Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Avenue de l'Abbaye 27-29, ANTHISNES (Anthisnes)

N°s 27-29. Ferme du Pouxhon ou fief du Pouxhon. Proche de l'Avouerie et reliée à celle-ci au N. par un long mur en moellons et briques, importante exploitation agricole regroupant en ordre dispersé des bâtiments élevés et remaniés à différentes époques, allant de la fin du XVIe ou du début du XVIIe s. jusqu'au XIXe s. Morcellement de l'ensemble en deux parties.
Citée dès 1585, cette propriété appartenait avant cette date à Raskin de My (t 1541). Sa fille, Marie, épouse d'Adam Corbeau, voué de l'endroit, hérita du bien. Après la mort de Marie de My, le voué et son fils Florent d'Anthisnes le vendirent à Ogier Boileau, châtelain de Harzé dont les descendants le conservèrent jusqu'en 1768, date à laquelle le chanoine Pierre-Joseph de Boileau, seigneur de Vien, en fit donation à Jacques Beghein, échevin de Liège. «Presque tous ces Boileau furent coseigneurs de Pouxhon ou des Pouxhons à Ernonheid de sorte que leur bien d'Anthisnes finit par s'appeler aussi le fief du Pouxhon». En net retrait de la voirie et perpend., divisé aujourd'hui en deux habitations, beau volume de logis érigé en moellons de calcaire et de grès à l'extrême fin du XVIe ou au début du XVIIe s. Renforcés par des chaînes d'angle, deux niveaux et demi sur un soubassement appareillé biseauté. Bâtière à croupettes et coyaux. Revue au début du XIXe s., façade O. développant cinq travées de baies aux linteau droit et montants monolithes. Au centre, porte sur bases, surmontée d'une niche cintrée encadrée de deux rainures à rudenture et millésimée 1805. Quelques pierres de remploi épars dans la maçonnerie. Masqué en partie par une annexe récente au r.d.ch., mur-pignon N. entièrement cimenté. R.d.ch. percé récemment et délimité par un important cordon calcaire profilé en tore. Trois travées éclairées par des baies : à l'étage, petites fenêtres au linteau droit sur montants chaînés et au pignon, jours carrés. Sous la croupette, ouverture rect. plus récente. Partiellement dissimulé par des constructions récentes, arrière en moellons de grès, la moit. dr. cimentée. Au r.d.ch., deux baies aujourd'hui obturées, l'une jadis à croisée et l'autre à traverse. A l'étage souligné par un tore, fenêtre à croisée; bandeau prolongeant le linteau, et ancres en S. Petits jours sous les combles. Au mur-pignon S., soubassement biseauté ouvert d'une entrée de cave à arc déprimé. Délimité par un tore et transformé, r.d.ch. appareillé, éclairé notamment par une baie à meneau d'allure plus récente aux linteau droit et piédroits harpés. Partie supérieure en moellons de grès assisés avec des traces de remaniement en moellons calcaires dans la maçonnerie à g. A l'étage, trois ouvertures autrefois à croisée, deux jumelées dont une murée : linteau droit sur montants chaînés et meneaux récents. Bandeaux calcaires prolongeant appuis, traverses et linteaux. Ancres en S. Jour carré sous la croupette.
Jouxtant l'extrémité g. du mur-pignon, petite dépendance récente en moellons sous bâtière à croupette et coyaux. Dans le prolongement, long mur en moellons morcellant la propriété en deux.
A dr. du mur-pignon, passage voûté en moellons de grès, surmonté d'un niveau aéré par un petit jour.
Attenant à ce passage, devançant le logis et parallèle à celui-ci, long bâtiment en moellons essentiellement de grès du XVIIe s : de g. à dr., des étables sous fenil, un chartil (?) et une grange. Bâtières débordantes. Modifiées, ouvertures du XVIIe s. aux linteau droit et piédroits chaînés et baies aménagées plus tardivement. A dr., deux entrées, l'une de chartil (?) et l'autre de grange sous auvent, montrant encore un arc de moellonnets en anse de panier reposant sur des montants chaînés remaniés. Trous de boulin. Chaîne d'angle de ce côté. Mur-pignon à rue agrandi et aéré par des jours verticaux. Jadis aveugle et présentant un décrochement, arrière en moellons rehaussés de briques.
En face, imposante grange en long, élevée au mil. du XIXe s. en moellons essentiellement de grès sous bâtière. Ventilé dans la partie supérieure par des jours verticaux,mur-pignon à rue ouvert d'une porte charretière : millésimé par les ancres 1859, arc en anse de panier à claveaux passants un-sur-deux reposant sur des piédroits harpés. Chasse-roues. Côté E. percé récemment. Au mur-pignon N., entrée de grange revue. Côté O. aveugle.
Jouxtant le mur-pignon N., étables sous fenil construites au XVIIe s. en moellons de grès et calcaire. Remaniements dans la maçonnerie et les ouvertures. Anciennes, trois petites baies et deux portes cintrées sur montants chaînés. Mur-pignon N. cimenté ouvert tardivement. A l'arrière, quelques percements récents et fenêtre rect. Mur-pignon cimenté. Bâtière.
Perpendiculaires à ce bâtiment, deux petites dépendances en moellons coiffées d'une bâtière : autrefois laiterie et fournil. Côté cour, entrée sur dés, entourée de deux baies rect. de la 1re moit. du XIXe s. Etage transformé. Limité par des besaces d'angle, mur-pignon E. cimenté et masqué partiellement par le fournil. Porte de cave accessible par huit marches et baie rect. Percée de deux ouvertures, façade arrière cimentée. Accusé d'une chaîne d'angle, mur-pignon O. aéré par deux jours verticaux et une fenêtre récente (fig. 59). N.R.

Le baron J. de CHESTRET de HANEFFE, op. cit., p. 23-24; J. MALCORPS et V. HELLA, op. cit., p. 14; H. HOURANT, op. cit., p. 60.