Inventaire du patrimoine immobilier culturel

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Adresse principale : Avenue de l'Abbaye 2, ANTHISNES (Anthisnes)

Bien inscrit comme : Monument

N° 2. Ferme appelée autrefois le «fief Baré» ou «Maison d'Omalius». Fief de Waulsort au XVe s. de Jean Baré et Jacques de Soheit. Propriétés de W. Brifoz, seigneur de Villers-aux-Tours à la fin du XVIe s., de J.B. de Nuvolara en 1641 dont la fille épousa Jean d'Omalius, greffier de la Haute Cour de Liège.
Jouxtant la ferme St-Laurent, ensemble clôturé des XVIIe et XVIIIe s. en moellons de calcaire, aménagé aux XIXe et XXe s. et accessible par un portail sous teûtê. Inscrit dans un encadrement à refends et couronné d'une architrave en cavet, cintre à claveaux saillants un-sur-deux sur montants à bossages également un-sur-deux, dotés de chasse-roues. Clé centrale sculptée d'un cartouche mouluré, daté 1760 et ailerons fleuris; le tout sous une corniche à ressauts. Corbeau profilé à l'intérieur et vantaux cloutés.
A dr., perron donnant accès au jardin composé de pilastres à refends et piliers couronnés d'une terminaison en forme de pomme de pin, délimitant des murets concaves en moellons assisés et enserrant un escalier à degré rect.
Ensemble en U disposant ses ailes autour d'une vaste cour carrée, partiellement pavée et complétée au N. par deux habitations parallèles réunies par un bâtiment plus récent.
A l'E., logis du fermier du mil. du XVIIIe s. en moellons réglés, prolongé d'une étable sous fenil. Sur hautes caves en voûtes d'arêtes espacées par des arcs doubleaux surbaissés, deux niveaux de cinq travées de baies à croisés aux montants monolithes pourvus d'une battée aux jours inférieurs. Jours supérieurs aujourd'hui obturés. Précédée d'un perron à degré droit, porte d'entrée à baie d'imposte à meneau, protégée de barreaux, au linteau daté de 1753 et traverse droite; montants monolithes sur dés et seuil à bord ourlé. Dernier niveau éclairé de fenêtres à meneau au linteau prolongé en bandeau continu sous une bâtière d'ardoises.
Au mur-pignon N., pierres d'attente.
A l'intérieur, plafond à voussettes et manteau de cheminée en chêne, de style Louis XIV.
Etable ouverte d'une série de portes à linteau droit sur harpes et éclairées de baies harpées. Gerbières vraisemblablement du XIXe s., l'une sous une lucarne monte-charge récente et l'autre sous une baie à meneau. Boulins et bandeau continu. Façade arrière cachée par une annexe récente, accolée d'un petit bâtiment perpend., couvert d'une toiture interrompue d'une lucarne à penne. Mur-pignon E. éclairé de baies à linteau droit sur harpes.
En retour d'équerre, aile S. abritant une grange en double large, en moellons réglés, ponctuée à l'arrière de tours carrées dont une appelée tour Nuvolara et ouverte, côté cour, de quatre portes charretières : deux pour l'engrangement et deux pour les remises à chariot.
Aux angles S.-E. et S.-0., portails de style Louis XIII à arc cintré à refends, frappé d'une clé centrale en console, datée 1764, sous archivolte bordée d'une chute florale d'une part et d'une moulure terminée d'une volute d'autre part. Appui sur deux pilastres à bossage un-sur-deux couronnés d'un chapiteau profilé à terminaison en forme de pomme de pin.
Au centre, deux portes cintrées à claveaux passants un-sur-deux, à clé centrale datée 1766, sculptée d'un motif floral, sur piédroits à harpes également passantes un-sur-deux, terminés d'un couronnement rhomboïdal et orné d'un motif végétal. Portes et baies d'étables, deux mitoyennes, à linteau droit sur harpes. Jours verticaux et boulins sous bandeau continu. Bâtière à coyaux, interrompue de lucarnes à bâtière piquée d'un épi.
Face S. ouverte de deux portes au cintre déchargé par des moellonnets, au vantail clouté et aérée de quelques jours verticaux. Annexe construite après 1943.
Tours d'angle de trois niveaux de deux travées de baies à linteau droit sur harpes, renforcées de besaces et ceinturées d'une corniche profilée sous pavillon d'ardoises piqué d'une girouette à égout retroussé, de plan carré. Au S.-0., quelques ancres à volutes et tirants. A l'intérieur, belles voussettes en arêtes de poisson.
Perpend., aile O. des écuries, étable et laiterie éclairée de baies à linteau droit sur harpes, cantonnée de besaces biseautées et soulignée d'un bandeau continu sous bâtière en partie d'ardoises, à coyaux et croupette. Mur-pignon également éclairé de baies de même type qu'en façade.
Intérieur de l'écurie voûté en briques enduites sur nervures avec arc doubleau posé sur impostes. Ratelier. Dans la laiterie, montants de cheminée en calcaire au chapiteau sculpté.
A l'arrière, moellonnage interrompu de pierres verticales à intervalle régulier. Perpend., petite construction servant probablement de fournil construit vers 1850 (?), date gravée sur pierre encastrée. Bâtière de tuiles débordante et souche de cheminée limitée aux angles d'harpes. Parallèle à l'axe d'entrée de la ferme, habitation du XVIIe ou du XVIIIe s. en moellons calcaires réglés en façade principale, de trois niveaux de hauteur dégressive de quatre travées de baies à linteau droit à clé centrale, sur montants harpés et à appui au bord ourlé. Limitée par des besaces d'angle et soulignée d'un bandeau continu sous haute bâtière à coyaux, façade revue dans la 2e moit. du XVIIIe s. Mur-pignon N. partiellement essenté de zinc et aéré jadis d'un jour vertical. Croix du XVIIe s. encastrée dans le mur. Au S., mur-pignon éclairé au r.d.ch. de baies faites avec des éléments de remploi, et aux étages, de baies à appui abaissé et d'une au pourtour de bois voisine d'une autre au linteau en demi-lune.
A l'arrière, façade éclairée de deux baies à croisée, jumelées et d'une autre à traverse, harpées, en partie murées. Sous les combles, baie à linteau droit, harpée. Intéressants montants de cheminée vraisemblablement du début du XVIIe s.
Prolongeant le mur-pignon S., bâtiment de la 2e moit. du XIXe s. couvert d'une toiture de tuiles, à petite croupe et accolé à la façade-pignon d'une construction de la fin du XVIIe s. ou du début du XVIIIe s., en moellons de grès et calcaire. Porte à linteau droit sur harpes, précédée d'un degré droit. Baies à meneau, harpées et protégées de barreaux sous baie simple, au pignon. Contrecoeur de cheminée en ogive. Pignon N. éclairé d'une baie rect. Murs de clôture ouvert d'une porte à linteau droit sur harpes.
A l'extrémité du haut mur de clôture, garde-corps d'encoignure du ter tiers du XVIIIe s. de style Louis XIV, de remploi, posé sur une plate-forme soutenue par trois corbeaux moulurés. Composition d'un panneau compris dans un cadre discontinu fait de C médians adossés et de C d'angle. Motif central constitué d'un médaillon monogramme OJB (?) inscrit dans un cartouche en tôle ajourée et timbré d'une couronne de marquis. Autres décorations de C dissymétriques, d'entrelacs et de feuilles d'eau (fig. 48, 49, 50, 51). M.-A.R. [58]

J. de CHESTRET de HANEFFE, op. cit., p. 21; J. MALCORPS et V. HELLA, op. cit., p. 14; H. HOURANT, op. cit., p. 52.