.
A g. de la façade vers la cour, portail de grange cintré sur montants harpés protégés par des chasses-roues solidaires de l'élément de base. Taille soignée, de belle qualité, pour tout l'encadrement. Porte cintrée et baies de récupération à dr. de celui-ci. En partie dr., dans cette façade S., à l'arrière du logis, une travée de baies à traverse, du XVIIe s., à g. d'un arc de décharge marquant l'emplacement d'une porte cintrée. Petites fenêtres carrées et à meneau à dr., près d'une sortie de colombier entourée de grès. Au centre de la façade, portail du XVIIIe s., cintré à claveaux passants un-sur-deux sur montants harpés, dans l'avant-corps en saillie. De part et d'autre, joignant les chaînages d'angle, une travée de fenêtres à traverse, à linteau droit déchargé. Trois petites fentes d'aération pour les combles.
Ouvert au centre d'un grand oculus ovale à quatre clés, fronton en briques remplaçant probablement, depuis le XIXe s., un fronton sculpté, comme en façade N. jadis. Dans le porche, porte cintrée du XVIIe s., donnant accès à la porterie. Façade N. de celle-ci, à g. du portail d'entrée, ne comportant autrefois que trois baies à meneau déchargées au r.d.ch., deux à l'étage. Actuellement, à la place de la baie centrale, porte cintrée déplaçant l'accès à cette façade, auparavant ouverte seulement dans la cour et le porche. Baie ouverte à l'étage g., deux tronquées d'un jour à dr. Sous un large fronton dépouillé aujourd'hui de ses sculptures représentant st Robert et st Bernard agenouillés devant la Vierge assise sur un nuage, sobre portail calcaire du XVIIIe s., cintré, à crossettes et à clé monumentale gravée "H.R. / 1855". De chaque côté, jadis une travée de baies à meneau, sur deux niveaux, celles du r.d.ch. transformées en baies à croisée.
Couvrant ces trois ailes de ferme, bâtières de tuiles à coyaux, à croupe au S., supportées par de belles corniches à cymbales du XVIIe s., malheureusement privées de leurs pendentifs (fig. I, 98, 99, 100).
J. RUWET, L'abbaye cistercienne de Notre-Dame du Val-Dieu, s.l.n.d.; J. de BORCHGRAVE d'ALTENA, Décors anciens d'intérieurs mosans, Liège, s.d., t.1, p. 48-50; J.S. RENIER, Historique de l'abbaye de Val-Dieu, de l'ordre de Citeaux au diocèse de Liège, Verviers, 1865; G. POSWICK, Les délices du duché de Limbourg, dans Archives Verviétoises, t. IV, Verviers, 1951, p. 135-144; A. VANDEKERKOVE, Histoire de l'abbaye du Val-Dieu (1215-1954), Dison, 1954.
M.C.

Prospection

Prospection effectuée en 1984

Publication papier 

Tome : IPM - 12/1 (1984)

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Code de la fiche

63003-INV-0010-01

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