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Localisation

Adresse principale : Rue Vankeerberghen 10-12, HUY (Huy)

Notice

N°s 10-12. Ecole Ste-Marie. Ancien couvent Ste-Aldegonde. Chanoinesse de Maubeuge dont l'abbaye avait été fondée par ste Aldegonde, Jeanne de Berlaimont, dite de Floyon, créa à Huy en 1449 une maison de religieuses qu'elle plaça sous le patronage de ste Aldegonde. En 1479, sous le priorat d'Elisabeth Chabot, cette communauté entra dans la congrégation des chanoines réguliers de St-Augustin. Qualifiée au départ de béguinage, elle s'installa dans une maison appartenant à la fondatrice derrière l'église St-Mengold et acquit rapidement une certaine prospérité. Au XVIIe s., les religieuses entreprirent d'importants travaux en vue de l'aménagement ou de l'agrandissement des bâtiments conventuels. Après les guerres de Louis XIV, le couvent dut certainement être restauré, voire même partiellement reconstruit puisque de Saumery le décrit en 1740 comme un «bâtiment de goût moderne qui n'est point encore achevé». Lorsque la maison fut vendue en 1797, au curé de Statte Delsatte, le couvent ne comptait que cinq religieuses et deux converses et était dirigé par Ernestine Grétry, sceur du musicien liégeois. Attenante à la place Verte, l'église Ste-Aldegonde fut démolie vers 1817. Les bâtiments furent achetés par les Soeurs de Ste-Marie pour y établir une école.
Précédé d'un haut mur et bordant une cour, ensemble de bâtiments en briques et calcaire construits à diverses époques; au N.-E., les plus anciens, deux édifices contigus, celui de g. étant en léger retrait, érigés
peut-être tous les deux, au XVIIe s. mais revus dans le 3e qu. du XVIIIe s. et dans le 2e tiers du XIXe s. Autres constructions datant essentiellement de la fin du X1Xe s. Longeant la rue Vankeerberghen, long mur en moellons et briques. Probablement de la 1re moit. du XIXe s. et murée, grande baie calcaire en plein cintre reposant sur des sommiers saillants et montants monolithes. Dans le fond de la cour, à g., construite sur un soubassement de grand appareil percé de jours de cave, aile déployant en façade principale peinte, six travées sur trois niveaux. Aux deux premiers, porte sur sabots et baies bombées à clé passante ourlée sur piédroits monolithes, sans doute du 3e qu. du XVIIIe s.; châssis du déb. du XIXe s. (?) à petits-bois, ornés d'une cannelure rudentée. Deuxième étage élevé dans le courant du 2e tiers du XIXe s. et ouvert de baies rect. : encadrement à fasce et appui saillant reposant sur deux dés taillés en pointe de diamant.
Ancres à volutes et boulins entre les deux étages. Corniche calcaire profilée sous une bâtière d'ardoises percée récemment de lucarnes rampantes. Mur-pignon g. modifié. Cimentée aux étages, façade arrière datée par ancres de 1659 mais fortement remaniée. Sur soubassement biseauté en moellons, neuf travées réparties irrégulièrement. Ouvertures du XVIIIe s. bombées à clé ourlée et pourvues d'une battée pour les deux premiers niveaux. Contrevents ôtés au R.d.ch. Discernables dans le cimentage, traces des bandeaux continus prolongeant probablement appuis et linteaux des baies du XVIIe s. disparues. A l'intérieur, escalier en chêne avec départ sculpté de courbes et contre-courbes et balustres plats à cannelures de la 2e moit. du XVIIIe s. ; portes en chêne, à panneaux simples ou décorés de crossettes ou de losanges. Quelques planchers intéressants et belles cheminées néo-classiques.
Attenant à cet édifice à dr. côté-cour, bâtiment aménagé dans le 2e tiers du XIXE s. à partir d'un noyau du XVIIe ou XVIIIe s. Erigée sur un soubassement appareillé, façade néo-classique développant sur trois niveaux sept travées de baies rect. à encadrement profilé à fasce : les cinq centrales espacées régulièrement et les deux dernières cantonnées de pilastres munis de deux moulures saillantes délimitant les niveaux. Disposition semblable des ouvertures des travées centrale et externes : dotées d'une jolie imposte, portes sur sabots, encadrées par deux consoles à volute supportant un balcon gardé d'une ferronnerie tardive au centre et un important larmier à chaque extrémité ; entrée centrale devancée par un perron à degrés convexes. Aux étages, couronnées d'un fronton triangulaire calcaire sur consoles moulurées, porte-fenêtre et grandes baies à encadrement semblable aux portes, surmontées d'une ouverture accostée de crossettes supérieures et de motifs simulant des volutes. Eclairant les quatre autres travées, fenêtres à appui saillant sur dés taillés en pointe de diamant, le linteau étant délimité par un larmier profilé, en forte saillie et prolongé en bandeau au R.d.ch. et se substituant à la corniche au troisième niveau. Intéressants châssis du XIXe s. pourvus d'une cannelure rudentée. Renforçant vraisemblablement un des angles du volume antérieur, quelques besaces visibles en dernière travée dr. Au mur-pignon g., baie bombée du XVIIIe s. à clé ourlée sur montants monolithes et corniche moulurée. Dans le même alignement que le côté S.-0. du bâtiment décrit précédemment, façade arrière cimentée et transformée, comptant quatre travées, la deuxième éclairant la cage d'escalier, notamment par une ouverture cintrée, peut-être en tas-de-charge. Soubassement taluté en moellons. Versant de la bâtière défiguré par des lucarnes récentes. A l'intérieur, escalier du XIXe s., à fuseaux en forme de colonnettes. Au N.-0., plusieurs constructions de la fin du XIXe s. aux ouvertures cimentées de style néo-classique.
Datant du 1er tiers du XXe s., élégant préau ouvert sous verrière supportée par des colonnettes en fonte et décorées de motifs curvilignes en fer forgé.
Délimitant la cour au S.-E. et accusé de besaces aux angles, bâtiment élevé à la fin du XIXe s., probablement sur soubassement appareillé et un r.d.ch. du XVIIIe s. aux baies bombées à clé ourlée, dont deux portes. Aux étages, ouvertures à pourtour de briques et appui calcaire saillant. Agrandissement récent d'une travée à dr. Bâtière à croupes. Mur-pignon à rue en moellons pour les deux premiers niveaux et rehaussé de briques au dern. étage. Baies carrées du XVIIIe s. obturées.
Surplombant la place Verte, quelques bâtiments en briques de la fin XIXE s. et du XXe s. De ce côté, propriété ombragée par de très beaux hêtres pourpres et délimitée par un haut mur de soutènement en moellons (fig. 182). N. R. [279]

P.L. de SAUMERY, op. cit., t. II, p. 74; J.P.R. STEPHANI, Mémoire pour servir à l'histoire monastique du pays de Liège, Liège, 1876, p. 112; R. DUBOIS, Les rues de Huy, p. 662; U. BERKIERE, Prieuré de Sainte-Aldegonde à Huy, dans Monasticon, t. II, p. 423-430; Huy. Trésors d'art religieux, catalogue d'exposition, Huy, 1984, p. 89; J. COMANNE, Au fil des rues..., p. 82-83.