Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Rue L'Apleit 5, HUY (Huy)

Bien inscrit comme : Monument

N°5 : Important hôtel du mil. du XVIe s., situé entre cour et jardin, et dont la façade principale a été profondément remaniée dans le 3e quart. du XVIIIe s. Deux niveaux et demi, en briques et calcaire, de 4 travées. Soubassement de deux assises, en moyen appareil de calcaire, à ressaut chanfreiné. Moyen appareil de calcaire également sur la hauteur du R.d.ch. Baies jadis à croisée et modénature gothique amortie sur bases de colonnettes, martelée (au XVIIIe s. ?) lors de la transformation des fenêtres en grandes baies rectangulaires. Appuis abaissés, aujourd'hui saillants (renouvelés récemment). A l'étage, même type de fenêtres, avec bandeaux horizontaux à hauteur d'appui, de traverse et de linteau. Linteau de la 2e traverse renouvelé Dans les combles, baies jadis à meneaux, avec bandeaux à hauteur d'appui et de linteau, ce dernier placé sous un rang de modillons de pierre qui supporte la corniche de calcaire en doucine. Bâtières d'ardoises à croupettes. Porte, en 2e travée, précédée d'un degré rectangulaire, aménagée vers le mil. du XVIIIe s. Linteau échancré ; menuiserie d'époque, avec remarquable imposte à traverse chantournée et sculptée et petits bois rayonnants.
A g., perpendiculaire à ce corps principal, aile plus basse et plus récente (noyau du XVIIe s ?) ; deux niveaux de trois travées de baies à linteau droit. Soubassement de moyen appareil calcaire jusqu'à mi-hauteur du Rez-de-chaussée, surmonté de briques, avec bandeaux de calcaire aux linteaux et appuis des baies. Ces derniers, renouvelés, aujourd'hui saillants. Fenêtre de la travée centrale du R.d.ch. aménagée en porte, en conservant l'imposte d'origine. Vestige de chaînage d'angle à g. Pignon sur la rue présentant une maçonnerie irrégulière en petit appareil calcaire au Rez-de-chaussée, surmonté de briques. Au Rez-de-chaussée, ouvertures murées (une petite baie, une porte), à linteau droit déchargé. Aux étages, deux niveaux de deux travées de fenêtres cintrées à encadrement de briques. Façade arrière de cette aile, sur une cour commune avec le n°3, décrite avec lui. Bâtière d'ardoises.
A la jonction avec le bâtiment principal, vestiges essentés d'ardoises d'une construction ancienne, peut-être une tour en hors-d'oeuvre.
A droite, dans la cour, et formant un U avec les deux bâtiments déjà décrits, aile basse en briques (XIXE s.), d'un niveau et demi de trois travées. Baies du R.d.ch. cintrées, en briques, soulignées d'un larmier et surmontées d'oculi. Aile mordant sur la la travée du R.d.ch. du logis. Pignon intégrant un soubassement en moyen appareil calcaire, à ressaut chanfreiné, une partie en petit appareil calcaire, irrégulièrement disposé, et une partie en briques. Chaînage d'angle ; appentis d'ardoises.
Façade arrière du corps principal ayant mieux conservé son aspect d'origine. Deux niveaux et demi de cinq travées de baies jadis à croisée. R.d.ch. en moyen appareil de calcaire, avec petit soubassement d'une assise à ressaut chanfreiné. Partie supérieure en briques et calcaire, avec bandeaux horizontaux aux appuis, traverses et linteaux des baies. Bandeaux également perceptibles dans l'appareil de calcaire. 1RE travée du r.d.ch. modifiée par un bow-window peu heureux (le linteau d'origine subsiste), et suivie de quatre baies à linteau en accolade souligné d'un larmier (sauf la porte, en 4e travée, à linteau droit, postérieure) ; modénature gothique aujourd'hui prolongée jusqu'aux appuis, sans amortissement (appui abaissé, entraînant la disparition de celui-ci ?). Les consoles des larmiers semblent avoir été abattues. Au 1er étage, cinq travées semblables, mais la 4e (correspondant à la porte) plus étroite, jadis à traverse, à linteau déprimé. Ancres à double volute. Dans les combles, même répartition de baies jadis à meneau (la 4e à jour unique). Corniche profilée sur corbeaux moulurés. Bâtière d'ardoises à croupettes et coyaux. Au bout du jardin, sur la place Saint-Séverin, dans un mur en moellons de calcaire et grès, porte condamnée à encadrement calcaire (XVIe s. ?), avec important linteau en mitre, à blason illisible, et piédroits harpés. Flanquée à dr. d'une petite baie à encadrement de calcaire, également murée. A l'intérieur, décor de très grande qualité. Dans le vestibule, remarquable niche en coquille, de stuc, de style rocaille, abritant peut-être à l'origine une fontaine. Exceptionnel salon octogonal, de transition rocaille-néo-classique, avec bibliothèques d'angles surmontées de panneaux peints illustrant les saisons (?); murs ornés de grands panneaux de trophées (astronomie, chasse, architecture, guerre, jardinage, peinture, amour, musique), attribués au stucateur Jacquet (salon comparable au château de Hex, en Hesbaye). Blason, sur la cheminée, des chanoines Desmanet de Biesmes. A l'étage, chambre à coucher avec alcôve et dessus de porte du XVIIIe s. (les arts libéraux), et remarquable cheminée en marbre et stuc avec médaillon peint monogrammé LD (Léonard Defrance), figurant une partie de musique. (fig. 28, 29, 30).
J.C.
J. DE BORCHGRAVE D'ALTENA, Décors anciens d'intérieurs mosans, I, Liège, s.d.,p. 124-125. A. LEMEUNIER, Une "partie de musique", oeuvre inédite de Léonard Defrance à Huy, dans BSRVL 201 (1978), p. 259-262.